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L’occitan, un argument de vente ?


TARN. Une politique construite, déterminée, et durable du Département du Tarn, a gagné les professionnels du tourisme. Pour ceux-ci, la langue régionale est devenue un avantage commercial. Explications de Philippe Sour, le professionnel par qui la vitrine s’est couverte de rouge et jaune.



Philippe Sour, chargé de mission Langue Occitane du Tarn (photo MN)
Philippe Sour, chargé de mission Langue Occitane du Tarn (photo MN)
Que vous y arriviez par Requista, Lacaune, Najac ou par l’une des dix-sept entrées routières du Tarn, un panneau vous accueillera par un « Benvenguda ! »…tout à fait bienvenu. Ce Département a agi depuis 2010 pour décliner en occitan sa politique touristique. Et si, dixit Philippe Sour, le chargé de mission Langue Occitane du CD81, cette politique a su fédérer les collectivités comme les privés, c’est qu’un soutien institutionnel s’est affirmé en faveur de la langue régionale comme avantage économique.
 
D’ailleurs, 150 communes autour d’Albi ont aujourd’hui rendu bilingue leur signalétique d’entrée de ville, parce que le Département a cofinancé les panneaux, mais aussi parce qu’il a préparé les esprits. La démarche a été appelée « Tarn cœur d’Occitanie ».
 
« Dès 2010 nous avons commencé par des enquêtes d’opinion, parmi les habitants, puis les professionnels » relatait Philippe Sour, à Castelnaudary, vendredi dernier, au cours du Forum Euro Régional organisé par le Cirdoc sur le thème des relations entre patrimoine, matériel et immatériel, et développement local. 

Gagner les directeurs d'office du tourisme...à condition d'apporter la formation du personnel

Une condition absolue, soutenir les professionnels volontaires : formation, information, matériel, présence...
Une condition absolue, soutenir les professionnels volontaires : formation, information, matériel, présence...
Avec le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le CD81 demande alors aux habitants du Tarn quelle perception de l’occitan ils ont. « 74% ont déclaré que, pour eux, l’utilisation du terme « occitan » sur un produit, pouvait générer une envie d’achat ».
 
Les professionnels du tourisme, sur cette base, peuvent à leur tour être approchés. Une enquête d’opinions des professionnels révèle ainsi que 85% des directeurs d’offices du tourisme du Tarn sont d’accord pour afficher sérieusement le terme. Mais à condition que les institutions proposent documentation et formation de leur personnel.
 
Dans la foulée, le CD81 édite un livret qui valorise les professionnels travaillant avec une pratique de l’occitan et qui en vivent : journalistes, artistes, etc.
 
« Une fois assurés d’avoir gagné les professionnels, il nous restait à informer les touristes ! » destination finale de la démarche, a souligné Philippe Sour. Car ce sont eux qui consommeront « occitan », et achèveront ainsi de convaincre les professionnels d’installer durablement la langue d’oc dans l’espace public, sur l’étiquette du pâté, ou le macaron du gîte rural…

Reste à parler...

600 000 visiteurs de www.occitan.tourisme-tarn.com sont ainsi invités, en 2015, à « explorer le Tarn authentique ». « A partir du moment où le Département s’est engagé à soutenir les professionnels qui entraient dans la démarche, on peut dire que c’était gagné » note le chargé de mission.
 
« Gagné », c’est-à-dire que les professionnels, reconnaissant l’avantage économique de l’emploi de l’occitan, s’engageaient par charte à valoriser la langue dans leur activité.
 
Un succès peut-être un peu trop parfait. Car le sentiment favorable à la langue occitane, chez les professionnels du Tarn, s’il est devenu fort, ne s’accompagne pas si souvent de la faculté de la parler. « Nous en avons tellement fait que les touristes pouvaient penser qu’ils pourraient trouver des acteurs occitanophones » en veux-tu, en voilà.
 
Ce sera peut-être la prochaine étape. On le leur souhaite.
 
La mission réussie de Philippe Sour met en lumière une condition sine-qua-non pour faire passer la langue régionale du mépris à l’envie : elle doit être soutenue fermement par une collectivité. Il faut que celle-ci soit prête à y mettre des moyens et à agir dans la durée avec intelligence.

Une oasis en Provence, gagnée par le désert

Tentative courageuse des Gîtes alpins de Provence, mais manque de politique volontaire, globale et suivie des collectivités. Ici le Gîte La Barma, dans le Queyras (photo XDR)
Tentative courageuse des Gîtes alpins de Provence, mais manque de politique volontaire, globale et suivie des collectivités. Ici le Gîte La Barma, dans le Queyras (photo XDR)
En Provence les rares tentatives similaires ont été le fait de professionnels conscients et déterminés, mais elles n’ont pas été partagées par un Département ou par la Région.

Les collectivités, sur ce plan, à main gauche du Rhône, n’ont jamais dépassé le stade de la velléité.
 
La tentative, courageuse, des Gîtes du 04 et du 05 de marquer l’occitanité des accueils ruraux, à partir des années 2000, n’a rencontré qu’une sympathique bienveillance de la part même de ceux qui acceptaient la mention de la langue régionale sur leur macaron vert-jaune.

Notre enquête, en 2013, a montré qu’aucun soutien durable des professionnels n’a suivi. Elle a aussi rendu compte de la déception des rares professionnels réellement occitanophones prêts à jouer le jeu.
 
Avec une politique affirmée des Départements, ou de la Région, ou mieux des deux, la Provence connaîtrait-elle les mêmes succès que le Tarn ?

Dimanche 3 Juillet 2016
Michel Neumuller





1.Posté par AGARD JEAN-YVES le 04/07/2016 18:02
Adiussiatz, bonjorn,

Bravo à Philippe SOUR d'avoir initié, convaincu et mis en oeuvre cette politique auprès des institutions et des professionnels de son département. Nous essayons de convaincre sur d'autres territoires, mais la conception étroite de séparation entre économie et culture, entrave nombre d'initiatives.
Chacun se renvoyant la balle...: " l'occitan dans l'économie, c'est de la compétence des organismes en charge de la culture"... diront les institutions économiques et professionnelles, "l'occitan pour les professionnels du tourisme, c'est du ressort des institutions économiques" répondront les organismes en charge de la culture. In fine, rien ne bouge, le territoire n'a pas d'identité positive à valoriser...En ne mobilisant pas la langue occitane, le tourisme expérientiel se prive d'une ressource déterminante (voire stratégique), génératrice d'exotisme proche pour les visiteurs (touristes). Et le territoire se prive d'un vecteur de cohésion sociale pour les acteurs locaux, qui engendre fierté d'appartenance (l'anti-vergonha) et volonté d'entreprendre localement...
A suivre...
A leu leu, e plan coralament e amistats !
JYA

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Robert Lafont fut l'artisan principal du second risorgimento de la langue d'oc. Mistral avait lié le premier à la production d'œuvres littéraires prestigieuses et à l'unité latine, Lafont, avant et après 1968 associa ce second regain à la critique coloniale et à la situation sociale comme à une relecture de l'histoire. Pour autant son œuvre littéraire et théorique, riche et diverse, marque encore tous les domaines de la création d'òc. 

 



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