L'enseignement de l'occitan jamais acquis sans lutter

Dans un pays où tous les services publics souffrent, l'enseignement de l'occitan, qu'il dépende de l'Etat ou du milieu associatif, ne fait pas exception. S'il se maintient, ce n'est que parce que des citoyens, réunis ou individuellement, se battent bec et ongles pour des résultats sans cesse remis en cause.

La Fédération des Calandretas de Midi Pyrénées est à la peine. Comment financer ses onze postes enseignants, et toutes ses activités en soutien -scolaire mais pas que… - à la langue et culture occitane avec des difficultés financières sans équivalentes depuis 1993 annonce l’association qui gère les écoles associatives consacrées à l’enseignement en occitan.
 
Pour l’heure son opération de financement participatif, via la plateforme bancaire associative Hello Asso ! n’a pas donné de grands résultats : moins de deux mille €uros en dix jours. Aussi la fédération cherche t’elle à  faire mieux connaitre et ses difficultés, et les moyens d’y remédier.
 
Le discours est simple, l’occitan est le véhicule de l’identité régionale, c’est donc celle-ci qu’il s’agit de défendre, y compris avec un don d’un euro… qui multiplié par les trois millions d’habitants aurait vite fait de remettre  à flots les Calandretas, et donc de soutenir durablement la langue de la région.
 
Pour contribuer, c’est ici

Les candidats qui, en septembre guettaient la publication des inscriptions au concours d’agrégation d’occitan ont eu des sueurs froides en découvrant que le concours ne serait pas organisé en 2026. Et l’agrégation de corse avait subi le même effacement. Déjà le nombre de postes n’était pas très élevé… un à deux, les bonnes années… il eut été difficile de faire moins, pourtant l’Education Nationale y était parvenue en n’ouvrant tout simplement pas le concours.
 
La Fédération des Enseignants de Langue et Culture Occitane (Felco) doit être habituée aux gommages en catimini, puisqu’il n’a fallu que quelques heures pour que le président de la fédération d’enseignants, Olivier Pasqueti ne s’adresse par courrier à la ministre et à sa directrice générale le 16 septembre dernier : « nous vous demandons instamment d’ajouter l’agrégation externe des langues de France à la liste des sections et options susceptibles d’être ouvertes en 2026 ». Et pour faire bonne mesure, un courrier d’alerte était adressé à l’ensemble des syndicats enseignants.
 
On peut penser que la réaction a eu son effet puisque si l’agrégation de corse était rétablie dans les jours suivants, celle d’occitan l’a été depuis, le 25 septembre selon un courrier émanant du directeur général des ressources humaines du ministère.
 
Comme quoi, ce ministère, il faut le surveiller comme le lait sur le feu…