Gérard Gouiran vient de nous quitter. Aquò d'Aquí se souviendra avant tout qu'il a été pendant de nombreuses années un chroniqueur assidu de notre journal, dans des billets incisifs, engagés et pleins d'humour qui étaient avidement attendus.

Gérard Gouiran, chercheur et enseignant en lettres à l'Université Paul Valéry (Montpellier - crédit photo) au sein de laquelle il deviendra le plus fin connaisseur du troubadour Bertrand de Born
C'est moins l'écho de son immense savoir d'universitaire qui s'y montrait que son énergie de militant qui avait pris au communisme de l'époque ce qu'il avait de meilleur en se préservant du pire. Il y apportait la fidélité à ses origines, sa famille d'un milieu de travailleurs des plus modestes, son père qui le rattachait à une famille ancrée dans le village du Rove depuis des siècles, sa mère née dans la ceinture rurale de Marseille, qui après un premier veuvage avait enchaîné les tâches pénibles, des travaux agricoles au métier d'ouvrière dans l'imprimerie et jusqu'à la criée aux poissons : tous deux chaleureux et accueillant avec simplicité tous ceux qui lui rendaient visite dans sa maison villageoise.
L'un et l'autre parlaient un provençal solide, et il a pu renforcer auprès d'eux sa maîtrise de la langue contemporaine, tandis qu'il se passionnait pour l'occitan médiéval et entrait dans la carrière universitaire avec sa monumentale thèse sur le troubadour Bertrand de Born, prélude à toute une série d'études de très haute qualité scientifique, sans jamais se détourner de la préoccupation de rendre accessible son savoir auprès des inexperts.
Gérard et moi nous étions élèves dans le même lycée marseillais, puis en classe préparatoire, puis chacun dans une des Ecoles normales supérieures, et tout naturellement nous nous sommes retrouvés ensemble dans la militance occitane. Au cours des années 80, nous avons été en appui à Georges Gibelin quand il présidait le Centre d'Etudes Occitanes de Provence, auquel Gérard a succédé dans la fonction tandis que j'en assumais le secrétariat. Avec Guy Martin, Marie-Thérèse Hermitte, Bernard Moulin, Anne-Marie Poggio, Claude Barsotti, Bernard Ely, et bien d'autres se développaient les écoles occitanes d'été en Provence et s'affirmait la présence du mouvement occitan dans le milieu scolaire, le spectacle, les médias et la scène politique. Gérard s'engageait dans le courant qui allait donner lieu au mouvement Région-Provence, et qui allait le conduire à se présenter aux élections régionales comme représentant de la tendance occitaniste avec les écologistes sur la liste "Feu Vert pour la Provence".
C'est après un bref passage en lycée qu'il devenait assistant de littérature médiévale à l'Université de Provence auprès de Jean-Claude Bouvier, puis professeur d'occitan à l'Université de Montpellier III jusqu'à sa retraite, après laquelle il n'en a pas moins continué à s'activer. Loin de se confiner dans les rayons des bibliothèques, il a parcouru le monde depuis la Roumanie où il a passé une année universitaire jusqu'à l'Amérique latine, et se passionnait pour les mouvements populaires de résistance aux injustices dont le souci l'a accompagné sans faille tout au long de sa vie.
Pour ceux qui ont eu la chance de partager sa route, Gérard reste aussi plus que tout un ami fidèle, discret, délicat et généreux. Sa disparition est une très grande perte pour ce que nous défendons et pour ce que nous ne pourrons plus vivre avec lui.
L'un et l'autre parlaient un provençal solide, et il a pu renforcer auprès d'eux sa maîtrise de la langue contemporaine, tandis qu'il se passionnait pour l'occitan médiéval et entrait dans la carrière universitaire avec sa monumentale thèse sur le troubadour Bertrand de Born, prélude à toute une série d'études de très haute qualité scientifique, sans jamais se détourner de la préoccupation de rendre accessible son savoir auprès des inexperts.
Gérard et moi nous étions élèves dans le même lycée marseillais, puis en classe préparatoire, puis chacun dans une des Ecoles normales supérieures, et tout naturellement nous nous sommes retrouvés ensemble dans la militance occitane. Au cours des années 80, nous avons été en appui à Georges Gibelin quand il présidait le Centre d'Etudes Occitanes de Provence, auquel Gérard a succédé dans la fonction tandis que j'en assumais le secrétariat. Avec Guy Martin, Marie-Thérèse Hermitte, Bernard Moulin, Anne-Marie Poggio, Claude Barsotti, Bernard Ely, et bien d'autres se développaient les écoles occitanes d'été en Provence et s'affirmait la présence du mouvement occitan dans le milieu scolaire, le spectacle, les médias et la scène politique. Gérard s'engageait dans le courant qui allait donner lieu au mouvement Région-Provence, et qui allait le conduire à se présenter aux élections régionales comme représentant de la tendance occitaniste avec les écologistes sur la liste "Feu Vert pour la Provence".
C'est après un bref passage en lycée qu'il devenait assistant de littérature médiévale à l'Université de Provence auprès de Jean-Claude Bouvier, puis professeur d'occitan à l'Université de Montpellier III jusqu'à sa retraite, après laquelle il n'en a pas moins continué à s'activer. Loin de se confiner dans les rayons des bibliothèques, il a parcouru le monde depuis la Roumanie où il a passé une année universitaire jusqu'à l'Amérique latine, et se passionnait pour les mouvements populaires de résistance aux injustices dont le souci l'a accompagné sans faille tout au long de sa vie.
Pour ceux qui ont eu la chance de partager sa route, Gérard reste aussi plus que tout un ami fidèle, discret, délicat et généreux. Sa disparition est une très grande perte pour ce que nous défendons et pour ce que nous ne pourrons plus vivre avec lui.

Gérard Gouiran, la photo la plus récente que nous puissions vous proposer, sans doute milieu des années 2010 (Photo Claire Toreilles, avec nos remerciements)
En pratique:
La cérémonie civile des obsèques de Gérard Gouiran aura lieu au crématorium de Martigues le jeudi 22 mai à 11 heures. Ni fleurs ni couronnes.
La cérémonie civile des obsèques de Gérard Gouiran aura lieu au crématorium de Martigues le jeudi 22 mai à 11 heures. Ni fleurs ni couronnes.