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A Correns les compositeurs remodèlent la tradition

Aux Joutes Musicales Manu Théron et Alexandros Markeas composent sur un matériau culturel provençal


CORRENS. Avec les dix-septièmes Joutes Musicales, Le Chantier catalyse le mélange tradition-création. Le folklore du XXIè siècle naît-il sur cette scène rurale ?



Madalena, à l'Eglise de Correns (photo MN)
Madalena, à l'Eglise de Correns (photo MN)
On n’entendait plus depuis 1712 la cantilène à Marie-Madeleine, quand Manu Théron s’est saisi du texte marseillais, heureusement conservé par des prêtres malgré l’interdiction cléricale. Il en a recréé la musique perdue, et, pour l’interpréter, a réuni 23 femmes des cœurs occitans de Provence et du Languedoc.
 
Créé en Arles puis à Aubagne en 2013, l’œuvre vient d’être donnée aux Joutes Musicales de Correns (83).
 
Devant l’autel de la petite église, pleine pour l’occasion, les jeunes femmes, parfois moins jeunes, ne cachent pas la sueur qui colle les cheveux, ni  toutes les marques de l’effort que réclame cette performance.  
 
Collectivement elles finissent par ressembler à une toile de Puget, à une équipe de figurantes pour un film de Pasolini.
 
Est-ce ainsi que les Marseillais pouvaient voir les femmes du quartier de La Major, chanter cette Madalena, à Pâques, entre les XIè et XVIIIè siècle ? Dans les conditions de la coercition morale de l’époque, leur liberté aurait alors justifié que la cantilène soit interdite.

La Roquette, Misè Babilha, La Mal Coiffée, les Super Belles et Manu Théron

Le texte lui-même est-il apparu sulfureux ? On peut en douter. Il dit bien « Ta follor / perdonata ti sia / car m’as amat entierament » (que ta folie te soit pardonnée puisque tu m’as aimé entièrement ». Mais on n’y trouve rien de bien choquant par ailleurs pour la bonne morale catholique de ce temps.
 
C’est l’attitude de ferveur des femmes qui chantaient la cantilène qui aurait parue dangereuse aux caciques cléricaux. Elles n’auraient pas été loin de la transe. La faute à Marie-Madeleine ? Pas assez lissée ?
 
« En tout cas elle ne représente pas, comme la Vierge Marie, la maternité, mais l’amour » commente Manu Théron. « En ce sens elle se rapproche des divinités marseillaises comme Artémis ou Junon. C’est le fait que son image ne soit pas enchaînée au conventionnel féminin, qui m’a intéressé » souligne l’artiste.
 
Il n’était pas le seul, à voir la standing ovation qui a salué la prestation des chanteuses de La Mal Coiffée, de Misè Babilha, La Roquette, Les Super belles. 23 femmes sur scènes qui assurent avec cœur ce lien entre tradition et création.
 

Jean-Louis Todisco : "associer le galoubet à toutes les langues"

C’est d’ailleurs ce qui fait l’originalité de ce festival en milieu rural ; on y crée sur la base d’une musique traditionnelle. On y fusionne les traditions, comme il en a toujours été.
 
Manu Théron n’était pas le seul à s’adonner à cet exercice en 2014. Compositeur grec vivant à Paris, Alexandros Markeas a pensé puis mis en musique Légendes. Quarante galoubets tambourins l’ont créé. L’association du fifre et du tambourin lui a inspiré une musique de vent, marquée ici par la légéreté, là par la force. Nous en reparlerons.
 
« La rencontre tradition-création, permet de faire bouger la pratique de nos instruments et de les inscrire dans le XXIè siècle » reconnaît Valentin Conte, qui a participé à la création de Légendes. « Nous montrons que nous pouvons associer le galoubet à toutes les langues.  Pensant en provençal nous n’aurions pu imaginer mettre ici une croche, là une mesure inhabituelle. Il fallait être Grec pour ouvrir ces nouvelles possibilités », souligne Jean-Louis Todisco.
 
Le Chantier, organisme créé par Miqueu Montanaro et dirigé aujourd’hui par Françoise Dastrevigne propose chaque printemps ces trois jours festifs-créatifs, depuis 17 ans.
La création de Légendes, d'Alexandros Markeas (photo MN)
La création de Légendes, d'Alexandros Markeas (photo MN)

Mercredi 11 Juin 2014
Michel Neumuller




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