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Le Forum d’Oc se renforce et pense en termes de stratégie


TOULON. En plein développement le regroupement associatif régionaliste provençal gagne des adhérents, se structure et imagine clairement organiser la pression pour l’enseignement de la langue d’oc à l’occasion des échéances électorales.



Guy Revest à g. et le linguiste Médéric Gasquet Cyrus à d. (modérateur des débats) : enfin se retrouver et enclencher des actions (photo MN)
Guy Revest à g. et le linguiste Médéric Gasquet Cyrus à d. (modérateur des débats) : enfin se retrouver et enclencher des actions (photo MN)

Après deux ans d’un hiatus pandémique que l’on ne connaît que trop, les adhérents du Forum d’Oc se sont enfin réunis à Toulon, « dans l’unique théâtre qui fut créé pour défendre l’occitan, une aventure qui dure depuis cinquante ans » a rappelé l’homme de théâtre Andrieu Neyton, en accueillant la centaine de personnes qui avaient un programme chargé à discuter dans ce Théâtre Comedia.

 

Un programme durant lequel, annonçait le président Guy Revest, la déléguée régionale à la Langue et aux traditions régionales, Virginie Pin, s’adresserait au public en visio intervention.

 

Et le même de rappeler que les restrictions sanitaires n’avaient pas empêché le Forum d’Oc de gagner de nouveaux adhérents : « depuis notre création en 2014 nous en avons multiplié le nombre par six », avec un bond significatif en 2021, année de la Loi Molac. Et, en effet, l’action prosélyte est méritoire, qui permet d’annoncer le nombre de ces adhérents : 573 membres, dont 40 entreprises, 55 communes, deux Départements, 25 artistes, 75 responsables culturels, 164 associations et enfin 215 élu.e.s.


L’enseignement une priorité

Le député Paul Molac, à l'occasion de son projet de loi sur les langues régionales a révélé une évolution dans la société française : désormais les Français favorable à la promotion de leurs langues régionales constituent une large majorité. Est-ce le moment d'en parler aux candidats à la députation ? (photo MN)
Le député Paul Molac, à l'occasion de son projet de loi sur les langues régionales a révélé une évolution dans la société française : désormais les Français favorable à la promotion de leurs langues régionales constituent une large majorité. Est-ce le moment d'en parler aux candidats à la députation ? (photo MN)

« Accroitre ce nombre est une préoccupation constante et particulièrement les entreprises et les collectivités, pour lesquelles nous avons lancé une nouvelle campagne avec des documentations dédiées, et pour celle-ci nous employons un chargé de mission ».

 

Et le président Revest d’annoncer un Congrès du Forum d’Oc en Avignon en 2023, mais déjà un premier, à l’automne 2022, dans le pays d’Aix, celui-ci consacré au thème de la langue régionale et de l’environnement. La cible en sera les Parcs Naturels Régionaux, à l’image de celui de la Sainte-Baume qui propose des documents et des animations en provençal.

 

Le Forum met également toute son énergie à proposer aux deux Rectorats de la Région tout ce qui peut favoriser l’enseignement de la langue d’oc, « et à combattre les décisions néfastes d’un ministère qui ne nous est pas favorable ». A titre d’exemple, le Forum a monté en Vaucluse une action d’initiation à la langue dans les classes élémentaires, faisant appel à deux artistes.

 

Car l’enseignement des langues régionales est une priorité pour le Forum d’Oc, et la perspective des élections, présidentielle et législatives du printemps prochain, a imposé en quelque sorte les thèmes de l’activité de cette « association d’associations » qui rassemble les énergies d’entités diverses, locales comme thématiques : il s’agit pour elles désormais de s’entendre sur un type d’interventions à mener auprès des candidats. Car la Loi Molac, votée au printemps dernier, a ouvert des perspectives pour l'enseignement des langues dites régionales. Toutes les assemblées peuvent contribuer à concrétiser ces ouvertures. On pense notamment à la perspective de conventions régionales avec les Rectorats, qui organiseraient cet enseignement de la langue régionale, formation des maîtres comprise. Encore faut-il bouger pour cela les Rectorats, avec le concours des Régions, et aider celles ci avec de nouvelles initiatives législatives.


Questions aux candidats aux élections

Virginie Pin, déléguée régionale à l'Art de Vivre, aux Traditions et au Patrimoine veut assurer de son soutien le Forum d'Oc (photo MN)
Virginie Pin, déléguée régionale à l'Art de Vivre, aux Traditions et au Patrimoine veut assurer de son soutien le Forum d'Oc (photo MN)

Dans ce cadre le Forum avait invité le journaliste de l’Express Michel Feltin-Palas, a imaginer un ensemble de questions à l’attention des candidats, que le rédacteur de la populaire lettre hebdomadaire Sur le bout des langues, avait voulu « réalistes ».

 

Nos lecteurs se référeront à la diapositive qui accompagnait l’intervention de Michel Feltin-Palas pour embrasser l’ensemble des thèmes abordés. Mais sachez que les plus saillantes questions concernaient la libération de l’enseignement des langues dites régionales, trop corsetées et disposant de moyens trop indigents à l’heure actuelle, le développement de médias audiovisuels publics en langues régionales, et la fin des discriminations, en particulier basées sur l’accent… impossible en effet, à l’heure ou le CSA veille au respect de la diversité visible, d’introduire la diversité audible dans les médias d’audience nationale.

 

Il faut noter la bonne volonté affichée par l’élue régionale, vice présidente du Conseil Régional Virginie Pin, déléguée à l’Art de vivre en Provence, au Patrimoine et aux Traditions, invitée à s’exprimer depuis Paris où son activité d’élue l’avait retenue. A 800 km de Toulon elle a donc précisé aux participants que le budget de sa délégation était en 2022 de 1,3 M€ en fonctionnement, et surtout réaffirmé que sa collectivité entendait « rassembler les énergies qui œuvrent en région pour la promotion de sa langue originelle »… et considère « le Forum d’Oc comme un outil essentiel pour la politique de promotion et de valorisation de la langue régionale ». Il ne reste qu’à espérer des actions concrètes et des prises de positions politiques de sa part, en particulier en direction des Rectorats, sensés travailler une convention avec la Région.


Bienveillance populaire pour la revendication régionaliste

Michel Feltin-Palas : 25 bonnes questions pour vérifier l'état d'esprit des candidats... ou le faire évoluer rapidement (photo MN)
Michel Feltin-Palas : 25 bonnes questions pour vérifier l'état d'esprit des candidats... ou le faire évoluer rapidement (photo MN)

L’intervention, elle aussi à distance, du député breton Paul Molac (Libertés et Territoires) était attendue. Rompu au gymkana d’endurance législatif il a su proposer en pratique un projet de loi favorable à l’enseignement des langues dites régionales. Surtout, fait significatif, il a su réunir une large majorité pour ce projet de loi, y compris des députés de la majorité présidentielle. Ces derniers ont osé, pour l’occasion, voter contre leur ministre. « Il nous faut saisir ce moment pour créer un mouvement d’opinion, en s’adressant aux élus locaux comme aux syndicats qui se demandent bien pourquoi on refuserait ce droit d’enseigner les langues dites régionales » recommande le député.

 

Hélas, l'application de l’article fondamental de la Loi, qui pose comme principe que chaque élève a droit à cet enseignement souffre de l’absence de volonté d’organiser de la part du gouvernement. En effet ont souligné plusieurs adhérents du Forum, sans moyens la loi resterait lettre morte.

 

Le député breton en convient, évidemment, « sans formation des enseignants, comment maitriseraient-ils la langue qu’ils enseigneront ? Et sans postes suffisants au Capes de langue régionale comment satisfaire à la généralisation de cet enseignement là où il devrait être proposé » ?

 

 

Au point où nous en sommes – avec un mouvement d’opinion en faveur de ces langues et une loi votée et adoptée mais un statisme absolu de l’administration scolaire – que faire ? « Compter sur la demande sociale, celle des parents, de certains syndicats, et avoir l’opinion publique avec vous c’est important ! … ce qui est tout aussi important c’est que nous ayons le même discours, les mêmes demandes, afin de ne pas prêter le flanc à une administration qui s’engouffrerait dans la moindre dissension. A cet égard l’entente au sein de Pour Que Vivent Nos Langues est essentielle ».

 


Surtout maintenir l’unité

Le regroupement des défenseurs français des langues régionales, qui a pu mobiliser dans la rue jusqu’à deux cent mille personnes, est en effet un outil efficace tant qu’il est capable d’offrir un ensemble de revendications concertées et donc unitaires, face au gouvernement. PQVNL d’ailleurs a lui même mis au point ses propres questions aux candidats des législatives prochaines, sans doute moins clivantes que celles annoncées par Michel Feltin-Palas, mais – c’est sûrement le pari de PQVNL, susceptibles de rassembler plus d’assentiments de la part des futurs députés et plus largement d’une part importante du personnel politique.

 

Stratégie, stratégie… Le Forum d’Oc comme PQVNL semble avoir saisi ce moment particulier où l’enseignement des langues régionales a réuni une majorité de Français, pour leur gagner des droits par un mouvement qui, la plupart du temps, aura avancé à bas bruit jusqu’au moment crucial des élections.

 

Paris, 30 novembre 2019, défenseurs du breton, de l'occitan, du basque, du flamand, du corse et de toutes les langues régionales manifestent à Paris... ils ne sont que six cents, dans moins d'un an ils manifesteront à près de cent mille pour réclamer une loi. Encore six mois et ce chiffre doublera. Aujourd'hui un sondage pour TF1 estime à 72% la proportion de Français favorables (photo MN)
Paris, 30 novembre 2019, défenseurs du breton, de l'occitan, du basque, du flamand, du corse et de toutes les langues régionales manifestent à Paris... ils ne sont que six cents, dans moins d'un an ils manifesteront à près de cent mille pour réclamer une loi. Encore six mois et ce chiffre doublera. Aujourd'hui un sondage pour TF1 estime à 72% la proportion de Français favorables (photo MN)

Les 25 thèmes support de  questions aux candidats imaginées par Michel Feltin-Palas -photo MN
Les 25 thèmes support de questions aux candidats imaginées par Michel Feltin-Palas -photo MN

Mardi 8 Février 2022
Michel Neumuller





1.Posté par VERNY Marie Jeanne le 09/02/2022 14:28
Une erreur à corriger : "Hélas, l’article fondamental de la Loi, qui pose comme principe que chaque élève a droit à cet enseignement, a été d’une part partiellement invalidé par le Conseil Constitutionnel,"
Cet article (article 7) n'a pas été invalidé. Il souffre simplement, comme dit, de l'absence de moyens affectés explicitement. Le voici : « (...) dans le cadre de conventions entre l’État et les régions (...) la langue régionale est une matière
enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées (...) dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. »

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Ce numéro d'hiver vous propose bien entendu une évocation du poète et globe trotter Roland Pécout, de son histoire personnelle et de cette originalité qui a consisté pour l'essentiel à aller à la rencontre de l'autre (Afghanistan, Scandinavie, Amérique latine...) pour comprendre qui l'on était. L'homme et l'intellectuel avait plusieurs dimensions, dont l'analyse historique et littéraire d'oc n'était pas la moindre. Mais nous avons choisi de l'évoquer avec l'écrivaine et chercheuse Danielle Julien.

 

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Robert Lafont fut l'artisan principal du second risorgimento de la langue d'oc. Mistral avait lié le premier à la production d'œuvres littéraires prestigieuses et à l'unité latine, Lafont, avant et après 1968 associa ce second regain à la critique coloniale et à la situation sociale comme à une relecture de l'histoire. Pour autant son œuvre littéraire et théorique, riche et diverse, marque encore tous les domaines de la création d'òc. 

 



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