
En 2011 c’est au Parc Jourdan, toujours à Aix-en-Provence, que les tribunes avaient été dressées. « En fait l’affluence était encore plus importante » souligne Jean-Pascal Richard, depuis le 1er avril dernier chef du Service des Affaires Provençales pour la Ville d’Aix-en-Provence.
C’est là que, le 14 mai 2013, une fois l’énorme travail de préparation enfin terminé, que 530 enfants monteront sur une immense scène pour ponctuer de chants en langue d’oc l’histoire qu’est en train de terminer Rémi Salamon.
Cet ancien instituteur, grand voyageur, s’est isolé au Maroc pour créer le conte qui servira de fil conducteur à cette soirée. « C’est dans l’urgence qu’il travaille le mieux, et toute l’opération repose sur un sacré capital de confiance entre tous les acteurs » explique Jean-Pierre Reynaud, son compère en projets artistiques, lui aussi maître d’école récemment retraité, et maître es logistique des Cantejadas.
Projet collaboratif à l'heure d'internet

Ainsi de l’école de Miramas le Vieux, qui participera cette année, sans que l’occitan ne fasse partie de ses fondamentaux. Mais qui sait si ce soir du 14 mai ne sera pas, au fond, un commencement ?
Six écoles participeront, 20 classes, 533 enfants. Une fois sur scène, vers 20 h 30, les élèves chanteront sur la musique de…qui lui-même lancera ses morceaux du répertoire trad à partir des différentes séquences du conte lu par Rémy Salamon.
La difficulté de la coordination, qui réclame temps et travail, n’est pourtant pas insurmontable. Heureusement car avec l’ampleur prise par l’organisation, l’initiative aurait pu être victime de son succès et en mourir. « C’est un projet éclaté rendu possible par internet » soutient JP Reynaud. La plupart des acteurs devraient se réunir dix fois, et organiser une répétition générale, sans la magie du web, versus email. L’un travaille à Aubagne, l’autre vit à Mouriès, le troisième reste à Lambesc, et les services communaux sont Aixois…Que de kms évités !
Répétitions dans chaque école avec un référent artistique de l'Académie

L’équipe, pour vaillante qu’elle soit, doit s’appuyer sur des soutiens publics. Celui de l’Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc (Aeloc), qui s’occupe tout à la fois du goûter, de la location de la scène, et des transports scolaires, que prend financièrement en charge le Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
La Ville d’Aix-en-Provence, de son côté, va mettre à disposition une partie de son personnel, pour assurer la préparation de la journée. « Depuis le balisage et l’accès jusqu’à la présence des pompiers, il faut coordonner bien des gens et s’assurer que la règlementation est partout respectée » ajoute Jean-Pascal Richard.
Pas d'école aixoise mais deux du pays d'Aix
Mais, ombre au tableau, cette année, toutes les écoles pressenties ne sont pas entrées dans le projet. « Pour certaines ça a pu paraître lourd, et parfois un congé maternité suffit pour nous priver momentanément d’un référent dans telle école. » déplore Jean-Pierre Reynaud. Il regrette qu’à Aix même, il ne se soit pas trouvé de centre continu pour participer. Toutefois dans le Pays d’Aix, les écoles de Callas et de La Barque, sont bien présentes dans la préparation de ces Cantejadas.
« Des bénévoles et une association comme l’Aeloc, supportent le projet, mais nous ne sommes pas un service ! Ça ne peut durer qu’avec une implication des écoles », dit encore l’organisateur.
L’école d’Aubagne Jean Mermoz II, elle, vient de rejoindre les Cantejadas aixoises, et fera le voyage avec 280 élèves. Nuance ! En fait « nous faisions nos Cantejadas à Aubagne, tant que la Ville nous confiait une scène pour ça » explique Frédérique Durand, une des enseignantes.

Tous les parents ne pourront venir
En attendant, l’espace d’une soirée, la langue occitane en Provence sera entendue par plusieurs milliers de parents, d’amis ou de curieux. Le fait qu’elle soit chantée par des enfants pour qui ce sera un grand moment, est en soi un évènement porteur d’avenir pour la langue régionale.