Aquò d'Aqui



Où en es tu Aquò d'Aquí ?

Votre magazine continue... vous continuez avec lui ?

Votre journal continue sa publication, votre abonnement n'a pas été souscrit en vain. Et si la transition post Michel Neumuller n'est pas facile, une équipe bénévole veille à poursuivre l'œuvre commencée en 1987 : un journal indépendant, sociétal, pan occitan, et bilingue.

Chers amis lecteurs, et avant tout abonnés de notre périodique, vous recevrez sous peu le prochain numéro d'Aquò d'Aquí. Le travail et l'animation du rédacteur en chef Michel Neumuller ont pris fin sous leur forme salariée en avril, et la transition n'est pas si facile. Néanmoins, elle est en cours et va se traduire très vite par le prochain numéro de votre revue. 

Soutenez l'équipe qui désormais veille à vous servir, et à publier l'unique périodique de société en occitan.







Les articles les plus commentés







            partager partager

Pèire Brechet : “L’avis du Conseil Constitutionnel de fait interdit la pratique de nos langues autochtones”


Pèire Brechet est président de l’Institut d’Estudis Occitans. Selon lui les astuces gouvernementales pour nier le processus démocratique d’adoption de la loi Molac ont un mérite : elles rendent claires le non respect du droit à parler sa langue, comme à l’enseigner.



Pèire Brechet : “L’avis du Conseil Constitutionnel de fait interdit la pratique de nos langues autochtones”

Le Conseil Constitutionnel se base sur l’article 2 de la Constitution pour dire inconstitutionnel l’article 4 de la loi Molac, celui sur l’enseignement immersif à l’école publique. Ton sentiment ?

 

Cette affaire contribue à clore une époque que je souhaite révolue : celle durant laquelle nous disions “aimez nous et acceptez que nous transmettions notre langue car elle est belle et mérite de vivre”. De mon point de vue nous entrons dans l’ère de la revendication des droits humains. Les droits linguistiques sont reconnus internationalement, et la France les reconnait même, ailleurs. Alors ne soyons pas aliénés, réclamons nos droits, celui à parler et à enseigner notre langue autochtone. Changeons de paradigme.

 

Tu parles de “langues autochtones” là où la loi Molac précise “langues régionales”.

 

Langue “régionale” suppose un lien hiérarchique entre Paris et Province, minoritaire un état d’infériorité par rapport au majoritaire. Nos langues correspondent à un territoire et à sa population. Elles sont autochtones, c’est d’ailleurs ainsi que les nomme l’ONU.

 

Le point 19 de l’avis du Conseil Constitutionnel critique le fait que la langue régionale soit – je cite - “langue de communication au sein d’un établissement”, non seulement langue enseignée mais aussi langue employée hors cours.

 

C’est un aspect très intéressant de la décision puisqu’ici le Conseil Constitutionnel nie le droit d’une population à utiiliser sa langue. Le Conseil Constitutionnel finalement interdit l’usage de nos langues y compris hors temps d’enseignement. Cela va au delà de son utilisation dans le cadre scolaire. Il s’agit, j’insiste, d’une interdiction à parler sa langue.

 

Mesurons bien la chose. Si je parle occitan dans un groupe, un ou l’autre de mes interlocuteurs s’en offusquera, mais je ne serai pas entendu si je prétend qu’on m’a interdit de parler occitan. Mais ici c’est clair, si le Conseil Constitutionnel juge qu’il est inaproprié de parler occitan dans la cour de récréation ou dans un couloir de l’école, personne ne peut plus nier que l’Etat interdit la pratique de la langue elle-même ! Tout dramatique que nous apparaisse cet avis, au moins il met concrètement en œuvre une interdiction de la pratique de la langue, ce faisant il clarifie le caractère anti-démocratique de l’Etat. Nos droits humains, j’insiste, sont niés.

 


"Nous n'avons pas perdu, nous avons gagné un affichage médiatique sans précédent"

La loi Molac a été adoptée par l’Assemblée Nationale à l’issue d’un processus complexe de plus d’un an, durant lequel le savoir faire du député a compté. En 2022, élection présidentielle et légistatives obligent la fenêtre se referme. Comment lutter dès-lors pour ce “droit humain ?”

 

On ne commence pas un combat en se demandant quand on le perdra. Déjà ce qui peut passer pour une défaite nous a fait gagner sur un plan : jamais encore nous n’avions lu des articles sur le sujet dans l’ensemble de la presse française, qu’elle soit régionale ou nationale. En deux semaines des dizaines de journalistes qui ne comprenaient rien à ce thème ont progressé comme jamais et peuvent en parler à leur public, intelligemment. C’est énorme. Basons nous là-dessus pour faire appel au civisme et tout simplement au respect des droits humains. Nous n’avons pas perdu. Nous avons gagné l’écoute nécessaire à obtenir le respect de nos droits humains.


Vendredi 21 Mai 2021
Michel Neumuller





1.Posté par Lions le 21/05/2021 21:22
"Si ce n'est aujourd'hui, ce sera demain : rappelons-nous que la patience est le pilier de la sagesse ".
MISTRAL

2.Posté par Patrick Lecat le 24/05/2021 21:01
Merci pour ce nouvel éclairage de l'avis du conseil constitutionnel, effectivement ,nous avançons ! Je ne dirais quand même pas que nous avons gagné mais je ne suis pas d'avis non plus que Paul Molac a sous estimé le risque d'inconstitutionnalité comme le disent certains.

3.Posté par catherine wanou le 26/05/2021 07:53
n'obliditz pas que França ne signèt jamèi l'article 30 de la Declaracion Universala deus dreits deus Enfants : dret d'èster ensenhat en la lenga de sa communautat linguistica.

Nouveau commentaire :


Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.

Recherche


Dison que...

Robert Lafont cet intellectuel qui occupa le terrain social pour une renaissance occitane

A ne pas manquer !

AIX-EN-PROVENCE. Le colloque du 14 octobre 2023 a ouvert large l'éventail des domaines d'intervention d'un humaniste dont l'œuvre incontournable a généré et accompagné le second risorgimento de la conscience d'oc.


Robert Lafont fut l'artisan principal du second risorgimento de la langue d'oc. Mistral avait lié le premier à la production d'œuvres littéraires prestigieuses et à l'unité latine, Lafont, avant et après 1968 associa ce second regain à la critique coloniale et à la situation sociale comme à une relecture de l'histoire. Pour autant son œuvre littéraire et théorique, riche et diverse, marque encore tous les domaines de la création d'òc. 

 



Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.