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Le créole de la Martinique bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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Frontières fabriquées

Il parait qu'on ne parle pas la même langue. Bizarrement on se comprend...


A ceux qui prétendent ici tronçonner une langue en plusieurs pour satisfaire leurs ambitions associatives, nous pouvons montrer qu'ils ne sont pas seuls à faire l'erreur. Même si persister dans celle-ci peut rendre ridicule.



 
Le besoin de se différencier est propre aux communautés humaines. Le phénomène urbain occidental des « tribus » en est un exemple. Tel aliment proscrit, telle couleur de cheveux, telle musique appréciée à l’exclusion des autres, rassemblent des gens qui, autrement, ont les mêmes codes culturels.

Du provençal/occitan au valencian/catalan

Au plan de la défense des langues minoritaires, ce phénomène est important, nous le savons bien. Mettre un « a » à la place d’un « o » quand on écrit ce qu’on parle, vous met d’un côté du mur infranchissable que d’autres érigent, souvent pour protéger leur pré carré associatif et les subventions publiques qui vont avec.
 
Il ne faut pas chercher plus loin certaines irréductibles séparations, qui n’ont pourtant pas lieu d’être. Que le tenant du « o » et celui du « a » aillent boire un verre ensemble, et, qu’ils parlent du prix des carottes ou de l’opportunité d’une charte européenne des langues régionales, ils pourront s’entendre s’ils en parlent en occitan, même s’ils l’appellent « provençal ».
 
Il est rassurant, d’une certaine façon, de constater que ce phénomène n’est pas propre aux pays d’Oc. A preuve une récente conférence de presse, tenue à Valencia par une conseillère provinciale valenciana.
 
Bien qu’elle se nomme Maria José Català, celle-ci est une fervente partisane du fait que le valencian est une langue à part du catalan. Les différences sont si importantes qu’on doit parler de langues différentes, assure-t-elle.
 
Nous savons bien que, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la linguistique, une variété dialectale peut être érigée en langue à part pour les besoins de la cause.
 
La voici donc en train de lire un document de la Communauté Valenciana, rédigé en valencian, adressée à la Généralité de Catalogne, et lui demandant de respecter sur le terrain cette différence et de ne pas appeler « catalan » cette autre langue qu’est le valencian. En particulier elle demande que la Généralité de Catalogne cesse d'inclure la Communauté Valenciana dans ses cartes des pays catalans.
 
Sur quoi, un journaliste, Ignasi Munõz, correspondant à Valencia de Catalunya Radio, lui demande : « si ce texte n’est pas en catalan, moi qui ne suis pas Valencian, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je le comprends parfaitement ? »
 
La réponse de la conseillère, nous vous laissons l’apprécier : « nous ne sommes pas ici pour entamer un débat philologique ». Ça s’appelle « botter en touche » ; c’est ce qu’on pratique quand on ne peut passer l’obstacle.
 
Bien entendu, la conversation avait lieu en catalan, ou si on préfère, en valencian.
 
Quand la différence linguistique artificielle concerne des communautés où elles sont bien installées, protégées et soutenues par les pouvoirs publics, elle est surement gérable. Stupide, mais vivable. Quand elle est attisée par des va-t-en-guerre associatifs dans un contexte où la dite langue est méprisée par les pouvoirs publics, et qu’elle peine à reconquérir ses propres locuteurs, la volonté de séparer est néfaste à tous.
 
Depuis quelques temps, les plus farouches partisans de l’apartheid linguistique en Provence font les yeux doux aux élus valencians. Voyages d’études et serments d’éternelle compréhension se succèdent. On comprend pourquoi.
 
Bien entendu, ceux que nous visons se reconnaîtront sans peine. Aux autres nous ne pouvons que conseiller d’essayer de multiplier les contacts et les conversations entre ceux qui disent parler occitan, et ceux qui disent parler provençal en Provence. Les uns et les autres s’apercevront nécessairement tout de suite qu’ils parlent bien la même langue.
 
Ça doit quand même aider tout le monde à mieux la défendre.


Dimanche 3 Août 2014
Aquò d'Aquí




1.Posté par aganto-couioun le 27/08/2014 07:36
Bjr, je me permet de réagir en toute sympathie à ce commentaire qui encore une fois me fait de la peine , oui de la peine de voir que dans notre grand sud (je parle de cette fameuse occitanie ) vous c'est à dire nos "grands" ," nos "anciens", n'arrivez toujours pas à tomber d'accord et vous soutenir ENSEMBLE pour faire avancer et perpétuer ENSEMBLE nos langues régionales ; il faut toujours que l'un prêche pour sa paroisse ! oui il y a toujours eu des différences surtout graphiques de nos chères langues d'oc ! mais tout cela est une richesse et pas une chose séparatiste ou frontaliste , moi j'ai une vingtaines d'année et je rêverrai qu'enfin chacun oublie et arrête avec ces querelles à la con ; d'un coté ce qui décident que l'on doit tous écrire et parler pareil partout sans respecter le parlé ou la graphie de son voisin et de l'autre coté ceux qui pour ce faire entendre agrandissent le fossé entre tous et salissent leur image car leurs propos blessent certains et ravivent les braises au lieu de les éteindre .Les gens ont le droit de conserver et perpétuer leur parlé , leur graphie tout en connaissant vous l'avez si bien dit la graphie de son voisin et son parlé qui son tellement proches et compréhensibles entre elles que cela n'est pas une frontière mais un pont vers l'autre , une fenêtre ouverte ! Enfin , ce qui me fais de la peine c'est que les seul personnes qui seraient susceptibles de sauver une dernière fois sûrement nos "patois" comme certains disent enfin nos belles langues régionales porteuses chacunes de leur terroir etc... je parle donc de VOUS biensur VOUS et les fameux AUTRES n'arriverez décidément jamais à vous mettre d'accord même pas pour nous la jeunesse du grand sud ! Qui ne demandons que ça ! dans ma famille et petit à l'école j'ai toujours entendu et lu et appris du provençal car j'ai grandi en Provence , mais je vois pas ou est le problème d'aller comparer et prendre plaisir à échanger avec un occitan ! bien au contraire! Le jour ou vous arrêterez tout cela , je pense qu'enfin les choses boulegerons à grand pas pour ce truc que vous avez tous en commun dans vos coeur "vos très belles langues régionales" , tous ensemble dans le même panier c'est aussi respecter les différences de son voisin et avancer ensemble ! car autrement chacun à sa manière mais des frontières autour de lui et recul au lieu d'avancer ... Adièu.

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