Aquò d'Aqui


Lo dire d’Elie Lebre (15)

Comment un paysan provençal du XXème siècle disait son temps, les saisons, le bon sens... dans sa langue de tous les jours. Quinzième semaine…

Ouvrage édité par l'Aeloc
L’agriculteur érudit et curieux Elie Lèbre (Cucuron –  Luberon : 1920-91) par bonheur rencontra l’occitaniste Madeleine Jaquier, et le fruit d’années de collectage nous a permis d’en savoir beaucoup sur la manière vivante et quotidienne de parler provençal.
 
Avec l’aimable autorisation d’Alain Barthelémy-Vigouroux qui a organisé la masse de notes et d’enregistrements issus de ce travail, nous vous en offrons un morceau chaque semaine, en vous recommandant d’acquérir le livre édité par l’Association Pour l’Enseignement de la Langue d’Oc .






Vous pouvez aussi désormais écouter certains articles !

En cliquant sur la pièce jointe du premier paragraphe, vous téléchargerez un fichier sonore, en fait le même article, mais lu à voix haute. L'initiative nous vient d'un constat : certains abonnés ont hélas une vue déficiente.

Voici un bon moment que nous y pensions; enregistrer certains articles et les proposer sur notre site web, faire entendre à celles et ceux qui souhaitent avoir la langue dans l'oreille, savoir comment on la prononce. Mais c'est un abonné de notre mensuel, devenu mal voyant, qui nous a incité à sauter le pas.














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Chiche le « globish » ?




Les débats parlementaires à propos de l’éducation en France n’affectent pas que les tenants d’une langue minoritaire, renvoyés dans les cordes sans débat en mars à l’occasion de la discussion sur le projet de loi « refondation de l’école ».
 
Voici qu’un lobby universitaire pro « globish » sort du bois. Avec à sa tête Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de Médecine, ces anglophiles craignent que la future loi sur l’enseignement supérieur ne mette hors la loi les  enseignants qui, déjà depuis longtemps, sur le territoire de la République, dispensent leurs cours dans ce sabir d’anglais minimal.

Biffer la Loi Toubon...au bénéfice de toutes les langues ?

Il s’agit de complaire aux étudiants étrangers, qui ainsi choisiraient la France, argumentent les membres de ce collectif. L’enseignement en globish « permet d’attirer des étudiants étrangers en provenance de pays dont les jeunes s’orientent majoritairement vers des pays anglophones » disent-ils. On favoriserait ainsi l’arrivée d’étudiants qui profiteraient un temps de la supposée douceur de vivre française, et repartiraient ensuite pour toujours. Une belle situation de pays de transit du savoir en quelque sorte, serait dévolue à la France universitaire.
 
Entre nous, les écoles de commerce proposent déjà depuis longtemps leurs cours en anglais, et bien des universitaires font de même. Et il s’agit plutôt de favoriser l’insertion à l’étranger d’étudiants français qui, bientôt comme les Espagnols, trouveront leur salut économique dans l’exil.
 
Ce qui est touchant dans la bronca de ce lobby globishophile, c’est qu’ils vient de découvrir que la Loi Toubon interdit légalement ce type de pratiques, pourtant pain quotidien d’enseignants rémunérés par l’Etat. Et gageons – il faudra beaucoup d’humour – qu’une Université sera prochainement attaquée par une association d’étudiants pour n’avoir pas respecté l’article 2 de la Constitution du Peuple Français.
 
Il faut donc en quelque sorte, pour favoriser le rayonnement de l’Université française, demander au président Hollande de ratifier la Charte Européenne des Langues les Moins Parlées, afin de donner sa chance à cette sorte de swahili mondial qu’est l’anglais minimaliste. Il lui faudrait en effet reformuler l'article 2, celui qui donne, non le primauté, mais l'exclusivité républicaine, à la langue d'Oil. Partant, il pourrait en tirer toutes les conséquences, jusqu'à la signaure de la fameuse charte.
 
On pourrait aussi rappeler cette histoire, colportée de Rescòntres Occitans en Taulejadas, en général par des épouses de médecins, une profession où beaucoup parlent occitan. Nous n’en connaissons pas la source réelle, donc, on la prendra comme un conte. Mais, on le sait, les contes ne sont pas souvent à dormir debout. 
 
Lors d’un congrès de médecins (de cardiologues nous a-t-on dit plus précisément) au Brésil, durant les années 1990, le système de communication tomba en panne. Tout d’un coup les traductrices, derrière leurs vitres fumées, furent condamnées au chômage technique.
 
Le conférencier, brésilien, à qui on coupait ainsi le sifflet, ne se démonta pas et continua en portugais ce qu’il avait commencé en portugais. C’était un langage simple, truffé de mots d’origine latine, auxquels sont habitués les descendants d’Hippocrate.
 
Le conférencier suivant était Italien, il parla italien, et fut globalement autant compris que son prédécesseur, par une assistance en grande majorité constituée de locuteurs d’une langue romane.
 
Puis vint un latino-américain, dont le castillan aménagé fut également assez compris pour que des questions fusent dans la salle, posées qui en français, qui en portugais… arriva enfin le tour d’un médecin occitan, qui plus à l’aise dans la langue de Mistral que dans celle de Shakespeare, fit une communication en langue d’Oc. Il parla lentement et fut tout autant compris.

Au moins cette histoire, dont l'orgine nous sera peut-être mieux connue un jour, illustrerait-elle l'intérêt des travaux menés sur l'intercompréhension entre langues romanes, par l'universitaire regrettée Claire Blanche-Benveniste.
 
L’anglais minimal a sans doute son intérêt, en particulier pour assurer les échanges scientifiques autour de la planète. Qu’il faille l’admettre dans la Loi française poserait toutefois un petit problème gênant pour les acharnés du français langue unique. Si la Loi Toubon devait être remisée, si la Constitution devait être amendée, il faudrait admettre que le seul globish ne puisse en profiter, mais bien toutes les langues.
 
Toutes ? … Chiche !
 

Samedi 11 Mai 2013
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Le recours au 49.3 quand la société et sa représentation parlementaire sont opposés à un projet, cela fait tout simplement injure à la démocratie.

Ben segur lo debat sus lei retiradas nos interpela, pasmens se ne'n parlam pas fòrça. Sabem que, entre nòstrei legeires totei seràn pas d'acòrd. Au revenge se garçar de la democracia quau que siegue son biais de s'exprimir, aquò nos desagrada. 



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