
Du Bartàs y réussit on ne peut mieux avec son nouvel album, Tant que vira, et notre seul regret à son propos, c’est qu’il faille attendre encore un petit mois pour qu’il soit disponible.
Nous faisons partie des privilégiés qui l’ont reçu par avance. Ce qui nous permet d’affirmer que le groupe languedocien n’a rien perdu de son énergie, mais qu’il l’a un tantinet internationalisée.
Le groupe s’inscrit dans une tradition assez récente qui met le oaï, aurait-on dit vers Marseille : liberté versus anarchisme criée sur tous les tons, comme dans Soi ieu, un chant du démontage du prétentieux, qui prétend vouloir le bien commun quand il ne pense qu’à affirmer son pouvoir. De celui-là Du Bartàs pourra dire « per amassar, escana tot çò que pòt », et rappeler qu’il n’est pas éternel.

Avec ce quatrième album, édité par Sirventès, Du Bartàs reste sur sa ligne musicale : du triangle à la grosse caisse, le groupe de cinq musiciens et chanteurs tient de la fanfare; et s’il poursuivait ses morceaux au-delà des 4 à 5 mn qu’ils durent généralement, il pourrait prétendre à jouer la nouba.
Mais pas pour que le public entre en transes ! Car les textes de Du Bartàs sont à écouter. En témoigne Mon vesin, histoire très logique et morale du petit qui faisait du bon vin avant que, de fil en aiguille capitalistique, le gros étende son empire, mais ne trouve plus de bon vin.
On verra peu le groupe dans l’espace du provençal et du niçois, il reste de préférence de l’autra man dau Ròse. Cependant quelques dates sont à retenir de ce côté-ci pour aller se rendre compte que nous ne disons pas du bien du groupe par complaisance : le 1er février 2014 à l’Eolienne (Marseille) le 20 du même mois à La Seyne, et le 7 juin suivant à Correns, dans le Var.