
Pourtant, au pays, tous ne sont pas d’accord avec les directives parisiennes. A preuve l’attitude du maire de La Seyne, Marc Vuillemot. L’avis de l’ultime maire PS d’une ville importante en Provence compte. Il demandait une fusion des listes de gauche : celle emmenée par Christophe Castaner, avec celle d’Europe Ecologie et du PCF.
« La reddition en rase campagne dictée à Christophe Castaner n’est pas acceptable » écrit l’élu seynois sur son blog. Cette position est également celle de Jean-Louis Clément, le leader du PRG en Provence.
Reddition en rase campagne

« Il n’y a pas d’autre solution » pour éviter une victoire du Front National, selon l’ex candidat de gauche. Il a été rejoint là-dessus, entre autres, par Samia Ghali, la maire socialiste du du 8è Secteur de Marseille.
Une pétition, générée par un groupe dit « de jeunes de gauche », de son côté, demandait encore mardi 8 décembre, le maintien de la liste Notre Région Notre Fierté.
« Laisser la place à l’extrême droite ou à la droite extrême, ce n’est pas une alternative » font-ils valoir, recueillant 9000 signatures en un jour.
Pour eux, il n’est pas possible d’accepter l’absence des forces de gauche en Paca – un acronyme que, décidément, chacun veut employer pour désigner notre région au sein du personnel politique régional.
Echanges de services politiciens ou refondation militante ?
« Aider un homme qui a sans doute échangé un maroquin de ministre contre l’abandon de la Provence à la droite ?! » L’enseignant varois qui lâche cette question-sentence estime qu’un échange a présidé à la décision de Christophe Castaner. « Du moment que tout se décide à Paris, on peut s’estimer sacrifiés ».
« Il nous a consultés avant de prendre sa décision », concède un des co-listiers occitanistes de Christophe Castaner. Entre l’ukase de Jean-Christophe Cambadélis, dimanche soir, et la décision finale de ne pas se maintenir, la tête de liste Notre Région Notre Fierté avait pris le pouls de ses alliés.
Quel que soit le résultat du second tour de ces élections régionales, le 13 décembre au soir, la gauche sera absente au Conseil Régional pour six années.
Faut-il attendre de ce nettoyage par le vide un sursaut militant qui se préoccupe du devenir régional ? Où bien un alignement systématique de la gauche régionale sur les positions arrêtées à Paris pour satisfaire à des stratégies nationales ?