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Martiniquais bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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L’enseignement de l’occitan marque le pas dans l'Académie d'Aix Marseille




Après une belle période de progression quasi continue entre 2007 et 2010, les effectifs scolaires des classes d’occitan-provençal et alpin marquent le pas cette année, et même diminuent. 8618 élèves du primaire dans l’Académie d’Aix-Marseille (les départements 04, 05, 13 et 84) en 2009-10 mais 8427 cette année.

 

2851 collégiens bénéficiaient d’un cours de langue régionale l’an passé, ils sont 2747 cette année. Seuls les lycées affichent une légère progression, avec 964 élèves contre 929 l’an dernier. Mais, l’Administration scolaire le sait bien, tout reflux en amont se traduira par un nouveau reflux dans les lycées quelques années après.
 

Ces statistiques, tirées du Conseil Académique de la Langue Régionale que le Recteur Jean-Paul de Gaudemar a réuni le 16 mars 2011, traduisent en fait deux événements. Une lame de fond d’abord : le travail volontaire accompli dans les Bouches-du-Rhône ces dernières années, avec l’ouverture de nouveaux Centres Continus d’Apprentissage de la Langue Régionale et le passage progressif de l’une d’elle (Maillane, 13) au statut d’école bilingue.

26 mai 2010, journée académique de la langue régionale à Gardanne (13)
26 mai 2010, journée académique de la langue régionale à Gardanne (13)

Pas de nouveau poste de prof en 2011

Mais elles mettent aussi en lumière les errements de la Réforme des Lycées, arrivée l’an passé et qui produit ses effets en 2011 : en multipliant les itinéraires et options de découverte, en rendant obligatoire à tous l’initiation à l’économie, elle complique à souhait le travail des proviseurs, qui sont tentés pour rendre acceptables leurs emplois du temps, de caler le cours de langue d’oc au moment du repas ou à la nuit tombée. C’est assez dissuasif.
 

Enfin, cette année, aucun nouveau poste de professeur certifié d’occitan ne sera gagné dans l’Académie. Trois stagiaires font actuellement leurs débuts à Digne, Gap et St-Martin, mais rien ne dit qu’ils y resteront à l’issue de leur première année d’enseignement. Le plus souvent, le passé l’a montré, ils repartent.
 

Bien entendu, ces statistiques brutes masquent une réalité parfois très différente selon les départements de l’Académie. Quoi de comparable entre les Alpes de Haute Provence, en pleine déconfiture, sans volonté si on excepte celles d’élus vaillants tels que M. Clement (Conseiller Général de La Motte du Caire ), et celle du Vaucluse où la progression est continue et importante ?


Chargée de mission pérenne dans le 84

Il y a à peine 300 élèves en « sensibilisation » dans les écoles communales du 04 (ils vont au théâtre quand le Conseil Général et l’Association Pour l’Enseignement de la Langue d’Oc préparent une tournée du Théâtre de la Rampe, l’Education Nationale ayant un rôle plus que réduit dans ces actions) et 1677 plus les 74 bilingues de la Calandreta d’Orange dans le Vaucluse, soit 100 de plus qu’en 2009-2010. D’un côté, on invoque l’anglais, désormais obligatoire, pour ne pas faire de provençal ; de l’autre, on affiche un état d’esprit tranquillement conquérant, anglais ou pas.
 

 
 

C’est qu’entre Digne, Sisteron et Manosque, on voit bien qu’il manque ce que le Vaucluse est en train de conforter. Entre Avignon et Bollène, l’Académie renforce le poste d’une chargée de mission dont le travail consiste à développer l’enseignement du provençal : un mi-temps en 2009, un plein temps cette année, dont le Recteur affirme qu’il sera pérennisé. Les résultats commencent à se voir avec des maîtres d’école qui se sentent soutenus et accompagnés. A quand un coup de pouce semblable pour nos départements alpins ?


Samedi 16 Avril 2011
Michel Neumuller




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