« Un millier d’usagers du Parc Longchamp ont été consultés, et beaucoup nous ont exprimé le besoin d’une signalétique botanique, a vertu pédagogique. Parmi eux certains souhaitaient y intégrer le provençal. Nous avons travaillé sur ce thème et nous le présenterons dimanche 28 mai ».
Christine Findal s’investit depuis des années pour accroître la place du végétal à Marseille avec l’association Les jardins collectifs Longchamp , créée en 2018 dans ce but. L’association gère une parcelle à l’entrée Nord du parc, devant le pavillon de partage des eaux, le Tore. Car il faut rappeler que parc et palais ont été édifiés au XIXème siècle pour accueillir les eaux de Durance. A Longchamp prenait fin ainsi la longue série d’épidémies de choléra qui frappaient la population marseillaise.
« Il y avait une opportunité pour notre projet pédagogique » poursuit Christine Findal, « avec la discussion d’un nouveau plan de gestion du parc, pour lequel les usagers ont été consultés. Il y aura d’ailleurs à ce sujet une réunion publique au Museum d’histoire naturelle, au palais Longchamp, le 1er juin. Ce sera l’ultime. »
Restitution du projet le 28 mai et réunion publique le 1er juin
Et c’est juste avant cette date importante que Les jardins de Longchamp invitent les Marseillais à prendre connaissance du matériel signalétique que l’association à produit à cet effet. Précisons que ces panneaux informent aussi sur la manière de nommer les plantes du parc en provençal. Rendez-vous, donc, dimanche 28 mai de 14h30 à 17h au 6 rue Jeanne Jugan, devant le jardin, pour recueillir avis et soutiens.
Les fiches proposées présentent la plante selon les strictes normes de la botanique, avec le nom d’usage en français et en occitan-provençal. « Et nous y ajoutons toujours une brève illustration des savoirs populaires au sujet de la plante, et de sa place dans la littérature, la poésie ou la chanson occitanes ».
A noter que pour l’occasion les militants associatifs se sont entendus pour présenter les végétaux en provençal dans les deux graphies admises : la mistralienne comme la classique. Car l’histoire de notre idiome autochtone a vu évoluer deux écoles à ce sujet. Et toutes deux sont enseignées dans l’Education Nationale, quand celle-ci veut bien faire une place à la langue régionale.
Généraliser la présence du provençal dans les parcs et jardins publics
Le projet de signalétique bilingue vient de loin. L’enquête, Les Jardins collectifs de Longchamp l’a lancée en 2021. Puis, en septembre 2022 un atelier public initié par l’association en a développé l’idée. « En fait c’est le public de l’atelier qui en a fait la demande, et nous lui avons apporté nos savoirs » souligne encore Christine Findal. « Maintenant l’idéal serait que la Commune de Marseille s’empare de ce travail, et lui donne une forme pérenne » et qu’elle prolonge le projet en généralisant cette pratique de la fiche pédagogique à tous les végétaux du Parc Longchamp… et pourquoi pas à ceux des autres nombreux parcs publics de Marseille ?