
L’Opéra de l'Agglomération renouera, en effet, avec l’élément le plus populaire qui soit, la langue du pays. « J’en avais envie depuis longtemps, se confronter à une nouvelle langue d’opéra est un défi, bien entendu, mais exhumer ce qui, sur scène, avait si peu de chances de ré-émerger, est surtout enthousiasmant pour un musicien qui a mon expérience ».
Ainsi nous parle Lawrence Forstear, le directeur artistique de l’Opéra de Toulon, qui donnera en mars 2018, dans exactement un an, Daphnis et Alcimadura. L’œuvre de Cassanéa de Mondoville n’avait été donnée, pour sa création en 1754, qu’à deux reprises, mais à Fontainebleau, et devant Louis XV, dont la chronique affirme qu’il avait apprécié.
« C’est bien plus une pastorale qu’un véritable opéra, un format court dirait-on aujourd’hui » explique Jean-Christian Malliard. Le musicologue auquel L’Opéra de Toulon a confié l’adaptation musicale au texte languedocien que Romain Tonnarelli mettra en bon provençal d’ici quelques mois. Ecoutons-le.
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« Ce n’est pas une mince affaire, le languedocien –surtout celui du XVIIIè siècle - ne se prête pas toujours à la musicalité du provençal, et une réécriture partielle de la partition s’avère indispensable. »
Difficile adaptation du languedocien au provençal

Daphnis et Alcimadure s’intercalera entre les Noces de Figaro (Mozart) en février, et La Norma (Bellini) en avril. La distribution fera appel à la soprano Patrizia Chiofri, une habituée de la Place Reyer, à Marseille, et au baryton Alain Banzo.
Les réservations seront ouvertes à partir de mai.
Une première fois recrée pour le Festival de Radio France Montpellier en 1981, Daphnis n’avait connu que quelques réapparitions depuis sur les scènes françaises.
A quand la mise en chantier d’une nouvelle production de Beatriz de Planissòlas, l’opéra de Jacques Charpentier et René Nelli, qui avait triomphé au Festival d’Aix-en-Provence en 1971 ?