La démographie galopante d'espèces encouragées par l'abandon des terres pose la question de la ruralité que nous voulons

On sait l’omniprésence du sanglier. Un phénomène assez récent. L’un d’eux, de belle taille, s’étant affolé dans les rues d’Aix il y a quelques années, un lieutenant de louveterie avait dû être appelé, qui l’avait abattu.
Nous n’en sommes pas encore aux attaques d’ours, meurtrières à l’occasion, en Roumanie, ni aux tigres mangeurs d’hommes en Inde, un phénomène qui tend à se développer.
Tous ces évènements ont un lien entre eux, une logique similaire. Quand l’homme abandonne la nature, celle-ci se développe, certes, mais pas toujours pour son bien-être ni pour la meilleure biodiversité. Puis quand l'homme réoccupe cette nature sans l'exploiter, les problèmes de cohabitation surgissent.
En Inde et en Roumanie, c'est la ville qui rejoint la forêt, domaine des prédateurs. Ils s’habituent à cette proximité, et si les poubelles deviennent pour eux des garde-manger, l’homme peut aussi devenir un gibier, ou en tout cas un importun à chasser du territoire de chasse.
Avec le loup dans les Alpes occitanes, les Pyrénées et d’autres régions, c’est d’abord le cheptel ovin qui a « dégusté ». On compte près de mille bêtes tuées en 2014, selon le Ministère de l’Ecologie français. Mais on n’entend plus beaucoup non plus les marmottes. L’homme est-il le prochain mammifère sur la carte du menu de loups qui deviennent plus nombreux ?
L’animal semble aller au plus facile, surtout quand il s’agit d’individus affaiblis qui ne chassent plus efficacement. C'est peut-être pourquoi la forte démographie de sangliers n'est pas régulée par la présence accrue du loup. Il ne va pas se compliquer la vie s'il y a plus facile.
Avec le retour du sauvage, le pastre a d’abord pâti. C’est certain. Maintenant le randonneur ou le campeur devront-ils se méfier au point de déserter cette nature qui, une fois l’agriculture bien dégoûtée, devait au moins être le territoire d’un tourisme à échelle humaine, propre à faire vivre le pays ?