
« Mais pour nous rien de changé, nous déposerons les 3000 signatures à l’accueil s’il le faut » insiste Fanny Peretti, qui représente Òc bi, une association présente sur l’ensemble du territoire occitan pour représenter les parents d’élèves de l’enseignement bilingue.
La pétition proteste contre une situation d’organisation de la décrue des enseignements de langue régionale. « De nombreux élèves, à Nice, en 15 ans de scolarité ne reçoivent jamais la moindre information sur les possibilités d’apprendre le niçois, même quand cette possibilité existe dans leur établissement » soutient Mme Peretti.
C’est une pratique que dénoncent aussi les enseignants de l’APLR, une association qui regroupe les enseignants d’occitan-langue d’òc, la terminologie officielle du Capes délivré par l’Education Nationale.
Barrières artificielles à la demande

Fanny Peretti cite le cas des lycées niçois Estienne d’Orves et Beau Site, dont les deux cours d’occitan ont été tout simplement fusionnés, avec réduction du nombre d’heures d’enseignement du niçois.
Selon nos interlocuteurs la demande de cours d’oc est forte, mais découragée par les conseils d’administrations, des lycées en particulier. « Au Parc Impérial par exemple, à Nice, à l’entrée en seconde, les élèves savent que l’enseignement d’occitan cessera dès la première. Ils ne s’inscrivent donc pas », explique Patrici Arnaudo.
Le résultat du manque de volonté de l’administration, dénoncé par les signataires, se traduirait dans certains secteurs, entre Nice et Grasse, par la décrue importante du nombre d’élèves présentant l’épreuve d’occitan-Langue d’Oc au baccalauréat. D’où une inquiétude marquée, en particulier, chez la vingtaine de professeurs certifiés d’occitan-Langue d’òc de l’Académie.
Les pétitionnaires dénoncent donc une situation où l’enseignement d’occitan est demandé, mais empêché artificiellement, ce qui au final aboutit à une baisse, organisée selon eux, de la demande d’enseignement de la langue régionale.
Supporters de l'OGC et de l'oc au lycée
Si la pétition prend garde à ne jamais employer le terme « occitan », l’initiative a toutefois reçu le soutien du Centre Culturel Occitan País niçard e aupenc.
Elle arrive peu après le vote de la Loi Refondation de l’Ecole, qui pose comme une obligation des établissements, une information de leur public sur la langue régionale proposée.
« Il faudra s’assurer que cette information soit juste » prévient Patrici Arnaudo, évoquant plusieurs cas de plaquettes aux informations pratiques erronées proposées par l’Académie, via ses organismes spécialisés.
