
Patrici Roque l’a enseignée durant trente-cinq ans, la langue d’oc, à Noisy-le-Sec et Marne-La-Vallée, dans l’Est parisien. Il n'est pas un exemple isolé.
L’Association Apér’Òc , à Paris même, assure aussi un cours hebdomadaire. Et les Félibres de Sceaux, « Les amis de la langue d’Oc » y organisent marché provençal l’été, et marché aux santons l’hiver. Le Coupo Santo résonne sur les places de la ville, où un élu, Jean-Louis Hoeix, est en charge de ces aspects culturels…
L’occitan en région parisienne est vif. En témoigne les annonces et comptes rendus d’animations, fêtes, conférences, ou de la Dictada, que l’on peut lire dans La Beluga, le bulletin du Club occitan de Noisy-de-Sec.
Mais d'autres groupes sont actifs, comme dans le Nord de la Capitale l'Associacion Occitana de Vauréal , ou Calabrun à Rambouillet.
Ville lumière pour la création littéraire occitane

« Et n’allez pas croire que c’est un truc de vieux ! Les Apér’Òc rassemblent beaucoup de jeunes, pour qui la langue occitane devient synonyme de fête et de convivialité » soutient Patrici Roque.
Cette association, hébergée par la Fédération des Associations Aveyronnaises, a d’ailleurs été fondée par des étudiants, qui forment le gros des occitanophones actifs, à l’occasion de leur montée à Paris. « Mais beaucoup sont appelés à repartir ». L’éphémère est un problème, la durabilité un combat.
Car la langue est aujourd’hui moins enseignée. Dans les trois Académies de Paris, les recteurs guettent les faiblesses. Un départ d’enseignant à la retraite prend des allures de drame. La langue régionale ne peut être enseignée que là où elle est en usage. Les textes le disent ainsi. Il faut donc que la vòlha associative maintienne la langue audible. « Mais plusieurs cours ont été perdus, comme au lycée Lavoisier ».
Aprendre l'occitan à Paris, avant de descendre dans le Midi!

« 30% des gens vivant ici déclarent vouloir en partir. Beaucoup le feront, et choisirons de préférence le Sud…" explique t-il.
Et l'occitaniste de préciser immédiatement l'enjeu. "Il est important qu’en arrivant en Occitanie, ils aient une certaine connaissance de la langue et de la culture. Cela aidera sans doute leur intégration heureuse, et estompera les incompréhensions entre arrivants et habitants ».
Pour favoriser cette intercompréhension, qui de mieux désignés que les occitanistes parisiens ? « Nous avons ici tout à la fois le point de vue du dehors, et celui du dedans », souligne Patrici Roque, avec un sens certain de la formule.
Voir au ssi ici l'IEO de Paris
Et ici Les Amis de la Langue d'Oc