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Martiniquais bâillonné

Contrairement à la Corse, la cour administrative n'a pas reconnu à La Martinique que sa langue, le créole, soit co-officielle du français. Il y a dans ces arrêts une interprétation qui va toujours à l'interdiction. Il est donc temps de changer l'article constitutionnel qui sert de prétexte à ce bâillonnement.

Le Tribunal Administratif de Fort-de-France, Martinique, près d’un an et demi après, a annulé le 3 octobre dernier une délibération de 2023 faisant du créole la langue officielle du département, au côté du français.

 

Ainsi, une fois de plus l’article 2 de la Constitution sert à étrangler les volontés d’un pays aux réalités linguistiques et historiques particulières en matière de droit à sa langue.

 















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France info et l'altérité


Si vous voulez comprendre ce qui se joue en Catalogne, croyez-moi, évitez les médias publics français.



France info et l'altérité
ça ne s'arrange pas. La couverture du référendum catalan pour l'indépendance prévu pour le 1er octobre prochain est toujours aussi mal assurée par la plupart des chaînes de TV et stations de radio publiques françaises.



 

La présidente du Parlement catalan, une "animatrice" de meeting !...

La flemme professionnelle, le manque de curiosité le disputent ici à la sale habitude française de considérer le reste du monde à travers le prisme de notre sens rachitique de l'altérité. Ce qui ne nous ressemble pas nous est à jamais étranger, et seul l'exotisme nous est proposé pour essayer de le comprendre.

Je ne parle que des élites. Les gens normaux, eux, voyagent, échangent avec des étrangers, et lisent des livres.

Bon, d'accord, je caricature à souhaits. 

Parce que je suis très énervé.

Enervé par mon confrère pariso-madrilène de France-Info. Je ne le nomme pas, vous m'excuserez.

Ce matin je l'écoute sur France-Info. Il est parti de Madrid (vous savez, le Paris de l'Espagne...), pour Tarragone, où se déroulait le 14 au soir, le premier meeting, celui du lancement de la campagne pour le référendum en vue de l'indépendance de la Catalogne. 

Parachuté dans l'arène, l'envoyé spécial a pu dire, tel que je l'ai entendu : qu'en l'absence d'un meeting anti-indépendantiste, ce référendum déclaré illégal par l'Etat, n'est encore que le référendum des indépendantistes.

Passons sur le fait qu'il ait confondu avec une "animatrice" Marta Rovira, la porte-parole de l'Esquerra Republicana de Catalunya, et Carme Forcadell, la présidente du Parlement catalan...

Mais notons que le manque absolu de curiosité des médias publics français audiovisuels reste monumental, alors même qu'un million de Catalans ont défilé à Barcelona le 11 septembre pour la Diada. Ils ont fait de cette journée commémorative de la perte de leur indépendance, en 1714, une journée historique vers leur indépendance.

Notons que les mêmes médias ignorent que le Parlement Catalan, expression du suffrage universel, a voté l'organisation de ce référendum il y a déjà une semaine, et qu'il avait auparavant débattu d'une loi électorale pour l'organiser.

Enfin, étonnons nous que ce correspondant permanent d'une radio publique française en Espagne ignore qu'il ne saurait y avoir de réunion anti-indépendantiste en Catalogne. Et pour deux raisons : d'une part cette position s'exprimera par l'abstention au vote du 1er octobre, d'autre part parce que cette opposition s'exprime assez au Tribunal Constitutionnel Espagnol et au sommet de l'Etat. Elle se passe de manifestation publique populaire, dont on ne sait qui l'organiserait.

J'arrête là. Après tout ce journaliste de radio n'est que l'expression plus générale d'une disposition française trop connue. Nos médias publics ne savent ni ne veulent se mettre dans la peau de l'autre, pour pouvoir nous parler en connaissance d'une situation telle qu'elle est vécue ailleurs. 

Il leur échappe que les Etats n'ont pas toujours raison face aux peuples. 

Et le monde leur semble trop complexe pour être expliqué à leur public.

Public qui heureusement a appris à s'informer autrement.



 

Vendredi 15 Septembre 2017
Michel Neumuller





1.Posté par Martin le 16/09/2017 07:57
Mercé per aquelas observacions de bon sens . Me sentissi pas solet : sèm (almens) dos a aver lo meteis vejaire... :-)

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