Notre simple information sur l’actualité du Comité de Défense de la République à Nice nous attire les critiques lapidaires d’un Espagnol francophone : « si ceci est une page pour l'indépendance de la Catalogne je vais la quitter » nous dit-il sur la page Facebook du journal.
Ce qui se joue actuellement en Catalogne, c’est l’avenir de la démocratie en Europe
Nous en sommes désolés, mais dans ce cas bonne continuation !
Mais cette réaction, c’est vrai, mérite quelques réflexions.
Alors que la politique politicienne reprend ses droits en Catalogne, que l’enjeu vécu par les élus politiques n’est plus celui pour lequel ils ont engagé le référendum pour l’indépendance du premier octobre passé, il nous apparaît nécessaire de re-préciser pourquoi nous nous intéressons de si près à ce peuple voisin.
Bien entendu, depuis très longtemps, la situation des Catalans intéresse les Provençaux. Il semble que notre rôle souterrain, en tant que Provençaux, soit d’accueillir les réfugiés d’outre-Pyrénées, nos cousins par la langue, néanmoins différents par la culture.
Question dynastique ? Les comtes de Barcelona ont été comtes de Provence, bien entendu. Et dans notre histoire récente, nous savons que notre « Coupo Santo » vient des Catalans, et que notre fraternité a été scellée par les Primadié accueillant bras ouverts Victor Balaguer ,voici 150 ans. Nous n’ignorons pas non plus combien nos figures tutélaires , Jòrgi Reboul et Pèire Rouquette, entre autres, ont œuvré pour accueillir ,en 1938, les intellectuels catalans chassés par le Franquisme…
Evidemment, pour nous, Provençaux dont la langue est désormais souterraine de la société provençale, la Catalogne c’est…l’Andalousie, ce pays mythique où tous peuvent s’entendre, le paradis perdu pour nous, retrouvé par ces cousins qui ont su réveiller leur langue, la plus proche qui soit de la nôtre.
Mais au-delà, notre correspondant critique ibérique n’a pas tort quand il nous taxe d’être un journal « politique ». L’apolitisme n’est pas autre chose que l’art de pratiquer la politique de manière hypocrite. Aussi le terme ne nous fait pas peur.
Car en fait, ce qui se joue actuellement en Catalogne, c’est l’avenir de la démocratie en Europe. Nous sommes éberlués de constater combien la presse française souhaite l’ignorer.
Elle ne voit, dans le processus démocratique catalan, que le premier des dominos qui pourrait faire chuter l’Europe des Nations, celle qui fait des affaires et, veut-on croire, protège ses citoyens des dérives autoritaires de régimes qui les gouvernent. On le constate partout, ceux-ci se font plus autoritaires, plus fermés aux autres, plus ratatinés sur l’économie et moins enclins à la solidarité.
Partout les gouvernements sont plus ou moins corsetés par des familles politiques qui obtiennent de 25 à 30% aux élections parlementaires. Emmanuel Macron ? 23%, Manuel Rajoy ? 24%...avec quelques doutes sur la régularité du vote. En Catalogne, lors du référendum, considéré comme illégal par Madrid, comme lors des élections à la Generalitat, elles voulues par Madrid, une moitié du peuple s’est systématiquement prononcée pour un projet politique : l’indépendance, et la République.
47,5% des électeurs ont, en 2015 comme en 2017, voté contre la corruption, la mainmise de l’Etat sur leurs institutions, et pour le largage des amarres d’avec une nation qui ne semble, à propos des Catalans, ne connaitre qu’un unique mot d’odre : « a por ellos ! », « achevez-les ! ». Ainsi, partout, au départ de la Guardia Civil pour Barcelona, fin septembre, des foules ont encouragé les « grisos », à matraquer femmes et vieillards, éborgner des électeurs à coup de balles de caoutchouc, et frapper de terreur les internautes qui protestent de la violence policière.
Là, l’Europe admet, les yeux pudiquement fermés, que des élus politiques perdent leur liberté pour leurs opinions. Cette lâcheté nous révulse, c’est vrai. Et notre dégout est déjà une forme d’opinion politique.
Enfin ! Que souhaite l’Europe ? Particulièrement nos dirigeants français ? Une Union qui réglemente la qualité de nos fromages de chèvre, ou qui promeuve le droit pour les citoyens européens à décider de leur futur ?
Oui, monsieur notre critique espagnol, notre attitude est politique. Nous n’en avons pas honte. Nous savons que, derrière notre soutien au droit des Catalans à décider de leur sort, nous défendons le droit des citoyens européens à résister au découragement qui plaît tant à leurs dirigeants si mal élus.
La question de l’indépendance catalane est toute autre. Nous n’avons pas à nous prononcer là-dessus. En tant que promoteurs de la démocratie et du droit des peuples comme des individus, nous avons en revanche à défendre l’exercice de celui-ci.
Mais cette réaction, c’est vrai, mérite quelques réflexions.
Alors que la politique politicienne reprend ses droits en Catalogne, que l’enjeu vécu par les élus politiques n’est plus celui pour lequel ils ont engagé le référendum pour l’indépendance du premier octobre passé, il nous apparaît nécessaire de re-préciser pourquoi nous nous intéressons de si près à ce peuple voisin.
Bien entendu, depuis très longtemps, la situation des Catalans intéresse les Provençaux. Il semble que notre rôle souterrain, en tant que Provençaux, soit d’accueillir les réfugiés d’outre-Pyrénées, nos cousins par la langue, néanmoins différents par la culture.
Question dynastique ? Les comtes de Barcelona ont été comtes de Provence, bien entendu. Et dans notre histoire récente, nous savons que notre « Coupo Santo » vient des Catalans, et que notre fraternité a été scellée par les Primadié accueillant bras ouverts Victor Balaguer ,voici 150 ans. Nous n’ignorons pas non plus combien nos figures tutélaires , Jòrgi Reboul et Pèire Rouquette, entre autres, ont œuvré pour accueillir ,en 1938, les intellectuels catalans chassés par le Franquisme…
Evidemment, pour nous, Provençaux dont la langue est désormais souterraine de la société provençale, la Catalogne c’est…l’Andalousie, ce pays mythique où tous peuvent s’entendre, le paradis perdu pour nous, retrouvé par ces cousins qui ont su réveiller leur langue, la plus proche qui soit de la nôtre.
Mais au-delà, notre correspondant critique ibérique n’a pas tort quand il nous taxe d’être un journal « politique ». L’apolitisme n’est pas autre chose que l’art de pratiquer la politique de manière hypocrite. Aussi le terme ne nous fait pas peur.
Car en fait, ce qui se joue actuellement en Catalogne, c’est l’avenir de la démocratie en Europe. Nous sommes éberlués de constater combien la presse française souhaite l’ignorer.
Elle ne voit, dans le processus démocratique catalan, que le premier des dominos qui pourrait faire chuter l’Europe des Nations, celle qui fait des affaires et, veut-on croire, protège ses citoyens des dérives autoritaires de régimes qui les gouvernent. On le constate partout, ceux-ci se font plus autoritaires, plus fermés aux autres, plus ratatinés sur l’économie et moins enclins à la solidarité.
Partout les gouvernements sont plus ou moins corsetés par des familles politiques qui obtiennent de 25 à 30% aux élections parlementaires. Emmanuel Macron ? 23%, Manuel Rajoy ? 24%...avec quelques doutes sur la régularité du vote. En Catalogne, lors du référendum, considéré comme illégal par Madrid, comme lors des élections à la Generalitat, elles voulues par Madrid, une moitié du peuple s’est systématiquement prononcée pour un projet politique : l’indépendance, et la République.
47,5% des électeurs ont, en 2015 comme en 2017, voté contre la corruption, la mainmise de l’Etat sur leurs institutions, et pour le largage des amarres d’avec une nation qui ne semble, à propos des Catalans, ne connaitre qu’un unique mot d’odre : « a por ellos ! », « achevez-les ! ». Ainsi, partout, au départ de la Guardia Civil pour Barcelona, fin septembre, des foules ont encouragé les « grisos », à matraquer femmes et vieillards, éborgner des électeurs à coup de balles de caoutchouc, et frapper de terreur les internautes qui protestent de la violence policière.
Là, l’Europe admet, les yeux pudiquement fermés, que des élus politiques perdent leur liberté pour leurs opinions. Cette lâcheté nous révulse, c’est vrai. Et notre dégout est déjà une forme d’opinion politique.
Enfin ! Que souhaite l’Europe ? Particulièrement nos dirigeants français ? Une Union qui réglemente la qualité de nos fromages de chèvre, ou qui promeuve le droit pour les citoyens européens à décider de leur futur ?
Oui, monsieur notre critique espagnol, notre attitude est politique. Nous n’en avons pas honte. Nous savons que, derrière notre soutien au droit des Catalans à décider de leur sort, nous défendons le droit des citoyens européens à résister au découragement qui plaît tant à leurs dirigeants si mal élus.
La question de l’indépendance catalane est toute autre. Nous n’avons pas à nous prononcer là-dessus. En tant que promoteurs de la démocratie et du droit des peuples comme des individus, nous avons en revanche à défendre l’exercice de celui-ci.