Aquò d'Aqui



Pour votre journal c’est l’heure de vérité !

Assurer la succession de notre journaliste, faire plus et mieux pour vous proposer en occitan des contenus d’actualité de qualité, cela ne peut se faire sans votre aide. Et nous nous refusons à l’alternative de sa disparition. Nous pouvons compter sur vous ?

La langue occitane pour dire la société, c’est indispensable et les lecteurs d’Aquò d’Aquí en sont persuadés qui, non seulement s’abonnent à notre revue désormais bimensuelle, mais qui encore lui donnent le coup de pouce financier nécessaire quand nous le leur demandons.

 

Ils savent pourquoi ! Le prix de la revue ainsi reste bas, aussi grâce à eux retraités comme étudiants peuvent avoir accès à nos contenus, s’imprégner des valeurs occitanes, celles du respect réel de la diversité. Avec eux, la langue dira tout cela publiquement à une nouvelle génération.

 

Notre langue supposée morte par les croque morts hexagonaux respire encore grâce à vous.

 















            partager partager

Alidé Sans et Paulin Courtial entre scènes et projets


GAP. La tornade et le fleuve : Alidé Sans et Paulin Courtial forment un bel écosystème musical. Le public gapençais s'y est plongé sans retenue le 31 août. Le duo, en aparté, parle d'avenir immédiat. Ah! vous chantiez ? Et bien gravez maintenant!



Passés cinquante mètres de l’étroite rue de l’Imprimerie, elle entre dans la petite librairie, et occupe immédiatement l’espace, physique comme sonore. Les bras moulinent pour accompagner la voix puissante et légèrement grave, et son mètre quatre-vingt aidant, Alidé Sans affirme sa présence sans l’avoir voulu. Là où elle est, devient le territoire expressif de l’artiste, qui l’occupe comme elle respire, sans doute sans y penser.
 
En léger retrait, le guitariste Paulin Courtial parle peu, observe tout et tout le monde, occupe le même espace à sa façon, avec discrétion, il en saisit surement toutes les dimensions, sans y penser non plus.
 
Passé les séances de signatures et le moment avec la presse, à l’Espace Occitan dels Aups, qui l’invite, le duo se retrouve, trois-cents mètres plus haut et quatre heures plus tard, dans la cave voutée du Cabaret Pop de Gap.
 
 

Alidé abolit l'espace entre l'artiste et son public

Par devant une belle maîtrise musicale, un flot d'onomatopées destinées à faire participer le public et à l'intéresser à l'occitan qui suit (photo MN)
Par devant une belle maîtrise musicale, un flot d'onomatopées destinées à faire participer le public et à l'intéresser à l'occitan qui suit (photo MN)
Le public s’assied où il peut, par terre s’il le faut. La tornade Alidé s’en régale ! Les gens sont tout près, elle va pouvoir haranguer, et pousser mille cris qui soulèvent l’envie d’accompagner son chant. Le fleuve Paulin, pendant ce temps, crée son delta sonore. Pas un mot, presque pas un geste, il envahit juste la salle avec les mille bras, affluents et confluents de notes assemblées, d’accords déferlants, que sa guitare développe sous le vent soufflé par l’Aranaise.
         
Ce duo est fait pour jouer ensemble, et durablement. Ne demandez pas pourquoi, personne ne saura répondre, alors que tous le sentent. C’est ainsi, il y a des exemples : Montanaro père et fils, Tatou et Blu, Samba Diabaté et Vincent Zanetti…Une rencontre, l’entente, le respect, l’attention et l’intuition.
 
Alidé Sans compose, depuis qu’elle a quinze ans, ce qui ne fait jamais que depuis neuf ans. Ses textes appellent à la liberté, mais déplorent la séparation. Avec elle, cependant, le spectateur n’a pas le temps de se mettre en mode dépressif…Dans Soleta e complèta elle multiplie les onomatopées, dans une belle gamme de cris de douleur passionnelle, qu’elle détourne en rire franc. Vous venez de rompre ? Allez l’entendre et laissez tomber les kleenex.
 
Si la scène le permet, c’est-à-dire si les micros sont au même niveau que le public, elle abolit la scène. Aller, pieds nus, chanter à cinquante centimètres des gens, se déhanchant sous l’accordéon, ne lui fera jamais peur. Le public le lui rend bien, réceptif en diable aux histoires qu’elle développe avant de les chanter. Beaucoup, avec elle, en France, chantent leur premier bout de texte en occitan.

Faire en Aran même

Pas fatigués le moins du monde, Alidé et Paulin viennent écluser une bière près du comptoir. Ils ont eu leur comptant d’applaudissements ce soir, n’ont pas mégoté les rappels. Maintenant ils parlent, en occitan. Lui l’Aveyronnais, elle l’Aranaise, moi le Provençal, nous discutons à bâtons rompus de l’avenir, le leur. L’intercompréhension est de haut niveau. Ils vont passer une semaine reclus dans la montagne, avec du matériel d’enregistrement. « On va reprendre des textes, en créer, laisser filer le temps, nos envies, et puis beaucoup de choses vont décanter à l’issue » disent-ils.
 
Un CD est en préparation. La grande affaire, c’est de le produire sous label aranais, le leur. Première phase de la grosse envie du duo de partager. « Etape suivante, créer un festival en Aran. Il sera le pont de la musique occitane, de la France vers la Catalogne. » Les jeunes Aranais, occitanophones, vont prendre conscience de l’extraordinaire richesse de la musique occitane en France, l’émulation va jouer à fond ; et les Catalans, si généreux qui accordent le statut de langue officielle à l’idiome parlé par 4000 personnes sur six millions, recevront du bon son !
 
Mais attention ! les mains d’Alidé créent des courants d’air pour bien traduire l’évanescence du projet naissant. « Ce n’est encore qu’une idée ! »
A la librairie de l'Espace Occitan dels Aups, qui les invitait : Paulin Courtial, Jorgi Camani (pdt IEO 04), Alidé Sans et Lisa Pradeilhe, la libriaire (photo MN)
A la librairie de l'Espace Occitan dels Aups, qui les invitait : Paulin Courtial, Jorgi Camani (pdt IEO 04), Alidé Sans et Lisa Pradeilhe, la libriaire (photo MN)

Dimanche 3 Septembre 2017
Michel Neumuller




Nouveau commentaire :


Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.

Recherche

Notre numéro de février mars

Aquò d'Aquí c'est d'abord un magazine d'actualité sociétale sur 28 pages sans publicités, et s'y abonner c'est disposer d'un média engagé pour la langue occitane dans sa diversité dialectale pour dire la société.

Ce numéro d'hiver vous propose bien entendu une évocation du poète et globe trotter Roland Pécout, de son histoire personnelle et de cette originalité qui a consisté pour l'essentiel à aller à la rencontre de l'autre (Afghanistan, Scandinavie, Amérique latine...) pour comprendre qui l'on était. L'homme et l'intellectuel avait plusieurs dimensions, dont l'analyse historique et littéraire d'oc n'était pas la moindre. Mais nous avons choisi de l'évoquer avec l'écrivaine et chercheuse Danielle Julien.

 

03/02/2024

Dison que...

Robert Lafont cet intellectuel qui occupa le terrain social pour une renaissance occitane

A ne pas manquer !

AIX-EN-PROVENCE. Le colloque du 14 octobre ouvre large l'éventail des domaines d'intervention d'un humaniste dont l'œuvre incontournable a généré et accompagné le second risorgimento de la conscience d'oc.

Robert Lafont fut l'artisan principal du second risorgimento de la langue d'oc. Mistral avait lié le premier à la production d'œuvres littéraires prestigieuses et à l'unité latine, Lafont, avant et après 1968 associa ce second regain à la critique coloniale et à la situation sociale comme à une relecture de l'histoire. Pour autant son œuvre littéraire et théorique, riche et diverse, marque encore tous les domaines de la création d'òc. 

 



Copyright

Les articles diffusés sur Aquo d'Aqui.info sont protégés par la législation sur les droits d'auteur et le copyright. Il est interdit de les diffuser hors le site d'Aquo d'Aqui, sauf autorisation expresse de son créateur.