Retour en force de l'occitan dans les lycées de Nice

Era un peis d'abriu !



NICE. A peine quelques heures après la formulation des souhaits et critiques du maire de Nice, le Rectorat d'Académie accède à la demande, et rétablit le volume horaire d'occitan dans l'ensemble des lycées de la ville. Mieux de nouveaux établissements y sont gagnés.



En novembre dernier, table ronde organisée par le Forum d'Oc à Nice, sur les difficultés de l'occitan à l'école (photo RM)
Quand on veut on peut ! Telle est la morale du bras de fer que ce lundi le maire de Nice et le Recteur d'Académie ont entamé. Il n'aura pas même fallu une journée pour dénouer la crise à l'avantage des enseignements d'occitan dans la capitale régionale la plus à l'Est des pays occitans.

Le recteur d'Académie s'est en effet engagé - certes par téléphone - à faire connaitre la situation de l'enseignement de la "langue niçoise" (dénomination employée communément par la Ville de Nice pour désigner la langue d'oc dans cette variété dialectale) "à toutes les communes où un lycée est implanté sur le territoire de la métropole niçoise". Afin de permettre aux maires de veiller à la situation.

Ce qui répondait très exactement à la demande du président de la Métropole, publiée et médiatisée le matin même par voie de communiqué. Le maire de Nice y réclamait en effet cette mesure de simple information : "je m’étonne qu’à ce titre, les municipalités ne soient pas, à minima, consultées lors de la conception des nouveaux programmes" avait écrit le premier des Niçois. (voir communiqué en pj)

20190401 - Cp - Défense des Langues Régionales.docx  (72.87 Ko)


Lycées professionnels comme généraux feront de l'occitan

"Nous sommes les premiers surpris, n'ayant pas encore formulé nos demandes au maire, encore en cours de rédaction" nous assure de son côté Oliver Pasqueta, de l'Association de Promotion du Langage Régional (APLR) qui représente les intérêts de la communauté éducative en niçois sur le territoire de la Cote d'Azur.

Aussi l'annonce du Recteur d'Académie d'ouvrir aux enseignements de spécialité l'ensemble des établissements du second degré à Nice a t'elle pu apparaître surprenante, à peine quelques heures après l'exigence municipale. "A ce jour, aucun lycée de l’Académie de Nice n’envisage d’ouvrir l’enseignement de spécialité « Langues Régionales », tout comme aucun lycée n’envisage de proposer la langue régionale en Langue Vivante B, alors que la Réforme le permet" s'était en effet plaint le maire de Nice.

C'est méconnaître l'appétence du maire de Nice et de ses services pour l'enseignement de la langue occitane sur son territoire. Il a déjà favorisé l'ouverture de classes en immersion, mais dans le premier degré. Il était donc logique qu'il veuille proposer un prolongement de ces enseignement dans le second degré.



 

 
La "Dictada" annuelle en 2017 au lycée Masséna à Nice. Une démonstration de force avec 250 "afogats" capables d'écrire le niçois sous les yeux des élus locaux (photo RM)

Soulagement des profs d'oc

Le défi désormais sera pour la communauté éducative, de pouvoir assumer ces enseignements. "Nous disposons de 23 enseignants certifiés, dont plusieurs, du fait de la réforme Blanquer, se trouvaient quasiment au chômage technique. Il faut maintenant que le Recteur en prenne conscience et qu'il affecte les bonnes personnes aux lycées concernés."

Si les défenseurs de l'occitan niçois dans l'enseignement poussent un "òc !" de soulagement, il s'agit désormais pour eux d'éviter des affectations en dépit du bon sens : "Ponctionner un enseignant de Peillon pour Nice alors que nous avons l'effectif nécessaire sur place serait contre-productif" souligne le président de l'APLR, dont une récente vidéo avait contribué à conscientiser les édiles niçois.

Les lycées concernés par le revirement subit du Recteur sont  : Lycée Saint-Pierre, Lycée des Tautenas, Lycée de la Rascasse, Lycée professionnel des Espadons, Lycée professionnel Félicien Daurade, Lycée d'enseignement général Horace Làmia et le Lycée d'enseignement privé des Esques.

Nous sommes désolé si vous avez cru à cette fable de premier d'avril...

Lundi 1 Avril 2019
Renat Mine