L’ultime Zin Zan Festival ?


SAINT-ETIENNE-DU-GRES. La neuvième édition de ce petit festival hors-normes s’ouvre vendredi 26 aout pour trois soirées, à Saint-Etienne du Grès. Les collectivités publiques lui ont serré la ceinture. Seul le public peut désormais le sauver.



Lo Barrut (photo XDR)
Durant trois jours le ZinZan Festival…Last in the season, but not the least…Ouvre ses scenes à St-Etienne-du-Grès le 26 août pour tirer le rideau le 28. Pourvu que ce ne soit pas sa dernière édition !

Les organisateurs, l’association Tapenade, à Arles, lance en effet un appel pressant au public. Le Conseil Régional et le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône ont mis l’évènement au régime plus que maigre. Il perdrait 55% de son financement public.
A Aquò d’Aquí nous connaissons la musique. Nous savons aussi que le public peut s’emparer de la partition, et c’est ce qu’on souhaite de mieux à ce moment convivial et un peu déjanté, où le cuisinier fait bon ménage avec le musicien…deux manières d’être artiste.

Et quels artistes ! Jan Mari Carlotti (il a fondé Mont-Jòia voici une éternité, 1975, avant de créer une œuvre qui aura même influencé le Massilia Sound System des débuts.
Avec Armelle Choquard il concocte dans le groupe Nati, un cocktail de musiques troubadouresques et de danse indienne.

Alors qu’avec Aquèles, trois chanteurs-danseurs fouillent le répertoire de Scotto, avec humour.

Lo Barrut, lui, met du monde sur scène, neuf musiciens. Le dossier de presse en dit ceci : leurs compositions originales emportent le public vers des sonorités nouvelles et envoûtantes, où les voix et les per­cussions s’entremêlent pour sublimer les textes.
De leur côté, Mana Serrano et Perrine Bourel feront partager au public leur savoir de violoneux alpin et auvergnat. Alors que Joan-Francès Tisner, auteur-compositeur, ouvre l’éventail de ses musiques et sa panoplie d’instruments : percussions, accordéon, électroacoustique…ce qui ne sera pas pour déplaire au directeur artistique du Zin Zan Festival, Henri Maquet, lui-même grand fusionneur de rythmes anciens et d’instruments électroniques.

Celui-ci tire la sonnette d’alarme à propos de la survie de ce festival qui ose la présence créative en milieu rural : « bien que le festival aie fait ses preuves dans le temps, les institutions ont décidé de ne plus (ou presque) soutenir l’évènement. Cette 9ème édition sera donc peut-être la dernière, sans prise de conscience de leur part. »
Avec la disette subventionnelle, les collectivités nous préparent-elles le désert culturel régional ? Réponse à l’issue de cette neuvième édition.

Mercredi 24 Aout 2016
Michel Neumuller