Didier Maurell et Bruno Ely le conservateur du Musée Granet, en juillet 2025
On savait le jeune Joachim Gasquet admirateur de Paul Cézanne, mais on savait moins le poète Jousè d’Arbaud intime de Joachim Gasquet, et également admirateur de l’artiste qu’Aix-en-Provence célèbre toute cette année 2025.
Cependant, dans ce qui était une ville moyenne plutôt endormie, en ces ultimes années du XIXe siècle, ils se rencontraient dans les cafés, où l’on savait discuter, de la vie publique, des arts, etc... Ainsi c’est peut-être entre une absinthe et un chocolat chaud que l’auteur de La bèstio dóu Vacarès a composé un poème pour Paul Cézanne : Chant des bergers (qui descendent de leurs montagnes pour trouver en ville une humanité blessée, et leur apportent leur lumière, véritable allégorie de l’artiste Paul Cézanne).
« Or cette relation entre ces personnages phares du Félibrige et le peintre est un indice fort, parmi d’autres, que Cézanne parlait provençal, et à tout le moins, baignait dans un bain linguistique provençal, langue qu’il ne pouvait ignorer » souligne Didier Maurell.
Cependant, dans ce qui était une ville moyenne plutôt endormie, en ces ultimes années du XIXe siècle, ils se rencontraient dans les cafés, où l’on savait discuter, de la vie publique, des arts, etc... Ainsi c’est peut-être entre une absinthe et un chocolat chaud que l’auteur de La bèstio dóu Vacarès a composé un poème pour Paul Cézanne : Chant des bergers (qui descendent de leurs montagnes pour trouver en ville une humanité blessée, et leur apportent leur lumière, véritable allégorie de l’artiste Paul Cézanne).
« Or cette relation entre ces personnages phares du Félibrige et le peintre est un indice fort, parmi d’autres, que Cézanne parlait provençal, et à tout le moins, baignait dans un bain linguistique provençal, langue qu’il ne pouvait ignorer » souligne Didier Maurell.
Ces notables aixois qui écrivaient en provençal et connaissaient Cézanne...
Didier Maurell : "quand on creuse et qu'on admet que nos poètes, notables et peintres parlaient tous provençal et se fréquentaient, on comprend que Cézanne était aussi provençalophone" (photo MN)
A l’été 2024 le professeur de provençal et révélateur d’archives importantes avait réussi un spectacle consacré au peintre Jean Daret et à son temps. Sollicité par le conservateur du musée Granet, Bruno Ely, Didier Maurell avait rempli deux fois la cour du musée une représentation d’une pièce de Jean de Cabanes de Viens et un spectacle de musique baroque sur les poèmes de Claude Brueys. Rien d’étonnant dès lors que Bruno Ely, en cette année d’évènements cézanniens, lui ait demandé cette fois d’illustrer les rapports de Cézanne et du provençal. « En fait il m’a mis en quelque sorte au défi de montrer que Cézanne parlait provençal, or je crois avoir trouvé quelques indices probants et j’ai poursuivi loin dans l’exploration».
En juillet dernier, ainsi, avec une équipe investie, Didier Maurell a renouvelé la réussite de 2024, cette fois à propos de l’artiste emblématique d’Aix, grâce notamment à ses trouvailles. Les heures passées dans le silence des salles d’archives ont payé !
Ainsi à l’Arbaudenco, musée bibliothèque aux trésors méconnus, il dégote des quantités d’écrits de notabilités locales, cités dans un ouvrage clé, Mille visages d’Aix, et qui, contemporains de Cézanne, écrivaient en provençal. « Il s’agissait souvent d’aristocrates et de personnes en vue qui se distinguaient en écrivant provençal », toutes personnes que Cézanne avait nécessairement côtoyées. Un sacré indice de contexte !
En juillet dernier, ainsi, avec une équipe investie, Didier Maurell a renouvelé la réussite de 2024, cette fois à propos de l’artiste emblématique d’Aix, grâce notamment à ses trouvailles. Les heures passées dans le silence des salles d’archives ont payé !
Ainsi à l’Arbaudenco, musée bibliothèque aux trésors méconnus, il dégote des quantités d’écrits de notabilités locales, cités dans un ouvrage clé, Mille visages d’Aix, et qui, contemporains de Cézanne, écrivaient en provençal. « Il s’agissait souvent d’aristocrates et de personnes en vue qui se distinguaient en écrivant provençal », toutes personnes que Cézanne avait nécessairement côtoyées. Un sacré indice de contexte !
"Ai oblidat la clau"
Puis, plus précisément, dans la correspondance du peintre les mots de provençal abondent note Didier Maurell : Cézanne parle ainsi de la chaleur dans le cabanon où il remise son matériel quand il va peindre sur le motif, en décrivant « le tubé » qu’est son « cabanon enfourné ».
Autre indice, ses rapports avec son voisin des Lauves, la côte du nord d’Aix où il avait installé son atelier, dans une bastide qu’on visite aujourd’hui : « ai oblidat la clau ! » s’écriait-il à l’attention de ce monsieur Girard quand, perdu dans ses pensées, Cézanne allait peindre sans saisir sa clé, en quittant sa maison de la rue Boulegon.
En tout cas l’enseignant, et interprète metteur en scène aura tiré de l’évocation du temps de Cézanne, de ses relations, et des témoignages de contemporains, la matière d’un spectacle qui a attiré plus de 150 spectateurs l’été dernier, au point que pour l’acte 2 de ce spectacle il a fallu trouver une salle conséquente. C’est fait puisque le 11 octobre c’est à l’amphithéâtre de La Manufacture, face à la médiathèque Méjanes, que 300 personnes pourront assister à nouveau, pour la première fois à Cézanne Poésies Mélodies, à ses lectures d’extraits d’œuvres littéraires, à ces intermèdes chantés sur des airs de Gounod, Bizet, Massenet, Maréchal, Milhaud, Brahms et d’un musicien aixois entièrement redécouvert, Gilles Borel, « aux mélodies charmantes » commente Didier Maurell ; et tout sur fond de toiles, de portraits et de textes projetés.
Autre indice, ses rapports avec son voisin des Lauves, la côte du nord d’Aix où il avait installé son atelier, dans une bastide qu’on visite aujourd’hui : « ai oblidat la clau ! » s’écriait-il à l’attention de ce monsieur Girard quand, perdu dans ses pensées, Cézanne allait peindre sans saisir sa clé, en quittant sa maison de la rue Boulegon.
En tout cas l’enseignant, et interprète metteur en scène aura tiré de l’évocation du temps de Cézanne, de ses relations, et des témoignages de contemporains, la matière d’un spectacle qui a attiré plus de 150 spectateurs l’été dernier, au point que pour l’acte 2 de ce spectacle il a fallu trouver une salle conséquente. C’est fait puisque le 11 octobre c’est à l’amphithéâtre de La Manufacture, face à la médiathèque Méjanes, que 300 personnes pourront assister à nouveau, pour la première fois à Cézanne Poésies Mélodies, à ses lectures d’extraits d’œuvres littéraires, à ces intermèdes chantés sur des airs de Gounod, Bizet, Massenet, Maréchal, Milhaud, Brahms et d’un musicien aixois entièrement redécouvert, Gilles Borel, « aux mélodies charmantes » commente Didier Maurell ; et tout sur fond de toiles, de portraits et de textes projetés.
En 2024 déjà au Musée Granet d'Aix Didier Maurell allie musiques, textes d'auteurs provençaux et œuvres plastiques de l'âge baroque (photo MN)
Entrée libre dans la mesure des places disponibles
Pour ce faire Didier Maurell sera accompagné par Liza Pannetier (créations visuelles) par la pianiste Elsa Blanc et par la soprano Gaëlle Vitureau, sous la coordination musicale de Philippe Franceschi, le chef de chœur d’Antequiem.
Samedi 11 octobre à 18h, La Manufacture, 8-10 rue des Allumettes. Entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles.
Samedi 11 octobre à 18h, La Manufacture, 8-10 rue des Allumettes. Entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles.