L’Académie de Nice relance l’occitan dans les lycées varois


NICE. L’APLR sort satisfaite d’un rdv chez le nouveau recteur. Un contingent d’heures, prioritairement destiné au Var, si la demande est au rendez-vous, et un système de formation pour enseignants du premier degré seraient acquis.



Les enseignants de langue régionale entourant le nouveau recteur Richard Laganier, le 14 mai dernier, Olivier Pasquetti premier à partir de la droite (photo XDR)
Les cours de langue d’oc devraient gagner un contingent de trente-cinq heures durant la prochaine année scolaire dans l’Académie de Nice, selon l’Association des Professeurs de Langue d’Oc. L’APLR nous rend compte ainsi d’une audience accordée par le nouveau recteur de l’Académie de Nice, Richard Laganier.
 
« Ce contingent d’heures d’enseignement, qui correspond à deux postes de professeurs, sera prioritairement destiné aux établissements du Var, où plus aucun lycée ne propose de cours de langue régionale » précise Olivier Pasquetti, le président de l’Aplr, au sortir de la réunion.
 
Les trente-cinq heures promises seraient distribuées en fonction de la demande des établissements. Il s’agit d’un défi, compte tenu du peu d’empressement habituel de la plupart des principaux d’établissements à organiser un cours de langue régionale. Aussi M Pasquetti prend-il la précaution de préciser « en fonction aussi de la demande des familles ». Une opportunité pour celles-ci de se rapprocher de la direction du lycée, directement ou via une association de parents d’élèves.

Plan et système de formation pour les professeurs des écoles

Un enseignement d’occitan-langue d’oc a été proposé jusqu’à une période très récente dans les lycées du bassin de Draguignan et de Fréjus en particulier. « Il est certes à refonder, sur la base des effectifs en collèges, qui existent » souligne Olivier Pasquetti.
 
Dix collèges proposent cet enseignement  dans le Var, selon l’APLR.
 
Dans les Alpes-Maritimes, la situation, sans être mirifique, « est désormais telle qu’elle était voici quatre ans, malgré la réforme Blanquer ». La réforme du baccalauréat et des lycées, en cours, suscite l’opposition de nombreux enseignants, en particulier celle des professeurs d’occitan-langue d’Oc.  Dans la région de Nice, ils ont été particulièrement en pointe dans l’opposition sur le terrain, lors des diverses manifestations des mois de février et mars.
 
« Notre problème le plus important aujourd’hui reste l’absence de formation des professeurs eux-mêmes, en particulier dans l’optique d’une augmentation des écoles bilingues dans le premier degré », rapporte le président de l’APLR, qui a réclamé au Recteur d’Académie, une coordination et un système de formation. Aucun conseiller pédagogique n’est strictement dévolu aux enseignements de langue régionale dans cette Académie, et l’APLR, qui souhaite aller vers plus d’écoles bilingues, fait de la formation des maîtres une priorité. Actuellement une école bilingue à Nice (Les Orangers) et une autre à Cuers (83, ex Calandreta) dispensent un enseignement bilingue.
 
L’APLR nous dit avoir été agréablement surprise de la bonne volonté du nouveau recteur, arrivé six semaines à peine avant de prendre ces engagements. « Toutefois, attendons de voir si le plan académique, qui sera publié en septembre, feuille de route pour les prochaines quatre années, reprendra noir sur blanc ces engagements », nuance, prudent, Olivier Pasquetti.
Lycéens à Nice, Lycée Masséna, lors de la dictada de janvier 2017 (photo MN)

Mercredi 15 Mai 2019
Michel Neumuller