Coma cada còup, èri convidat disabte passat demièg lu autors de la Librejado, que si tenia à Trets, dins lo casteu, coblada m’au 27n salon dei escrivans de Provença.
Una pichina fèsta dau libre per lo nombre d’autors e de visitaires, ben luènh, per exemple, dau Festival dau libre de Moans-Sartòu, ma interessanta parierament.
Segur, li a totjorn la fea ronhoa
que vèn un pauc gastar la fèsta. À-n-un moment donat, una frema s’arrèsta au mieu taulier, si mete à fulhetar lo mieu obratge “Biais de dire”, n’en legisse divèrsi expressions, s’en va demandar au sieu òme se l’an ja dins la sieu biblioteca, s’entorna plena d’estrambòrd en mi diguent que va crompar lo libre. Lo duèrbe encara un còup, legisse una expression, e aquí patatràs! Li vèn la bofaïssa, mi fa remarcar qu’ai escrich “secar”, qu’en provençau s’escriu “seca” e que, doncas, lo mieu libre non es provençau ma occitan. Li expliqui que lo provençau es d’occitan (ò de lenga d’òc) en la remandant à cen que n’en di Frederic Mistral, e li fau remarcar que despí un quart d’ora, percorre l’obratge sensa minga dificultat per lièger cen que liège. Ma aquí torna pauar violentament lo libre sus lo taulier en mi diguent secament (es lo cas de lo dire!): “Je ne veux pas de cette graphie”. E s’en va embilada. D’encar’n pauc, mi faía una crisi cardiaca !
Urosament, n’i èra qu’una soleta coma ela! Perqué, justament, lo pròpri d’aquesta manifestacion es que lu responsables felibrencs que l’organíson convídon tambèn d’autors occitanistas. Aqueu 9 d’octòbre, per exemple, li èra finda Magalí Bizot-Dargent. D’alhors, si notava, coma cada an, la presença dau Majorau Reinié Raybaud, que despí un brave moment es publicat dins la revista “Lo Convise” en grafia occitana.
La Librejado, es un beu moment de convivialitat entre autors de lengas d’òc, que son conscients de charrar e d’escriure la mema lenga, e mai se lo vestit que li dónon sembla diferent.
Qui a entendu parler de Christopher Tolkien ? Le troisième fils du fameux JRR était Varois depuis longtemps.
“Etait” , hélas, car il est décédé récemment. Non sans laisser des textes inédits de son illustre auteur de père, en particulier des chants de Bilbo le Hobbit...mis en musique par un auteur compositeur provençal.
Vous en saurez bien entendu plus dans le mensuel Aquò d’Aquí de mars, que nous préparons activement.
Et dans le même vous ferez connaissance avec les Serranas de Silvan Chabaud.
Le fondateur du groupe Mauresca s’enfonce toujours plus loin dans la dralha de l’humanisme : après le hip hop et le raggamuffin, les poésies de randonneur et le chant des arbres, l’auteur d’une thèse sur Bellaud de la Bellaudière livre son premier recueil de nouvelles aux éditions Jorn.
Quant à Frederic Mistral, celui qui publie son testament en 1912 dans Lis óulivado, avez vous déjà tenté de le chanter en français ? Oh! Ce n’est pas obligatoire, mais cependant possible, avec la nouvelle traduction d’Alain Viau.
Le médecin de La Ciotat, passionné par l’idée de rendre abordable le maître, auto-édite, en version bilingue, l’ultime recueil du grand Frédéric, avec sa propre traduction : “Mistral est trop vénéré, pas assez lu, j’essaie de le rendre plus accessible” nous dit-il.
Si on le lit facilement en français, on s’intéressera mieux au texte en provençal, c’est le pari d’Alain Viau, qui s’est essayé aussi à respecter la prosodie du texte provençal dans sa traduction française...les deux versions auront le même nombre de pieds !
Ah ! Si nous vous donnons envie d’en savoir plus, tant mieux, aujourd’hui en français, mais dans notre prochain numéro dans notre “rebello lengo d’O”, et dans ses deux graphies.
Abonnez-vous dès à présent, si ce n’est fait. Vous serez sur de ne rien manquer.
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e réparateur de lave linges le dit, à Pélissanne, entre Aix et Salon : « ça me fend le cœur quand un de mes clients me demande : « c’est quoi « La Bugado » ?* Est-ce que c’est de l’espagnol ? ». Et la situation arrive parfois, même là, dans le cœur rural de la Provence maritime, devenu il est vrai une cité dortoir entre les deux grandes villes pourvoyeuses d’emplois.
Denis Giraud, qui a créé La Bugado en 1991 avait alors tout bêtement demandé à sa grand-mère, aixoise de souche, « dis mémé, comment je pourrais l’appeler ma société de réparation ? » Et il s’était entendu répondre : « Pitchoun, tu l’appelleras « La Bugado ! » ce qu’il fit recta.
« Ma grand-mère et son frère ne parlaient qu’en provençal entre eux, et elle me parlait aussi patois, ce qui fait que je l’ai dans l’oreille, mais ne sais le parler, malheureusement. » Cependant, souvent le nom parle aux clients, qui sont de toute façon de proximité.
Denis Giraud n’envisage pas de franciser le nom de sa petite entreprise, mais plutôt de mettre un peu de langue d’oc dans ses prospectus. Certes il s’interroge : « est-ce que les gens comprendront ? »
Mais en même temps, il pourrait faire œuvre pédagogique avec une simple phrase, et ça, ça l’intéresserait. « Chaque écolier en Provence devrait bénéficier d’une ou deux heures hebdomadaires de provençal, ça leur profiterait et nous garderions mieux notre culture » dit-il, en s’étonnant que les plus réceptifs soient ceux qui, venus d’ailleurs, une fois en Provence, s’intéressent à ses traditions et à sa langue.
Nul n’est prophète en son pays, mais si ses natifs s’intéressaient mieux à leur identité, ça ne serait pas plus mal selon lui.
Changement de décor, les bois de pins odorants de Pélissanne laissent la place aux vignobles bien ordonnés de Chateauneuf-du-Pape. Pourtant Blachère **, une famille ardéchoise qui a posé cavilha au pays du rouge de qualité, fait plutôt là depuis un bon siècle des liqueurs et des sirops, dont le « PAC citron » qui affiche depuis les seventies la même étiquette tendance pop. En 2003 la petite société (elle emploie 9 salariés, quelques représentants et développe 2 M€ de chiffre d’affaires), avait édité une très belle brochure en occitan.
Las ! le document, tiré à mille exemplaire et somptueusement illustré a été écrit en graphie classique. « Que n’ai-je reçus comme courriers vengeurs ! » déplore Raphael Vannelle, le gérant trentenaire qui veut développer la marque en l’asseyant sur les traditions régionales.
Paroles radicales, contre-vérités assénées doctement ont voulu éradiquer les « a » finaux, au bénéfice des « o ». Air trop connu ! « Je trouve que ces réactions sont tristes » et auraient pu décourager sa bonne volonté. « Je m’étais adressé au prof de provençal des enfants de la comptable de la société, M. Simonnet, et nous étions fiers de ce travail, dont le rédacteur d’une nouvelle brochure, en mistralien cette fois, me dit qu’elle était impeccablement écrite. »
Bien sûr, pour certains, il vaut mieux ne pas développer l’usage du provençal, si ce n’est fait dans l’optique de leur secte.
Nonobstant, Blachère, loin de se décourager, a actuellement pour projet la traduction provençale des textes français en contre étiquettes de deux de ses produits phares, l’emblématique PAC citron, et le FUN blue, une boisson rafraichissante.
En faisant visiter la vénérable cave, claffie de tonneaux datant parfois du XIXè siècle, Raphaël Vannelle fait aussi une confidence, « Frédéric Mistral était ami d’Emile Blachère, l’Ardéchois fondateur de la marque, dont « l’Origan du Comtat », sa première liqueur, aurait soigné les victimes de l’ultime épidémie de choléra du siècle finissant ».
*La Bugado – 1171 Av. général de Gaulle – 13330 Pélissane, tel. 04 90 55 27 17
** Blachère - http://www.lardechoise.com/ (contient in extenso le texte et les images de la brochure en oc citée dans l’article). Distillerie Blachère – Route de Sorgues – 84230 Chateauneuf du Pape. Tel. 04 90 83 53 80.