Penser le théâtre de langue régionale


CASTELNAUDARY. Le premier « Forum Euro-Régional » regroupant la région Occitanie, la Catalogne et les Iles Baléares s’est penché sur l’expérience théâtrale en langues minoritaires à Castelnaudary.



Des idées pour être entendu du public en langue régionale, mais pas par les pouvoirs publics, qui considèrent toujours le théâtre en occitan ou catalan comme un aimable amusement (photo Amy Cros)
« Faire du théâtre en catalan est normal, car il y a eu une pratique habituelle en terre catalane du Moyen Age au XVIIIe siècle » rappelle Pere Santandreu, de l'Auditori Sa Màniga.
 
Pour Marie Gaspa, de la compagnie Théâtre des Origines, « la langue est un moyen, pas un obstacle ». Alors initialement exclusivement en français, son « théâtre de rue qui parle de la culture occitane » glisse peu à peu vers la langue d'oc « pour aider la dramaturgie et montrer une façon de faire, de dire ».

Les Languedociennes d'ART Cie disposent, elles, d’un éventail de solutions, pour adapter une pièce de théâtre de langue régionale, face à un jeune public.

Selon Anne Thouzellier, d'Art Cie, « soit les enfants comprennent la langue et on peut la jouer tout en oc, soit ils ne la comprennent pas trop et il faut trouver d'autres moyens pour la compréhension comme la langue des signes, soit on se base sur des traductions en oc de chansons connues, soit, enfin, ils sont suffisamment perspicaces et la situation théâtrale est assez claire pour faire le lien entre ce qu'ils voient et ce qu'ils comprennent ». 

« On a une vraie difficulté dans le champ technique administratif. Quelle langue va-t-on utiliser pour vendre un spectacle ? Comment va-t-on s'adresser aux institutionnels, aux professionnels ? On se retrouve à faire nous-mêmes la diffusion. Ça nous coince un petit peu et on a du mal à s'ouvrir sur cette idée d'Euro-région »
déplore Cédric Chayrouse, de la compagnie franco-catalane du Sarment.
 
Bruno Cécillon, de La Rampe TIO, estime qu'il faut « revendiquer un statut officiel de diffusion du théâtre occitan », considéré comme « bien sympathique, mais pas sérieux ». 

Ce qui limite le champ de ses possibilités. L'enjeu de fond demeure toujours associé aux moyens financiers et humains.

Ce compte rendu, dans sa version intégrale, sera proposé aux abonnés du mensuel Aquò d'Aquí, dans son édition d'été, livrée vers le 25 juillet.


 

Mercredi 6 Juillet 2016
Amy Cros