Notre numéro d'été est sous presse !


Notre numéro d'été arrivera chez ses abonnés vers le 15-20 juillet. Vous les rejoignez ?



Notre enquête sur le découragement dans la profession...

Le monde régionaliste s’en est peu fait l’écho, car le fait lui semble honteux : le capes d’occitan-langue d’oc n’a vu se confronter au concours qu’un seul candidat en 2023. Pour toutes celles et ceux qui voici quelques mois s’indignaient que le ministère de l’Education ait réduit le nombre de postes mis au concours, de quatre à trois, le silence peut sembler de mise ! Et de fait nous avons rencontré des réticences en interrogeant des responsables, de la formation en particulier.


Y aura t'il encore des profs d'occitan dans dix ans ?

Et pourtant ! Il n’y a pas de quoi. Le travail d’incitation et de formation a bel et bien été fait, mais dans un contexte pour lequel les professionnels n’auront que peu de prises. La vérité c’est que le métier d’enseignant fait moins envie. Et l’autre vérité c’est qu’en réduisant le nombre de postes au concours sans espoir de le voir évoluer à la hausse, pire ! En l’abaissant encore après 20 années maigres, le ministère a donné le signal aux étudiants passionnés d’occitan : « libre à vous d’être masochistes » aurait pu leur dire les ministres successifs.

 

Nous nous sommes malgré tout confronté à la question en interrogeant les divers acteurs de l’enseignement. Merci à ceux qui ont bien voulu répondre, même avec les réticences qui, à notre avis, n’avaient pas lieu d’être. Affrontons la réalité, que diable !

 

L’enseignement de l’occitan ce sont bien sûr aussi les Calandretas et leurs quelques 4000 élèves et professeurs. Ce mois-ci nous avons essayé de vous faire entrer dans la formation des maîtres, vous rendre compte de l’esprit et de la pratique, avec Patrici Baccou, le directeur du Centre Aprene, qui forme les maîtres de calandretas.

 

Avec Didier Mir, qui consacre un ouvrage au sujet, nous vous parlons aussi de Broves, ce Larzac qui a raté son sauvetage… l’Armée voulait un plateau pour jouer du canon, l’État et quelques édiles locaux sacrifièrent les 140 habitants, et à Didier Mir, un demi-siècle plus tard, ceux là ont témoigné.

 

Un qui témoigna de son attachement à l’occitan… et pourtant ne crut pas un instant à son avenir, c’est Alphonse Daudet. Ami de Mistral, mais grand diffuseur d’ethnotype, cet écrivain de contradiction Philippe Martel nous dit combien les félibres s’émurent de le voir grimper dans la hiérarchie du mouvement.

 

Si vous ne savez pas encore ce qu’est le prix Ostana de la littérature des langues maternelles, lisez ce numéro, notre collaboratrice Sarà Laurens l’a reçu. A l’autre bout du monde, vous saurez aussi qu’une enseignante japonaise vient d’ouvrir un cours universitaire d’occitan.

 

L’IEO vous parlera aussi de son travail conséquent en matière de toponymie, et nous saluerons bien bas les militants de l’occitan écrit ou joué, qui nous ont quitté trop tôt.

 

Et puis, nous vous parlerons comme d’habitude, d’environnement, de spectacles, de livres, et, cerises sur le gâteau estival, ce mois-ci un archéologue catalan vous dira la politique linguistique de la … Galice.

 

Nous nous retrouvons à la rentrée. En attendant, passez un bon été et n’oubliez pas de vous ré-abonner...


Jeudi 6 Juillet 2023
Michel Neumuller

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