L'Europe et ses langues minoritaires : protection, abandon, indifférence ?


Une émission de la radio publique France Inter a été consacrée le 11 septembre à la question des langues minoritaires en Europe, et à leurs rapports à la Communauté européenne.



Le député EELV François Alfonsi remet un rapport sur les langues minoritaires au Parlement Européen (photo MN)
Une émission de la radio publique France Inter, a été consacrée le 11 septembre à la question des langues minoritaires en Europe, et à leurs rapports à la Communauté européenne.

46 millions d'Européens parlent une langue minoritaire. En France elles sont théoriquement considérées par l'Etat, depuis leur entrée dans la Constitution du peuple français en 2008, mais en pratique aucun droit à entendre et utiliser sa langue en public n'est reconnu par la loi en France.

Autour du micro de France Inter, plusieurs députés européens de différentes nationalités, dont François Alfonsi (EELV, maire d'une commune corse).

"l'enseignement les langues régionales marchent, en particulier en Bretagne ou la fréquentation des cours a augmenté de 700% en quelques années" a dit un intervenant. "Il y a une demande".

"La préservation de ce patrimoine regarde tous les Européens" a souligné François Alfonsi, auteur d'un rapport au Parlement Européen sur la transmission des langues européennes. "Il faut investir pour compenser la perte de transmission familiale".

Miguel Martinez (député espagnol socialiste) laisse entendre que ces langues ont été victimes des Etats, "elles étaient majoritaires et non minoritaires à une époque récente".


En Belgique la question linguistique est certes problématique, a expliqué un député germanophone belge "mais on distingue ceux qui font de la diversité un problème et ceux qui en font un atout". On peut demander tout document en plusieurs langues et celà fait partie de la culture, a t-il ajouté. 

"La jeunesse plusieurs langue = plus de chances d'emploi!" a t-il conclu. Dans un pays marqué par le chômage, l'argument porte. "En faire un problème c'est nier la civilisation européenne".
Le parlement européen à Strasborg (photo MN)

Une manière de mieux s'intégrer ailleurs ?

Dans ce débat radiodiffusé, des auditeurs ont souligné qu'à l'heure ou de masters seront préparés en France en anglais, la Charte Européenne des langues minoritaires n'est pas signée: "deux poids deux mesures".

"Comment s'intégrer ailleurs quand on ne parle pas une langue régionale ? L'identité pour ceux qui voyagent c'est quoi?"
 demandera aussi una auditrice. La mobilité professionnelle doit-elle se conjuguer avec l'occitan, l'alsacien et le breton en changeant de poste?

Réponse du député belge : "faites cet effort, allez de l'avant, vous aurez un rapport aux gens qui sera plus riche".

Jeudi 12 Septembre 2013
Michel Neumuller