Centenaire de 14-18 : quand l'Occitan était fusillé pour l'exemple


Le Centre Dramatique Occitan fait à nouveau tourner la pièce d'André Neyton, "La légende noire du soldat O". Elle met en lumière un florilège de bêtises écrites à l'époque sur les gens du Midi, ou qui avaient préparé ce pur racisme auquel de grandes plumes de l'époque ont ajouté leur contribution. Andrieu Abbe nous apporte son regard sur la pièce.



Une dizaine de représentations prévues pour la pièce d'André Neyton jusqu'à présent (photo XDR)
Le titre de la poignante pièce d'André Neyton est trompeur. Loin de la légende, le souvenir du soldat Auguste Odde de Six Fours, fusillé pour l'exemple le 19 septembre 1914, nous obsède cent ans plus tard.

Pour faire porter par d'autres la responsabilité du fiasco de la sanguinaire stratégie de l'attaque à outrance, de minables généraux avaient déclaré qu'une division du XV° Corps  avait lâché pied devant l'ennemi.

En fait le repli avait été la seule solution pour cette division.

Une certaine presse s'était déchainée contre ces Méridionaux mauvais soldats qui constituaient le XV° Corps.

Neyton fait des citations de passages écoeurants mettant en cause les fils de "l'aimable Provence".

Avec talent il alterne scènes théâtrales mêlant rêve et réalité, projections d'images, chants patriotiques, avec ces citations assassines.

Les mauvais journalistes de 14 n'en sont pas les seuls auteurs. Un florilège de textes allant de la moquerie au racisme le plus dégueulasse envers "les gens du Midi" associe Céline, bien sûr, à Hugo, Balzac, Daudet et son Tartarin et autres grandes plumes françaises.

Le soldat O ne parlait pas français, un bouc émissaire idéal

Quatre comédiens servent la pièce avec talent: l'énergique Blanche Bataille, Xavier Laurent, Jacques Maury et Alain Aparis très émouvant dans le rôle du soldat Odde dans l' attente d'être fusillé.

Odde ne parlait pas français, comme beaucoup de soldats provençaux en 1914. Dans la pièce il parle bien entendu provençal, mais le français est largement majoritaire sur l'ensemble des textes.
 
J'ai déjà assisté à deux représentations il y a quelques années mais je retournerai voir avec intérêt ce soldat 0 une troisième fois. Le spectacle a obtenu le très officiel Label de la Mission du Centenaire 14-18.

On y retrouve le style Neyton que j'apprécie beaucoup aussi bien dans le texte que dans la mise en scène, dans la lignée de "la Farandole de la Liberté" des années 70 et de "Barras, le Vicomte à l'ail".
Après les combats du 20 août 1914.

Les remarques d'Andrieu Abbe : d'hier à aujourd'hui

J'avoue me sentir concerné par ce centenaire. Je suis arrivé 50 ans trop tard à Verdun où j'ai fait le régiment (comme on dit à Roquebrune) de 1963 à 1965.

J'ai le souvenir de gradés qui avaient peu de respect pour les jeunes que la société leur confiait. J'ai réussi à faire plus de 300 jours de gabiole en 17 mois de service.

Les officiers de l'armée française semblent aujourd'hui plus proches de leurs soldats d'après ce que je peux lire et voir dans les médias. C'est heureux.

Les représentations (à la date du 12 mars 2014)

La légende noire du soldat O, où l'on apprend à quel acharnement raciste journalistes et écrivains de renom se slon livrés voici un siècle (photo XDR)
Pour tout renseignement plus précis : Tél. : 04.94.36.19.16 et contact@cdoc.fr 

Graveson
  (13)   ven 14 mars 2014
 
Toulon
Vendredi 28 mars, 20 h45                  
            Dimanche 30 mars 16 h
            Vendredi 28, scolaire :
Mardi 1er avril, scolaire
 
Nyons  (Drôme)  18 mai
Montfort ( Var) 16 Août  
Béziers CIRDOC 12 sept
 
Pourrières (83)  20 septembre
 
 
Bonneuil  ( Val de Marne) 7 nov
 
Septème :   11 nov  IEO 
 
Pertuis (84)  14 Nov 
 
Nîmes     25 Novembre
 

Mercredi 12 Mars 2014
Michel Neumuller