Aquò d’Aquí retourne à la fac...


Notre numéro de décembre janvier décortique l'évolution sociale de l'université et de la recherche en France à partir de témoignages recueillis à Toulouse, Montpellier, Marseille. La précarité met en danger la qualité de la Recherche, en créant compétition malsaine et pauvreté parmi les étudiants.



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L’arabe enseigné serait un problème ? C’est le chef de l’Etat qui l’a dit, puis qui l’a dit autrement, puis qui a trouvé que le problème était d’abord un avantage...Bref, ça tangue dans le discours officiel ! Faire plaisir à l’électorat lepéniste en vue de prochaines élections, puis ne pas froisser trop trop la population arabophone qui est plutôt nombreuses théoriquement, enfin envisager que les jeunes arabophones feraient d’excellents ambassadeurs commerciaux demain…

 


La Recherche française, cette usine à précarité qui broie nos étudiants...

Ah ! Le sujet passionne. Mais qu’en est-il chez nous, en particulier en Provence ? D’abord le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus ouvre l’éventail des mots d’arabe dans le vocabulaire marseillais, mais sachons bien que ce qui se dit à Marseille se dit aussi largement ailleurs. Et puis Alain Barthélemy n’a pas oublié qu’il fut Inspecteur de l’Education Nationale et qu’il est arabophone lui-même, ayant un regard sur les enjeux et les écueils de cet enseignement, très (trop?) souvent prodigué par des professeurs non formés en France, non titulaires de notre Capes, et dont l’enseignement, s’il était mieux encadré, générerait moins de fantasmes.

 

L’enseignement on en parle largement dans ce numéro de fin d’année. C’est qu’il fait l’actualité de bien des façons. D’abord les professeurs ont observé une grève ce début novembre, harassés par les obligations qui leurs sont imposées en temps de covid et de scolarisation atypique, masque et gel à tous les étages !

 

Et puis parce que la loi, très contestée, de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, a été débattue au Sénat voici peu. Et nous trouvons dans le milieu surtout des acteurs très critiques...En particulier parce que la précarité des enseignants comme des étudiants, qui sont souvent les mêmes, s’est agravée ces dernières années. Et ils nous le disent, arguments à l’appui, en occitan comme en français.

 

Au fait, à tout hasard nous le rappelons, la langue d’oc dans Aquò d’Aquí n’est pas et ne sera jamais une barrière entre ceux qui la lisent et ceux qui ne la comprennent pas. Nous créons des passerelles efficaces entre l’écrit occitan et le public, nos glossaires sont là pour vous aider facilement, et la langue journalistique cherche à rester simple. Les entrées en français (sous titre, légendes photos, tiroirs…) ne vous laissent jamais avec des points d’interrogation.

24 pages de diversité, en français comme en occitan dans ses différentes variétés, avec des glossaires pour apprendre

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C’est que nous devons le rappeler, notre langue est minoritaire, et la reconquête a besoin de journaux qui vous facilitent l’accès à ce véhicule majeur de votre identité en danger. Alors, nous informons, c’est notre métier, mais en pédagogues, en vulgarisateurs, c’est notre sacerdoce, en quelque sorte.

 

Un signe ne trompe pas, le nombre de médiathèques qui s’abonnent à votre mensuel augmente, comme d’ailleurs le nombre d’abonnés. Oh ! Pas assez pour nous assurer un avenir, mais quand même…

 

Dans ce numéro de fin d’année, Sarà Laurens vous rappelle les symboliques de Noël. “Les”, parce que les évolutions là aussi ont lieu, depuis les Saturnales romaines, quand nos lointains ancêtres formaient des “santons” en mie de pain, pour signaler qu’on pouvait – enfin – taper dans les greniers. Depuis, le commerce s’est emparé de la fête et, développe l’écrivaine, c’est devenu moins sympathique.

 

Moins sympathique, sauf si vous consommez occitan, c’est évident ! D’ailleurs nous consacrons deux pages de conseils avisés à ceux qui souhaitent faire un petit cadeau qui se feuillette.

 

Vous vous arrêterez si vous voulez, à la narration, par l’historien Felip Martel, de ces moments où le régionalisme linguistique, sensé s’identifier au conservatisme, devient au contraire une force de gauche, entre la Résistance des années 1940 et mai 1968. D’ailleurs l’historien nous promet d’examiner la prochaine fois ce que deviendra ce régionalisme dans le “revival” (reviure) de l’après-68. Ne ratez pas un seul épisode !

Faites nous savoir si vous voulez que votre médiathèque s'abonne, nous nous y emploierons avec vous

Et souvenez vous : il y a quelques mois votre journal était dans l’inquiétude : le premier confinement l’avait mis à mal, et vous l’avez tiré d’affaires. Mais ces regains sont toujours empreints de dangers. Que la pâte retombe, et la survie de l’ultime revue sociétale en langue d’oc est engagée.

 

Réabonnez-vous, faites connaitre votre journal à des connaissances, et au besoin communiquez nous les coordonnées de qui vous verriez bien également abonné. Nous ferons le nécessaire pour lui faire connaitre Aquò d’Aquí.

 

Surtout, quand vous faites un don – une des grandes forces que vous nous donnez ! - n’hésitez pas à nous dire que vous aimeriez qu’on fasse profiter une connaissance d’un abonnement. Là encore, nous ferons le nécessaire.

 

Nous vous souhaitons une bonne fin d’année. Que 2021 puisse voir notre société sortir de l’ornière sanitaire et nous apporter plus de liberté, de solidarité, et de responsabilité. Et que notre langue minoritaire soit mieux partagée.


Mardi 8 Décembre 2020
Michel Neumuller