Umea, capitale européenne de la culture, s’intéresse à « Marseille : le monde est chez nous »


La ville suédoise parle sami et aimerait profiter de l'expérience aubagnaise : "Marseille le monde est chez nous", qui a réuni toutes les cultures musicales de Provence en juin 2013.



Communautés musicales chinoises, arabo andalouses, provençales ou comme ici brésiliennes avaient animé une fête populaire, mais justement peut-être trop pour être valorisée par l'élite organisatrice de MP2013 (photo MN)
« Marseille accueille le monde » ne laissera de mémoire que dans la  tête des milliers de personnes qui ont vécu  ces deux journées fantastiques. Consacrés aux musiques du monde jouées depuis la Provence, ces deux jours de fête sont tenus hors de la mémoire officielle. 
 
A Aubagne les 8 et 9 juin 2013, des dizaines de créateurs s’étaient donnés rendez-vous pour ce weekend festif, organisé par la Régie Régionale de la Culture,.
 
En revanche, l’évènement, pourtant labellisé « Marseille Provence 2013 », est absent du bilan que tire cette organisation MP2013. Trop populaire ? Trop provençal dans son amour de la diversité? 

Philippe Fanise. la ville lapone d'Umea s'intéresse à l'initiative régionale provençale et invite son instigateur à partager son expérience (photo MN)
C’est donc en Suède que l’idée ressurgit. Si les élites culturelles qui ont organisé Marseille Provence 2013 ont effacé l’évènement, la Ville d’Umea, 80 000 habitants sur la côte suédoise du golfe de Bothnie, elle, s’est intéressée à cet antipasta de cultures à la marseillaise.
 
Capitale Européenne de la Culture 2014 (avec Riga, la capitale de Lettonie), Umea  a invité le mois dernier Philippe Fanise à rendre compte de Le monde est chez nous.
 
Le directeur de la Musique Traditionnelle à l’Arcade Paca, mis a disposition de la Régie Culturelle Régionale pour l'occasion, avait été en effet la cheville ouvrière de cette manifestation aubagnaise, son directeur artistique.

« L’idée a sincèrement intéressé mes hôtes, car elle rassemble des artistes venus d’horizons différents, portant des musiques différentes, mais qui vivent sur le même territoire et portent une idée de fête et de compréhension mutuelle » a-t-il dit, invité à parler lors d’un débat organisé à Aix sur « une politique muséale pour la Provence ».

Le sami est valorisé en Suède et en Finlande

« Umea est la ville la plus importante du pays Sami, dont la langue n’est parlée que par 20 000 locuteurs, mais qui dispose d’un Parlement en Suède, comme d’ailleurs en Finlande, où cette population lapone vit également ».
 
Et d’ajouter : « les officiels qui m’ont invité ont été très étonnés d’apprendre qu’il n’en était pas de même dans notre Midi, où le nombre de locuteurs de l’occitan dépasse de très loin celui des Samis en Suède ».
 
Ceci explique peut-être cela : en Suède on respecte la diversité des cultures au point de la promouvoir. On lui reconnait une puissance créative. En Provence, les décideurs trouvent que ça n'est pas "vendeur".
20 000 locuteurs de Sami, valorisés par la Suède, dans le cadre d'une Capitale Européenne de la Culture 2014 (XDR)

Samedi 15 Mars 2014
Michel Neumuller