Surdimensionné !


Que vaut l’agriculture paysanne dans un pays où les pouvoirs déroulent un tapis rouge à ce qui tuera nos paysans ? L’affaire du barrage de Sivens, le procès de la ferme des Mille Vaches sont à cet égard emblématiques.



Le barrage de Sivens, dans le Tarn est désormais réputé surdimensionné par la ministre de l’Ecologie elle-même. De 35%.

Les paysans sont nos racines, elles sont arrachées sans débat

Surdimensionné aussi, le comportement des forces dites de l’ordre, au cours des manifestations qui remettaient en question, samedi 25 octobre, cette retenue d’eau à usage agricole, dans un département où d’immenses tapis de maïs le disputent à des cours d’eau à la belle diversité biologique.
 
Le jeune Rémi Fraisse, en a semble-t-il été la victime. 21 ans, un jeune homme calme avec des convictions en construction. Une vie brisée, une famille écrasée.
 
Sans entrer dans le débat sur les besoins d’une agriculture viable on doit souligner la réaction du Conseil Général du Tarn, maitre d’ouvrage de ce barrage.
 
« Tout est légal, les autorisations sont signées, les marchés signés, le foncier acheté, et un million d’€uros a déjà été engagé » signale à une radio nationale le directeur de l’Eau de cette collectivité locale.
 
Plus haut, la ferme dite des Mille Vaches, vandalisée par des paysans, donne lieu à un procès. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, se déclare lui contre ce type d’agriculture hyper intensive. En tout cas les animateurs de la Confédération Paysanne qui l’ont rencontré, lui prêtent ces propos.
 
Nous avons d’un côté une agriculture industrielle, qui vient générer une concurrence terrible à l’agriculture paysanne qui fait consensus dans ce pays.
 
Nous avons d’un autre côté, des collectivités qui préparent cette suprématie de l’agriculture capitaliste. Bien qu’elles affirment être contre. Cynisme !
 
Un jeune homme y perd la vie, des paysans vont y perdre leur travail, notre pays y perdra ses racines.
 
L’agriculture dite paysanne, c’est celle qui porte des emplois, et elle en porterait plus si les nouveaux agriculteurs étaient mieux aidés à cultiver les deux malheureux hectares qu’ils cultivent, et qui alimenteraient mieux les Amap et fourniraient mieux les marchés paysans.
 
Ce n’est pas une agriculture qui exporte, mais elle fait vivre nos pays. Elle est économe en eau, en finances publiques. Mais elle est prodigue en connaissance partagée, en échanges humains, et en bons produits de la terre.
 
C’est elle qui devrait capter les aides publiques, et c’est elle qui représente le mieux notre commune façon de concevoir la terre, le territoire, l’alimentation.
 
C’est elle qui devrait avoir voix au chapitre, quand il s’agit de donner ou pas quitus à des projets qui mettront en danger ce modèle vertueux de nourrir un pays. 

Mardi 28 Octobre 2014
Aquò d'Aquí