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Soyez propres et parlez sans accents


Les journalistes de la télévision publique sont tout simplement priés de rejoindre la périphérie hexagonale, s'ils parlent comme nous. Liberté, égalité, fraternité, mais pas sur les ondes.



En France,  journaliste de radio-télé avec un accent régional, vous seriez interdits d'antenne nationale. Tel est le catéchisme des bailes dans les chaînes publiques.

 

Soyez propres et parlez sans accents

Vous pouvez payer vos impôts afin de financer la TV publique, en France, si vous avez un accent. Mais pas y parler micro en mains.

Nous ne parlons pas ici des chaînes privées où les actionnaires font confiance aux directeurs d'antennes pour obéir à la loi de l'offre et de la demande supposée. Non, nous examinons bien les critères, tout à fait assumés, des chaînes publiques, payées à 100% avec l'argent du contribuable qui, lui, peut parler avec un accent, du moment qu'il émarge sa feuille d'impôts.

Et cette politique discriminatoire est totalement assumée par les responsables des rédactions des stations publiques, si l'on en croit l'un d'eux. Le directeur adjoint des rédactions de France TV,  le dit à nos confrères du monde.fr : " les têtes qui dépassent, on les renvoie dans leurs régions. Si un journaliste perpignanais avec un accent à couper au couteau arrivait à la télévision, ben non, je ne le prendrai pas. Et je défendrai l'idée qu'il ne faut pas le prendre, parce qu'on ne comprend pas ce qu'il raconte" .  L'enregistrement de Valérie Courtiau (excellente initiative de cette consoeur) nous le souligne : pas d'accents à la TV ! 

A part ça, en France, nous sommes tous égaux, la discrimination est interdite. Il faut que la "France de la diversité visible" le soit, visible, sur le petit écran ; et j'approuve cela. Mais la France de la diversité audible (on craint degun, j'invente le concept !), elle, est interdite de séjour à l'antenne. En tout cas s'il s'agit de parler à la France entière.

Nos idéaux républicains sont donc redéfinis par le microcosme médiatique parisien. Liberté (de parler parisien uniquement), égalité (sauf pour les croquants qui ont un accent), fraternité (mais surtout pas confraternité).

Déjà en 2014, pour le centenaire de la mort de Frédéric Mistral, les télévisions françaises considéraient le Prix Nobel 1904 de Littérature, comme un simple auteur régional.

En 2017, si Renat Mine avait l'idée saugrenue de faire entendre, à la TV, son accent d'entre Ecrins et Frioul, il serait renvoyé illico à Pôle Emploi. 

Et le CSA se tait. Allez savoir ! ses membres ont peut-être un accent.
 

Mardi 11 Avril 2017
Michel Neumuller





1.Posté par salvadori le 13/04/2017 22:55
tout à fait d'accord avec ce qui écrit ! dès qu'on a un accent on est discriminé ! et tout le monde s'en fout, sauf moi , qui est l'accent de la région toulousaine, et qui ressent, depuis toujours cette discrimination, ce mépris de Paris, cette norme en vigueur, mais non écrite, qui ferme la porte de certains carrières publiques à beaucoup, alors que si on est noir ou arabe, ou même belges, mais avec le bon accent "parisien" ça passe, c'est toléré ! la france n'est pas une démocratie,

2.Posté par Lo raiòu le 18/04/2017 10:34
Pechaire ! Mès coma volètz que faguem per descomplessar la populacion ? Quand i a de modèles dominants entonatius, linguistics, gestuaus, culturaus ? A la television, au cinèma, sus Enternete, dinc los establiments escolaris dau primari a la facultat, per carrièiras ?
L'identitat estent ja movedissa per chascun, es encara pus personala e endividualizada que dau temps que Berta fialava ; es encara pus atomizada a l'ora d'ara perque somesa a divèrsas enfluenças que son pas gaire pus aquelas d'una comunautat locala tradicionala d'aquí enlai escampilhada o despareisseguda. Adonc vos estonessiatz pas que ne'n saguem arrivats quí. Sèm environats, matrassats, assucats de lònga per d'images, de valors, de sonoritats vocalas, musicalas que remandan a un grand mescladís que mena chascun a causir ce que vòu e que li vai mièlhs. Sens oblidar de populacions de las originas diferentas que venon plantar cavilha un pauc d'en pertot.
Quò fai fin finala qu'entendretz dinc los vilatges e per campèstre per exemple, parlar de còps que i a de joines ruraus coma de joves de banlèga, amai los veiretz vestits coma eles ! E d'autres exemples de mai d'una mena...

Vos avisaretz que sèm totjorn a petaçar las cagadas d'un, adobar quauque daumatge de l'autre, compensar las consequenças d'irresponsabletats politicas o de vesinatge : causissèm la solucion "entredos". Fasèm pas gaire de causidas finalament : plegam l'esquina, "vivèm un pauc, morèm fòrça", ensajam de nos endevenir mau que mau e nos adaptam per pas se destrurre se... o ben anar a l'afrontament emb dals autres.

Saique sarem oblijats de procedir d'aqueste biais, se volèm sauvar un quicomet de la lenga e de la cultura vernacularas dau País d'Òc dinc sa diversitat-unicitat. O fasèm ja mai o mens...

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C'est l'évocation de l'artiste Ben, disparu le 5 juin dernier, qui fait la UNE de votre journal en occitan. On la doit à Eliana Tourtet, et aux amis artistes et occitanistes de l'artiste à Nice. Ben avait l'occitanisme chevillé au cœur. L'agitateur artistique aux lettres blanc sur noir connues dans le monde entier était né à Naples, avait ouvert un bazar dans sa ville de Nice, avant que de devenir l'artiste qu'on connaît, et de défendre l'idée occitane. 



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