Pas de vacances pour Aurélie


Il se murmure que notre ministre de la Culture a fait son temps. Halte là! Elle a encore du boulot à faire. Quelqu'un qui a su défendre la signature de la Charte européenne des langues régionales mérite de garder son maroquin.



Voici Aurélie Filippetti dans la tourmente. 

Il y a des signes qui ne trompent pas. Mezza Voce une certaine presse (bon, une presse parisienne, proche des soirées petits fours champagne où tout se susurre pour le dire plus clairement) commence à peser ses chances de rester au gouvernement.



Elle aurait été inexistante lors des plus chauds moments de la révolte intermittente.

Elle aurait été cassante et injuste en débarquant la conservatrice du musée Picasso.

Elle manquerait de réseaux.

Elle ne devrait son maroquin qu'à l'élection municipale (contrairement à d'autres ministres, elle a été élue, à Metz).

Bref, ça sent le débarquement annoncé. 

Aussi il n'est pas inutile dans cette ambiance de meute en noeuds paps', de rappeler qu'elle a été plutôt unique dans son genre.

Elle est La ministre de la Culture, a contrario de tous ceux qui l'ont précédée, Jack Lang compris, qui a su expliquer que les langues régionales n'avaient pas à faire peur à la France.

D'interviews en articles de journaux, elle a su défendre sans acrimonie l'idée que les langues de France pouvaient s'ajouter les unes aux autres, sans que l'une ait à faire de l'ombre à l'autre...étant entendu que la sacro-sainte suprématie du français resterait assurée de Dunkerque à Ajaccio.

Mais ça, celui ou celle qui ne le soulignera pas ne restera pas ministre en France avant la Saint-Glin-Glin. On s'y habitue. 

Ce qu'on pourrait lui reprocher n'est pas derrière elle, mais devant.

La loi est restée coincée à l'Assemblée Nationale. Encore un peu et elle sera morte-née.

Aussi, Aurélie Filippetti, faites ce que vous pouvez, et plus encore, pour que le Sénat examine la loi autorisant le gouvernement à signer la Charte Européenne des Langues Régionales.

Vous avez su défendre le texte quand il est passé à l'Assemblée Nationale, l'hiver dernier. Or, vous le savez bien, le Sénat, à la fin de l'année, n'aura plus la même majorité.

Alors le temps presse.

Avec tout notre soutien pour cet acte politique, sans lequel vous déjugeriez ce que vous avez jusqu'à présent accompli.

Ne vous démontez pas.

Et tant pis pour les biens pensants qui commandent déjà votre corbillard politique.

Mardi 8 Juillet 2014
Aquò d'Aquí