Les dires d'Elie Lèbre (tregena setmana)


Comment un paysan provençal du XXème siècle disait son temps, les saisons, le bon sens... dans sa langue de tous les jours. Treizième semaine…



L’agriculteur érudit et curieux Elie Lèbre (Cucuron –  Luberon : 1920-91) par bonheur rencontra l’occitaniste Madeleine Jaquier, et le fruit d’années de collectage nous a permis d’en savoir beaucoup sur la manière vivante et quotidienne de parler provençal.
 
Avec l’aimable autorisation d’Alain Barthelémy-Vigouroux qui a organisé la masse de notes et d’enregistrements issus de ce travail, nous vous en offrons un morceau chaque semaine, en vous recommandant d’acquérir le livre édité par l’Association Pour l’Enseignement de la Langue d’Oc .


Au fieu de l'an, proverbis… Esperam la plueja…

Quora lai nivos fan lo pan

se plòu pas vuei plòu deman

quand les nuages se déploient

s’il ne pleut pas aujourd’hui

il pleuvra demain

 

Jamai secaressa a tirassat famina

jamais sécheresse n’a entraîné famine

 

pour un temps considéré comme hors de saison

Levant que jala, mistrau que dejala

vent d’est qui gèle, mistral qui dégèle


Marcher, mais pas comme tous

Sèmbla que cauca de faiòus

on dirait qu’il foule des cosses de haricots secs, il piétine sur place

 

Sembla que tòce la coà ai cebas

on dirait qu’il tord la queue aux oignons, il a la démarche d’un faucheur (on plie la queue des oignons pour renforcer le bulbe)


Jeudi 5 Mai 2022
Michel Neumuller