
Ursula von der Leyer, la présidente de la Commission Européenne, est elle-même trilingue : allemand, français, anglais (photo UE DR)
L'arroseur est arrosé ! Les fonctionnaires Français de l'Union Européenne se plaignent : "en une décennie seulement, la situation s'est fortement dégradée" écrivent-ils à la future présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen.
"Nous voulons avoir le droit de travailler en français" soulignent-ils dans une lettre ouverte, alors même qu'en France les langues "de France" sont interdites de documents officiels depuis 1539.
Au cours des réunions, nombreuses, auxquelles ils assistent, ils reçoivent, disent-ils, l'instruction orale de ne pas rédiger de documents autrement qu'en anglais.
Réseaux sociaux, appels d'offres, documents d'information, y compris du public, en effet, il est de moins en moins possible de trouver une information rédigée en français sur le site web même de l'Union Européenne. Selon cette doléance la situation se serait "anglifiée" depuis dix ans de manière continue.
Parler français vous expose au reproche d'observer une attitude arrogante, regrettent les fonctionnaires européens de nationalité française. L'anglais lui n'essuie aucun reproche, alors même que le Royaume Uni quitte l'UE.
Le paradoxe reste que, le Royaume Uni quittant l'Union, l'anglais devrait cesser d'en être langue officielle. L'Irlande a en effet choisi d'officialiser l'irlandais, et Malte, le maltais...
A l'heure où l'Etat français restreint les possibilités d'enseigner les langues minoritaires de l'hexagone, légifère contre le bilinguisme des entrées de ville, et dénie même la possibilité de tarifs postaux préférentiels aux journaux qui ne proposent pas de français (mais les reconnait à ceux qui emploient l'anglais, du style "Vocable"), la plainte des fonctionnaires français apparaîtra comme savoureuse à plus d'un.