Le Forum d'Oc relance la dynamique pour l'enseignement de la langue régionale

L'entité qui regroupe les régionalistes en Provence Alpes Cote d'Azur tient son congrès à Toulon samedi 5 février


TOULON. Créé pour rassembler les régionalistes, ce "front uni" associatif conseille les communes et entreprises qui veulent introduire provençal, alpin d'oc et niçois dans leur communication. Avec la loi Molac elle a lancé une dynamique et souhaite maintenant que les élus s'engagent.



Guy Revest, le président du Forum d'Oc, a renforcé l'entité à l'issue des mobilisations pour la loi Molac. Il s'agit désormais pour lui de favoriser un vaste mouvement d'élus régionaux capables de d'influencer le futur gouvernement français (photo MN)

L’imprimeur Arial Corp à Septèmes (13), la Fromagerie Les Vallons (83), les communes de Saint-Etienne du Grès (13), de Vaison-la-Romaine (84) et de Marie (06) sont les dernières entités qui aient adhéré au Forum d’Oc. « Notre dernière campagne d’adhésion a débuté en décembre et donne de bons résultats » résume Guy Revest, le président de cette « association d’associations » provençalistes, créée en 2014 pour aider justement communes et entreprises à lancer et réussir un plan de présence de la langue d’oc dans leur vie, leur communication, leurs documents.

 

Alors que samedi 5 février au Comoedia de Toulon, le théâtre occitan d’Andrieu Neyton le Forum d’Oc tiendra son Congrès, à effectifs réduits pour raison de covid, son président se dit satisfait de l’évolution de la structure, qui désormais regroupe près de 700 adhérents, individuels ou collectifs, au lieu des 570 de 2020.

 

« Cela est du en partie à notre mobilisation pour la Loi Molac » soutient le président Revest. « Nous sommes fiers d’avoir contribué à créer Pour Que Vivent Nos Langues, qui a su accompagner le mouvement législatif, non pas pour notre seule langue d’oc en Provence, mais pour toutes les langues régionales. Une réussite ! »


Impliquer les élus régionaux pour secouer Paris

Pour le Forum d'Oc le Conseil Régional de Provence Alpes Cote d'Azur doit pouvoir s'impliquer fermement pour une politique de reconquête de la langue, en particulier dans l'enseignement, et jouer d'influence envers le futur gouvernement (photo MN)

Mais une réussite dont il faut savoir faire quelque chose. Fort des quelques 200 000 personnes qui ont un jour manifesté en faveur de la loi pour les langues régionales, Guy Revest estime qu’il faut désormais solliciter les politiques. « Avec la Présidentielle, et plus encore les législatives qui suivront, les candidats doivent se positionner, car les enjeux sont important. Il est temps de s’engager, et d’imposer au gouvernement qui sortira des urnes la mise en œuvre réelle de droits efficaces, en particulier pour contourner les décisions du Conseil Constitutionnel, celles qui censurent l’enseignement en immersion ».

 

A Toulon, et en visio intervention, la vice présidente de la Région Sud-Provence Alpes Cote d’Azur, délégué au Patrimoine et à la Langue Régionale, Virginie Pin, dira probablement mieux ce qu’entend faire de son côté le Conseil Régional de Renaud Muselier.

 

« La pandémie certes a joué contre la dynamique, en ruinant les tentatives de réunion commune pour se mettre au travail. Nous attendons donc avec espoir ce que dira l’élue. Nous avons invité par écrit les autres élus impliqués dans la politique de la langue régionale. s'ils y répondent favorablement, il sont les bienvenus".


Conventions Région-Rectorats sous deux ans

Le Forum s'était impliqué dans la création de Pour Que Vivent Nos Langues, regroupement en France des associations régionalistes. 600 à Paris en novembre 2019, puis jusqu'à 200 000 manifestants au moment de la discussion de la Loi Molac au Parlement (photo MN)

Pourquoi la Région, au fait ? « Outre que c’est l’échelon politique le mieux à même de générer des actions sur toute la Provence, c’est celui que la Constitution du Peuple Français, article 75.1 charge de générer cette politique. Or, avec la Loi Mollac, les conventions Rectorats-Région sont devenues une obligation. Il est plus que temps d’y impliquer tous les acteurs, comme nous le rappelons systématiquement au Recteur, courrier après courrier. Nous souhaitons aboutir à une bonne convention sous deux ans, maximum trois. Alors comme il y a beaucoup de travail, commençons dès maintenant ! »

 

 


Vendredi 28 Janvier 2022
Michel Neumuller