La Provence s'est invitée à Région Sud

"Ni Sud ni Paca" ne veut que "Provence"


AIX-MARSEILLE. L’initiateur d’une pétition en ligne convie à une manifestation marseillaise à l’occasion du Congrès des Régions de France, le 27 septembre à l’aube. Le maire de La Seyne le soutient, vendredi il donnait une conférence de presse.



Hervé Guerrera, l'instigateur de la pétition, Claude Dini, l'adjoint Seynois délégué à la Culture Régionale, et Marc Vuillemot, le maire de La Seyne, qui s'exprimait devant la presse vendredi 21 septembre (photo MN)
Temps un, salle du conseil municipal de La Seyne (83) voici une semaine
« On est toujours au sud de quelque chose, c’est pourquoi appeler notre Provence Région Sud semble bien peu intelligent. En outre nos voisins du Languedoc avaient déjà déposé la marque Sud de France…On ne se distingue même pas ».


Marc Vuillemot n’est pas partisan de l’appellation choisie en décembre 2017 par le président de Région, Renaud Muselier ; et le maire de La Seyne est un supporter de la pétition en ligne « Ni Sud Ni Paca ». Il avait invité son initiateur, Hervé Guerrera, le 21 septembre, pour réaffirmer sa position.

« Faisons simple ! Nous sommes Provençaux ; Provence, ça parle à tout le monde. » Foin des Paca et autre Région Sud, le nom traditionnel de notre région fait pratiquement consensus. « C’est notre bien commun, chercher à l’effacer au bénéfice d’identités artificielles n’a pas de sens ».

Et le maire de La Seyne de se féliciter que trois autres communes varoises se soient exprimées en ce sens : Cotignac, Correns et Signes.  La pétition recueillait au 21 septembre près de 33 000 signatures d’internautes, dont 17% sont Varois.

Plus de 32 000 signataires pour dire que la Provence doit s'appeler officiellement "Provence"

Le président de Région Sud a jugé bon de communiquer "Nous sommes la Provence" (photo MN)
La pétition initiée au début 2018 par Hervé Guerrera connait un succès considérable et son initiateur appellait à une manifestation à Marseille ce jeudi, au palais du Pharo, à l’occasion du Congrès des Régions de France.

Temps deux, devant les grilles marseillaises du palais du Pharo

Dès sept heures et demie, les autocars ou les autos venus d'Avignon, de Toulon, d'Aix-en-Provence et les Marseillais intéressés s'assemblaient devant le palais du Pharo, où arrivaient peu à peu 1650 élus régionaux français, leurs collaborateurs et divers responsables associatifs.

"Ah! oui, c'est la Provence, mais pourquoi l'écrivez-vous ?" commente un quadragénaire en costume de ville avec mallette en passant les grilles. Et Chantal, conseillère municipale aixoise, tracts en mains d'expliquer que ce qui semble si évident à ce cadre territorial bourguignon, l'est moins au président de ...Région Sud,  Renaud Muselier.

Un important cordon policier contiendra toutefois les manifestants et leur forêt de drapeaux sang et or, à dix mètres de l'entrée. C'est qu'on attend un invité de marque et de dernière heure. Edouard Philippe, le premier ministre, a été informé du succès du congrès des Régions de France, et s'est invité.



 

Cent cinquante manifestants à l'aube

Premiers arrivants à Marseille, très tôt. Ils seront cent cinquante (photo MN)
"Mais nous sommes venus à plusieurs de Bédarrides comme de plusieurs communes du pourtour d'Avignon, on ne va pas laisser passer ça" commente en provençal Anne-Marie Ferreira, de Parlaren. "Nous sommes en Provence, ça devrait s'imposer, mais puisqu'il faut qu'on le crie!" 

Et d'entonner le premier couplet du Coupo Santo...Repris en choeur par les quelques cent cinquante manifestants. "Ni Sud ni Paca!" crient-ils au point qu'il faut interrompre l'entretien. De Prouvenço Nacioun, que son animateur toulonnais Alain Guarino, jusqu'aux militants culturels venus du centre ville de Marseille, en passant par la forte délégation que le Partit Occitan a emmené du Var, c'est avec un air bon enfant que les manifestants scandent leur envie de se voir reconnus "Provençaux" par leur président.
 

"On ne trouvera pas plus connu que Provence dans le monde ! "

Ce dernier n'est pas resté insensible à l'initiative populaire. Renaud Muselier, la veille, a diffusé un communiqué. "La Régon ne change pas de nom" y souligne-t-il. "Nous ne sommes pas Paca, nous sommes la Provence...Nous sommes le Sud". 

Un exercice prudent où chacun trouvera matière à être content. Le président Muselier a "imaginé avec ses équipes une identité renouvelée, modernisée et résolument tournée vers le monde" écrit-il.

"Nous sommes en Provence! n'allez pas cherchez midi à quatorze heures" commente une manifestante aixoise, "Tout le monde connait ça, on ne trouvera rien de mieux tourné vers le monde, et c'est tout simplement nous".
"Nous sommes de Parlaren Bédarrides, on n'allait pas laisser passer ça, nous sommes en Provence et pas ailleurs" (photo MN)

Lundi 24 Septembre 2018
Michel Neumuller