La Bible en occitan en souscription


Joan Larzac s’est confronté à un texte fondamental « donné dans des termes qu’on pouvait comprendre il y a des milliers d’années » avec le soutien des Letras d’Oc. Une souscription est ouverte.



Pour Jean Larzac, cette traduction n'aura pas été un chemin de croix, mais un défi : comment rendre l'idée que ce texte devait s'adresser à son public avec des notions qu'il était à même de comprendre dans les temps anciens ? (photo XDR)
« Ce fut un plaisir, cinq heures par jour, sept jours sur sept et durant cinq ans ». Joan Larzac a, pendant tout ce temps, pas moins, traduit la Bible, en occitan, dans le dialecte languedocien que ce prêtre et théologien montpelliérain emploie habituellement.
 
Ce défi de 1400 pages – Joan Larzac s’est limité à l’Ancien Testament – est parti d’une simple conversation au cours d’une manifestation en faveur de l’occitan dans la vie publique, organisée par le collectif Anèm Òc.
 
L’auteur ne se souvient plus si c’était en 2005 à Carcassonne ou à Béziers en 2007, mais il cheminait en compagnie de Jean Eygun, le patron des Letras d’Oc, une maison d’édition exigeante dédiée aux auteurs d’expression occitane, quand la discussion est venue sur le sujet.
 
Professeur d’exégète retraité, c’est dans sa cure de Sant Georges d'Òrcas, proche de Montpellier, que Joan Larzac s’est attelé à ce travail, qui ne fut jamais un chemin de croix.
 
Le théologien a traduit la Bible, « fondamental trésor de l’Humanité » à partir des textes en grec et en hébreu. « Bien que le grec nous soit plus proche, c’est paradoxalement l’hébreu qui m’a semblé plus facile à traduire. »
 

De l'hébreu à l'occitan

L'idée de cette traduction est née d'une rencontre lors d'une manifestation d'Anem Òc pour l'Occitan (ici à Béziers en 2007)
Cette langue hébraïque est proche de la terre, elle dirait mieux le monde paysan qui fut celui des pasteurs juifs de l’ancien temps. « Et cela m’a aidé à trouver les correspondances avec notre langue qui, toute urbaine qu’elle soit, est restée proche de nos origines paysannes ».
 
Une des difficultés du travail de Joan Larzac, et non des moindres, fut d’affronter le côté violent de l’Ancien Testament. La Bible est pleine de meurtres, de punitions divines terribles, de menaces qui ont dû sembler terrifiantes à ceux qui allaient écouter les prêtres à la Synagogue.
 
« On ne peut pas aller plus vite que le temps ! » explique Joan Larzac. « Cette parole fut donnée dans les termes que l’on pouvait comprendre il y a des milliers d’années. On peut prendre ce texte comme un document historique autant que religieux, qui nous dit d’où on vient, et aussi où on va ».
 
Ce « où on va » sera d’une certaine façon, le boulot du Nouveau Testament…sur la traduction duquel Joan Larzac travaille actuellement.
 
Mais avant d’aller plus loin, Joan Larzac et son éditeur veulent voir quel sera le succès de la souscription ouverte pour l’Ancien Testament. La sortie de son édition occitane est prévue pour le mois de février 2013. L’ouvrage  est proposé actuellement à 35€, port compris. Dans deux mois ce sera 40€, port non compris.

Mercredi 9 Janvier 2013
Michel Neumuller