L’ultime tentative de gauche pour une triangulaire provençale a échoué


Notre Région Notre Fierté s'est finalement effacée comme le demandait Paris, malgré une ultime tentative pour maintenir une présence élue à gauche au Conseil Régional de Provence Alpes Côte d'Azur.



Christophe Castaner. Soumission aux ukases parisiens ou attitude responsable face au risque d'une Région FN ? (photo MN)
Finalement tout aura été décidé à Paris, entre les bureaux de Manuel Valls et de François Hollande, dans ces élections régionales provençales.  Depuis le choix de la tête de liste des Bouches-du-Rhône, l’éternel transfuge Christophe Madrolle, jusqu’à la décision de retirer cette même liste, à l’issue d’un premier tour catastrophique pour la gauche provençale.
 
Pourtant, au pays, tous ne sont pas d’accord avec les directives parisiennes. A preuve l’attitude du maire de La Seyne, Marc Vuillemot. L’avis de l’ultime maire PS d’une ville importante en Provence compte. Il demandait une fusion des listes de gauche : celle emmenée par Christophe Castaner, avec celle d’Europe Ecologie et du PCF.
 
« La reddition en rase campagne dictée à Christophe Castaner n’est pas acceptable » écrit l’élu seynois sur son blog. Cette position est également celle de Jean-Louis Clément, le leader du PRG en Provence.

Reddition en rase campagne

Marc Vuillemot, le maire de La Seyne, a soutenu l'ultime tentative régionale socialiste pour maintenir la gauche au second tour du scrutin régional provençal (photo MN)
« Je les comprends car nous subissons déjà le système Estrosi », a commenté l’intéressé, Christophe Castaner. Pourtant il a retiré sa liste Notre Région Notre Fierté de la course. Une liste devenue, pour le coup, moins « Notre » et moins « Fière ».
 
« Il n’y a pas d’autre solution » pour éviter une victoire du Front National, selon l’ex candidat de gauche. Il a été rejoint là-dessus, entre autres, par Samia Ghali, la maire socialiste du du 8è Secteur de Marseille.
 
Une pétition, générée par un groupe dit « de jeunes de gauche », de son côté, demandait encore mardi 8 décembre, le maintien de la liste Notre Région Notre Fierté.

« Laisser la place à l’extrême droite ou à la droite extrême, ce n’est pas une alternative » font-ils valoir, recueillant 9000 signatures en un jour.

Pour eux, il n’est pas possible d’accepter l’absence des forces de gauche en Paca – un acronyme que, décidément, chacun veut employer pour désigner notre région au sein du personnel politique régional.

Echanges de services politiciens ou refondation militante ?

Demain absolument vide de toute présence de la gauche régionale (photo MN)
Tous ces partisans du maintien veulent, selon les mots de Marc Vuillemot, « aider Christophe Castaner à ne pas céder aux directives venues d’ailleurs ».
 
« Aider un homme qui a sans doute échangé un maroquin de ministre contre l’abandon de la Provence à la droite ?! » L’enseignant varois qui lâche cette question-sentence estime qu’un échange a présidé à la décision de Christophe Castaner. « Du moment que tout se décide à Paris, on peut s’estimer sacrifiés ».
 
« Il nous a consultés avant de prendre sa décision », concède un des co-listiers occitanistes de Christophe Castaner. Entre l’ukase de Jean-Christophe Cambadélis, dimanche soir, et la décision finale de ne pas se maintenir, la tête de liste Notre Région Notre Fierté avait pris le pouls de ses alliés.
 
Quel que soit le résultat du second tour de ces élections régionales, le 13 décembre au soir, la gauche sera absente au Conseil Régional pour six années.

Faut-il attendre de ce nettoyage par le vide un sursaut militant qui se préoccupe du devenir régional ? Où bien un alignement systématique de la gauche régionale sur les positions arrêtées à Paris pour satisfaire à des stratégies nationales ?


Mercredi 9 Décembre 2015
Renat Mine