L’aménagement du territoire en occitan aussi


Le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur a adopté la feuille de route de l’aménagement territorial le 26 juin. Ce travail de quatre ans a suscité des dizaines de débats dans toute la région, sous la houlette d’Hervé Guerrera. Celui-ci a systématiquement mis la langue d’oc au centre du débat, y compris dans l’hémicycle régional avant le vote final du document.



Un aménagement durable passerait par le respect de l'environnement provençal, mais tout autant par le respect de la langue régionale (photo MN)
Entamées en 2011 les discussions en vue du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (S.R.A.D.D.T) ont finalement abouti à l’adoption de ce texte général fixant les chemins souhaitables pour un aménagement du territoire régional.
 
« Un texte co-construit » à force de réunions publiques dans tout le territoire régional, a précisé son rapporteur, Hervé Guerrera (POC-EELV), le 26 juin au cours d’une séance plénière du Conseil Régional Paca…oups ! Pardon, l’élu régional est absolument allergique au sigle. Et il l’a répété de façon peu orthodoxe devant les conseillers régionaux.
 
Ce SRADDT, a-t-il dit, « sera l’ultime occasion d’une nouvelle incursion dans notre belle langue régionale celle d’un territoire que par respect pour son histoire les hommes et les femmes qui la composent ne se réduit pas sous l’affreux acronyme de PACA. Siam Provençau, Aupenc o Nissart e pas Pacalian. »
 
Au reste, le discours de l’élu régionaliste aura fait largement appel au provençal pour expliquer la démarche et le résultat.
 
Ainsi à l’adresse des nombreuses personnes qui ont participé au travail préparatoire ou aux diverses réunions, souvent très courues, Hervé Guerrera dira « en totei ben gramaci ! »
 
Ou encore : « ben de segur toi mei gramaci per vosautrei qu’avetz obrats per faire espelir l’ESRADDT d’encuei. Merci à vous dont le travail a permis d’en arriver à cette présente délibération. »
 
Et pour clore son discours avant les interventions d’élus : « gramaci per vòstra bòna escota e siam naturalament lests per respondre ei demandas que vodretz ben nos adreiçar. »

Démarche de co-construction

Hervé Guerrera : une méthode basée sur la co-construction et l'affirmation de la culture provençale (photo MN)
Le SRADT est un document d’aménagement « dynamique » qui doit permettre au Conseil Régional d’adapter ses politiques territoriales en définissant des priorités et en bornant ses critères, essentiellement la « durabilité » du territoire.
 
Dans une région très affectée par la consommation débridée de l’espace, les activités d’avenir avaient en effet besoin d’un canevas d’aménagement qui précise ce qui est ou pas souhaitable.
 
La principale force de ce document, malgré tout non opposable à des tiers ni prescriptif, c’est-à-dire peu contraignant, reste le haut niveau de concertation qui a conduit à sa rédaction. 179 collectivités ont été  consultées, et 173 ont rendu un avis favorable, 6 défavorables, pendant que 52 de ces observations étaient particulièrement détaillées.

Pédagogique, la démarche a incité les divers acteurs à se comprendre.
 
Bref, la démarche de co-construction a laissé, en cinq ans, peu d’élus indifférents. 
 
Et pas plus dans l’hémicycle régional le 26 juin, où aucun élu n’a eu le mauvais goût de commenter le bilinguisme du rapporteur, visible et audible en direct par tout un chacun via le site web de la Région… « Paca ». 

Lire aussi : Durant la concertation pour le SRADDT : « bon ! maintenant qu’on a entendu le discours en guerrera… »

Le SRADDT présenté par Hervé Guerrera au Conseil Régional le 26 06 2015.pdf  (176.73 Ko)


Dimanche 28 Juin 2015
Michel Neumuller