L'Ostau dau País Marselhès se fera entendre comme occitaniste


MARSEILLE. L'OPM cherche à intervenir dans le débat de société, avec les valeurs de l'occitanisme, souligne son président, Arnaud Fromont.



L'OPM revendique 1100 adhérents en 2017. Ici lors de l'inauguration des nouveaux locaux de La Plaine en octobre 2014 (photo MN)
L’Ostau dau País Marselhès vient de tenir son assemblée générale. Comment évolue ce projet de maison occitaniste d’animation du quartier de la Plaine?
 
Justement, lors de cette AG, nous avons beaucoup parlé de cet axe occitan à Marseille, que nous souhaitons développer mieux. Il s’agit d’un positionnement politique, que nous affirmons. Il y a des valeurs, un ancrage, une pensée, à partir desquels nous essaierons d’interpeller la presse, régulièrement ; ou des publics qui doivent pouvoir prendre en compte cette dimension essentielle. Je pense ainsi aux étudiants de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, mais ce n’est pas limitatif.
 
Qu’aurait à leur dire l’Occitanisme de l’OPM ?
 
Notre décalage par rapport à tout ce qui semble officiel en France nous rend légitimes pour parler de ce qui, justement se passe en France. Considérez le débat actuel sur l’histoire, et le « roman historique national » que les uns et les autres veulent écrire. L’occitan, nié, doit pouvoir s’y inviter avec une manière de voir tout à fait différente. Notre ambition c’est d’éclairer débats et événements au prisme de l’occitanisme.
 
Vous avez récemment convié une partie des occitanistes provençaux pour une discussion.
 
Nous voulions établir une sorte d’état des lieux, et sortir les uns les autres de nos isolements. C’était le but.

Désormais plus de mille adhérents

Arnaud Fromont, le président de l'OPM : "Nous dressons un état des lieux de l'occitanisme marseillais et cherchons à rompre ses isolements " (photo MN)
Que représente et que fait l’OPM aujourd’hui ?
 
Nous avons doublé le nombre de nos adhérents en un an, il évolue autour de 1100 personnes aujourd’hui. Notre local joue un rôle de maison de quartier, rue de l’Olivier, à La Plaine ; c’est un Cercle…mais très élargi. Les gens viennent au concert, en général de musiques du monde, de musique occitane, comme on dit ; ou pour des stages, des cours. Et puis, le fondement occitaniste de l’Ostau donne son originalité au lieu.
 
Et nous allons la cultiver mieux cette originalité. Nos trois évènements à venir vous le diront aisément. Le 9 février nous invitons au concert Joan-Francès Tissner, qui développe ses chansons en occitan, en Gascogne où il vit, et ailleurs. Il affirme sa culture occitane sur scène, et cela nous plaît de la partager, de montrer le lien entre Occitans.
 
Notre ciné-club, actif depuis longtemps, lui, va parler de l’abolition de l’esclavage, dont nous célébrons l’anniversaire ce mois-ci.
 
Enfin, nous proposerons très vite un stage immersif en occitan. Avec en particulier une conférence de Philippe Martel, sur la réalité de l’Occitanie, derrière le marketing régional qui s’affirme, avec le choix de ce nom pour la nouvelle Région issue de la réunion de Languedoc Roussillon et de Midi Pyrénées. 

Financements plus alternatifs

Toute politique a besoin de moyens. Qu’en est-il de ceux de l’OPM ?
 
Avec des hauts et des bas, et parfois, comme en 2016, des chutes importantes de subventions publiques, surtout de la Région. Pourquoi ? Il n’y a pas d’arguments développés par les collectivités pour justifier les coupes.
 
Ce qui est certain, c’est qu’il nous faut trouver des financements alternatifs. Nous pensons notamment proposer au public des visites de quartier en occitan, axées sur son patrimoine. Nous allons tester cela lors du stage immersif en occitan. Et nous élargirons sans doute le nombre des organismes auxquels nous demanderons d’aider notre politique de partage de la connaissance du patrimoine.
Prises de paroles et activités plus marquées par le militantisme occitan ? Ici lors de la manifestation de mars 2012, pour l'occitan dans la vie publique, à Toulouse(photo MN)

Dimanche 5 Février 2017
Michel Neumuller