L’Atlas de l’Unesco supporte mal l’occitan


Le terme, s’il est reconnu par presque tous comme incluant diverses variétés dialectales, ne figure dans l’Atlas des langues en danger qu’au titre d’alternative à celles-ci. Et le rédacteur de l’Unesco de plaider pour la faible compréhension entre elles.



15 mai 2013, l'occitan trouve asile à l'Unesco...Mai 2015 l'Atlas de l'Unesco ne trouve pas l'occitan (photo XDR)
Dans l’Atlas des langues en danger dans le monde qu’a récemment publié l’Unesco, l’occitan n’est jamais que le nom alternatif du provençal ou du languedocien.

Et le rédacteur de l’Atlas d’argumenter ainsi : « Parmi les autres langues d'oc, le languedocien, le provençal, le limousin et l'auvergnat …  possèdent néanmoins depuis des siècles des traits nettement distincts et présentent entre eux des différences beaucoup plus grandes qu'avec le catalan. »

On retiendra le pluriel employé par le rédacteur de l’Unesco à « langues d’oc », qui signale presqu’à coup sûr une attitude proprement idéologique.

Gilles Fossat, du Ceucle Occitan dau País d’Arle s’en est ému auprès de l’organisme culturel international. « La dénomination "occitan" (oci) est pourtant celle retenue par la norme ISO 639 ; elle est aussi reconnue et utilisée officiellement en France : le ministère de l'Education nationale emploie le terme "occitan-langue d'oc" pour désigner l'enseignement et le diplôme de cette langue. Le ministère de la Culture également ».

Gilles Fossat (photo MN)
Avec d’autres arguments ceux-ci avaient été adressés à l’Unesco par Gilles Fossat avant publication de l’Atlas. Sans effet.

Et la réponse de l’organisme à son contradicteur aura attendu la parution de l’ouvrage, censé faire référence, même quand s’y glisse une erreur aussi grossière.

Face à ce renoncement scientifique que vaudra la pommade passée ainsi : « nous saluons les efforts d’intercompréhension, diffusion culturelle, littéraire et éducative que mène le Cercle Occitan du pays d’Arles ». Poli ou hypocrite ?

Ou amnésique. Le 15 mai 2013, le siège parisien de l’Unesco donnait « l’asile linguistique » aux langues de France dont les représentants manifestaient symboliquement devant le local, en désespoir d’être entendus des autorités françaises.

L’occitan y était représenté en tant que tel, et sous la bannière se regroupaient Provençaux, Auvergnats, Languedociens…

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Mercredi 10 Juin 2015
Michel Neumuller