En soutien de la démocratie catalane à Marseille le 1er décembre

Occitanistes et écologistes appellent à manifester devant le bureau européen


MARSEILLE. Le rassemblement demandera aux parlementaires européens d’éloigner le risque d’expulsions des dirigeants catalans exilés en Belgique, et de libérer les prisonniers politiques en Espagne. Une réunion de citoyens envisage parallèlement une action de soutien dans la durée.



Fin octobre, une première manifestation de protestation à Aix, le premier décembre une seconde à Marseille (photo MN)
Peu à peu le mouvement de soutien au processus démocratique catalan s’affirme en Provence. Il s’exprimera le premier décembre à 18 h devant les locaux de la représentation du Parlement Européen à Marseille (immeuble WTC, côté Jardins des Vestiges, 2 rue Henri Barbusse). Déjà, fin octobre une manifestation contre les violences en Catalogne avait été organisée à Aix-en-Provence par le mouvement Région Provence.
 
La Fédération provençale du Partit Occitan et Europe Ecologie Les Verts, qui appellent au rassemblement du 1er décembre, en expliquent la raison : « Nous demandons aux dirigeants français et européens de ne pas abandonner les Catalans à leur sort! Ils doivent intervenir pour exiger la libération immédiate de tous les élus, l'arrêt des procédures d'extradition, pour garantir le choix des Catalans ».

Les organisateurs souhaitent favoriser le droit à l'autodétermination des citoyens de Catalogne.
 
Pour mémoire, la moitié du gouvernement catalan élu est aujourd’hui emprisonné dans la région madrilène, sur décision d’une juge, Carmen Lamela, proche du Partido Popular, au pouvoir en Espagne. Le gouvernement a mis fin au statut d’autonomie de la Catalogne, et provoqué des élections anticipées pour renouveler la Generalitat de Catalunya, le parlement des Catalans. Il espère ainsi y voir entrer une majorité non-indépendantiste. Pendant ce temps, le président légitime de la Generalitat, Carles Puigdemont, et quatre de ses ministres, sont exilés à Bruxelles, attendant le résultat d’une demande d’extradition de la Justice espagnole.

Contre l'usage de la force en Catalogne et pour le droit à l'autodétermination

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Il faut rappeler que le gouvernement élus catalan, aujourd’hui pourchassé, avait organisé un référendum d’autodétermination, durement réprimé par la police espagnole. Un millier de blessés, des urnes volées, la menace de trente ans de prison pour les organisateurs sont les principales manifestations de la violence étatique en Catalogne. La mise en examen de citoyens, pêchés au hasard sur internet, en est une autre. La semaine dernière encore, un enseignant de La Seu d’Urgell (Pyrénées) était convoqué par la Guardia Civil, et inculpé « d’incitation à la haine ». Il avait, sur son compte Facebook, exprimé son dégoût de l’attitude violente de la police lors du référendum.
 
Bref, le gouvernement espagnol semble décidé à user de la force et de la contrainte contre les aspirations catalanes. Les partis indépendantistes ont toutefois choisi, pour l'essentiel, de participer aux élections, prévues le 21 décembre.
 
En Provence, l’absence absolue de réactions du personnel politique pouvait signifier, jusqu’aujourd’hui, une ignorance profonde de la situation des Catalans. Mais elle pouvait aussi traduire un alignement sur le gouvernement espagnol d’extrême droite, paradoxalement soutenu par les socialistes ibériques.
 
C’est donc par le biais du Parlement Européen que les organisateurs de ce rassemblement marseillais espèrent faire bouger les lignes du côté de la démocratie.
 
Parallèlement une réunion informelle de citoyens provençaux, en relation avec des associations en Catalogne, réfléchit aux moyens de soutenir le mouvement démocrate catalan. Il inspire les textes qui seront présentés aux Parlementaires européens ce 1er décembre. Il est question, pour eux, d’inscrire leur action dans la durée, en favorisant une meilleure compréhension entre Catalans et Provençaux.

Jeudi 23 Novembre 2017
Michel Neumuller