C’est « Provence » pour le maire de La Seyne


LA SEYNE. Marc Vuillemot avait invité les promoteurs de la pétition « ni Sud ni Paca », pour mettre les points sur les « i » d’identité plurielle ». La Ville s’est engagée pour que notre région retrouve officiellement son nom, face à un Conseil Régional qui se veut « sudiste ».



14 000 signataires à ce jour et 14 communes, le nom de Provence aurait pourtant du s'imposer de lui-même, en Provence... (photo XDR)
« La Provence  dit notre réalité plurielle qui se constitue en identité souple », mais elle fédère plus que toute autre appellation circonstancielle cette identité de Provençaux, qui se décline du Rhône à Nice et de la mer aux Alpes, a voulu résumer Marc Vuillemot, le maire de La Seyne-sur-Mer mardi matin.
 
Le maire (PS) de la ville littorale de 65 000 habitants n’a pas accepté ni le fond ni la forme de la décision du président de la Région Paca…pardon, de la « Région Sud » le 15 décembre dernier.
 
« Une décision prise en petit comité, interne, qui nous engage tous sur un fondement symbolique de notre identité ». Renaud Muselier, en effet, avait fait adopter une délibération fin 2017, pour créer une appellation, protégée à l’Inpi, « Région Sud », plus représentative selon lui, que le « Paca » qui fait, il est vrai, « l’unanimité contre lui » soutient M. Vuillemot.

Une très vieille Histoire

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Autour du maire, et lui-même ex conseiller régional, Gérard Tautil, conseil en langue occitane de cette ville qui adopte un bilinguisme dans les noms de rue, et affiche son nom provençal « La Sagno de Mar » à toutes les entrées de ville, Hervé Guerrera, conseiller municipal (Partit Occitan) d’Aix-en-Provence, les responsables associatifs du Ceucle Occitan, du Tiatre dóu Mai, et le majoral du Félibrige Claude Fiorenzano.
 
Le premier a rappelé que la constitution du comté de Provence, en 879, avec une aire comprenant la Bourgogne( ! ) incluait Alpes et Nice, et que le Comté de Nice, lui-même, fut politiquement provençal jusqu’en 1388…
 
Le second a lancé en décembre une pétition en ligne, qui recueille à ce jour plus de 14 000 signataires. « Elle ne m’appartient pas, elle est ce qu’en feront les signataires » souligne toutefois  l’élu aixois, d’opposition, qui n’en a pas moins arraché le vote unanime du conseil municipal sur le nom de Provence.

Quatorze maires ont adopté une motion

"C'est notre identité souple exprimée dans une réalité plurielle" estime le maire de La Seyne, Marc Vuillemot (photo MN)
Les maires sont d’ailleurs la prochaine cible des pétitionnaires. 14 communes ont adopté une motion en ce sens, dont La Seyne est, après Aix, la plus peuplée. « Espérons que les Marcheurs Républicains se découvrent plus courageux, et notons que l’extrême droite ne vote pas nos motions » note, philosophe, Marc Vuillemot.
 
La motion qu’il a demandé au Conseil Municipal de voter en février, a bien été adoptée, mais avec des lignes de fracture plus partisanes que citoyennes, explique t-il.
 
Le mouvement devrait s’étendre avec la portée de la pétition. Celle-ci semble remplacer l’opposition régionale, inexistante après le retrait de la gauche, entre les deux tours de l’élection de décembre 2015.
 
C’est donc sur le terrain citoyen que « Provence » gagne des points devant l’improbable « Région Sud », et l’insortable « Paca ». « Il s’agit de lancer une dynamique fédératrice, contre la négation de notre culture que symbolise « Région Sud » a commenté Gérard Tautil.
 
« On est toujours le sud de quelque part, alors que Provence dit sans ambiguïté notre histoire et respecte notre identité plurielle » a résumé Marc Vuillemot.

Jeudi 5 Avril 2018
Michel Neumuller