Bertolino-Le Gac affinent la spontanéité


Vielle à roue, flûtes et électronique participent d’une randonnée musicale à la fois entraînante et stylée. L’album est encore en souscription, et le duo jouera à Marseille en juin.



Les compositions de PierLau Bertolino et de Gurvant Le Gac sont souvent issues d’improvisations tentées sur scène par ce couple musical complice. La maîtrise de la vielle de l’un, de la flûte celtique en bois de l’autre, et d’un univers sonore commun, font merveille dans Lumes. L’album doit sortir en mai, et fait l’objet d’une souscription durant les trois prochaines semaines.
 
Gurvant Le Garc est Breton, il a été formé à la flûte traversière à bois par plusieurs maîtres, a intégré des groupes tels que Izhpenn12. « Ce côté jazzy qui frappe dans notre musique lui doit beaucoup, il développe un univers semblable dans ses solos » souligne Pierre Laurent Bertolino.
 
PierLau Bertolino lui, est né à l’aube des années 1970. Il tente les Beaux-Arts à Marseille, vingt ans plus tard, quand, descendant la Canebière, il tombe en arrêt devant la vitrine de l’Office communal de la Culture. Au sein d’une exposition d’instruments traditionnels, il distingue la bonne bouille ronde d’une vielle à roue marquetée. C’est un coup de foudre.
 
« Jusque-là, pour moi, la musique c’était bidouiller avec des boîtes à rythmes ». Il fait aujourd’hui référence dans le jeu de cet instrument qui, finalement se prête si  bien à une alliance avec l’électronique. Contrairement à d’autres artistes provençaux qui font la route, lui laisse le monde venir à lui, en musique. Pour cela Marseille est idéale. Et la musique, fatalement, y sera pour lui « une fenêtre pour parler à l’autre ».

Pluie et vent s’invitent en intro de longs dialogues entre vielle et flûte

L'album est encore en souscription jusqu'à fin avril
« Avec Guvert, nous trouvons au cours d’impros qui sont la belle partie de nos concerts, et nous affinons ensuite cette spontanéité ». Sur  Lumes il reste encore trace de cette démarche, deux morceaux n’ayant pas été encore titrés autrement que « impro ». La première est une longue marche dans le vent, simulée par la vielle et la flute, ponctuée de percussions, et qui prend peu à peu de la hauteur. L’autre est une approche de ruche avec flûte, peu à peu emplie d’une foule d’insectes que fait surgir la vielle.
 
Cet excellent album, où pluie et vent s’invitent en intro de longs dialogues entre vielle et flûtes, est aussi le résultat du travail de l’ingénieur du son Julien Le Vu, un Breton. Tous trois affineront ce travail sonore en résidence à la Cité de la Musique de Marseille début juin.
 
Selon un protocole particulièrement bien huilé désormais, Bertolino-Le Gac viendront jouer et parler au public de l’Alcazar (la médiathèque centrale de Marseille) le 8 juin, et joueront sur la scène de la Cité de la Musique le lendemain soir.
 
Pour l’heure ils n’ont pas d’autres dates en Provence, il serait donc dommage de manquer ces musiques  amples et rythmées d’un duo très impliqué. 

Album en pré-écoute ici

Vendredi 7 Avril 2017
Michel Neumuller