Armanac de Mesclum, XXIè !


L’ouvrage de l’association Mesclum reste dans la grande tradition des almanachs du XIXè siècle : recueils d’histoires à la morale soulignée. Mais il nous parle ici de notre temps et de ses valeurs, et les défend quand le système les met à mal.



Aussi  sûrement que fleurissent les marronniers au printemps, l’Armanac de Mesclum lui fleurit en hiver. 

Tonin Olles, Glaudi Barsotti, Jeannine Dugas, Pèire Assante et quelques autres préparent depuis maintenant 21 ans ce florilège  de courts textes en occitan, dans la tradition des Almanachs.
 
On les publiait au XIXè siècle, pour qu’ils soient lus, jour après jour, à petites doses, au coin du feu.

Au XXIè, vous aurez plutôt un radiateur et il faudra vous arracher à votre ordinateur. Mais l’Armanac a d’autres séductions que Youtube !
 
Il vous propose un regard sur la société, souligne les errements quand elle oublie les valeurs républicaines.

On pourra y lire ainsi les réflexions sur l’Egalité d’Andrieu Reynier. Jaqdenissa vous y diffuse un parfum de nostalgie des fins d’années avant de vous imposer une douche froide…financière très actuelle.
 
Année commémorative oblige, vous y lirez quelques réflexions inspirées par la grande déflagration mondiale de 1914.

Reinat Toscano mobilise dans un court texte la mémoire familiale pour rappeler que le « barbare » c’est forcément l’autre, le « civilisé » forcément vous. Une invitation à l’altérité.

LIé au sort du quotidien La Marseillaise ?

Et puisque le but de l’Armanac est de vous inciter à lire en occitan de Provence, pourquoi se priver des réflexions sur l’actualité de la langue qui y figurent ?

Une langue qui veut s’enrichir ne se prive pas des apports des autres nous rappelle Magali Bizot-Dargent. Et elle puise ses arguments entre autres chez Mistral, autre figure commémorative de l’année finissante.

Et il est vrai que l’anglais, au destin international, ne s’est pas privé de piquer ses expressions chez les uns et chez les autres.

  Conserver une soi-disant pureté à l’occitan ne ferait que le confire dans la naphtaline, lui ôtant tout chance d’avenir.
 
Comme chaque année, l’ouvrage de 250 pages comporte un long lexique des termes employés, et des tas d’adresses utiles pour qui veut progresser en occitan.
 
Mais cette année l'achat de cet ouvrage prend une dimension particulière. L'Association des Amis de Mesclum est en effet en relation étroite avec le quotidien La Marseillaise, qui souffre actuellement, a déposé son bilan courant novembre 2014, et craint désormais de disparaître. Que deviendrait alors la page hebdomadaire que ce quotidien consacre à la langue occitane ?

 

250 p. 12€ commandes à Leis Amics de Mesclum – 17 Cors d’Estienne d’Orves – 13100 Marselha et contact.amesclum@free.fr

Mercredi 4 Février 2015
Michel Neumuller