Anne-Marie Hautant : « je ferai à nouveau face à Bompard »


ORANGE. Conseillère municipale (Partit Occitan – Groupe Citoyen) d’Orange, la vice-présidente du Conseil Régional se présentera de nouveau aux prochaines municipales. Elle a vécu des moments difficiles le 16 septembre, quand le maire, Jacques Bompard, a demandé son expulsion en pleine séance, avec des paroles captées par vidéo. Elle revient sur les enjeux de cet évènement pour Aquò d’Aquí.



Anne-Marie Hautant présentera une liste citoyenne à Orange, pour la quatrième fois (photo MN)
Lors du dernier conseil municipal d’Orange, ou vous êtes élue POC, le maire Jacques Bompard a demandé votre expulsion en termes violents. Comment vivez-vous cet évènement ?
 
C’est assez dur à vivre, et je dors peu depuis quinze jours. En même temps depuis 2001, avec mon groupe d’opposition citoyenne au conseil municipal, j’ai pris l’habitude de « dépecer » les dossiers municipaux, et de mettre en lumière ce qu’ils cachent.

Cela, le maire ne le supporte pas, et c’est la raison profonde de l’attitude agressive qu’il a encore montré ce 16 septembre en demandant à la police municipale de « me virer » selon ses propres termes.
 
Quelle est le dossier discuté à l’origine de cette demande d’expulstion ?
 
Nous avions à nous prononcer sur la signature d’une charte d’éco quartier. Sans entrer dans les détails, il s’agissait pour le maire de bien amener un projet immobilier qui n’a pas lieu d’être là où il le localise.

La Commission des Sites a déjà retoqué ce projet qui comporte un parc aquatique non loin du théâtre antique. Récemment il a fait afficher un panneau montrant d’une part une vue d’artiste de ce projet, supposé valorisant pour Orange, d’autre part une vue du Palais des Princes, un ensemble qui comporte une médiathèque mais que la municipalité a laissé se dégrader au fil des ans.

Il s’agit d’un lieu qui ne doit rien à M. Bompard ; il a été construit avant son arrivée aux affaires. Je dénonçais cette manipulation, et je mettais en valeur le prix réel exorbitant du projet municipal ; c’est ce qui l’a mis hors de lui.

Un système de gouvernance familiale d'Orange et Bollène

Ce n’était pas une première.
 
J’ai déjà été expulsée manu militari lors d’une séance du conseil municipal durant mon premier mandat. J’ai été élue pour la première fois en 1995 et les comportements agressifs sont fréquents.
 
Actuellement sur quoi vous opposez-vous au maire ?
 
C’est un combat quotidien. Qui va au-delà d’Orange, puisque son épouse est maire de Bollène. Une même équipe, venue historiquement du Front National, restreinte et omnipotente, gère en coordination les deux cités.

Quand Mme Bompard a refusé de célébrer un mariage homosexuel, il y a peu, je me suis portée volontaire pour marier à Orange un autre couple gay. Le maire m’a retiré ce mandat. Au nom de la clause de conscience !

C'est un projet d'aménagement proche du théâtre antique qui avait "mis le feu" au conseil municipal (photo XDR)
Vous présenterez-vous aux prochaines élections municipales  en 2014 ?
 
Nous devons faire face à un avenir difficile, je ne me déroberai pas. Je suis élue du Partit Occitan sur la liste d’un groupe citoyen qui, oui, va préparer les prochaines municipales.

Il y a des enjeux cruciaux pour ma ville. L’Etat va délocaliser la base militaire BA 115, à Istres (13). Le maire n’a pu gérer cette situation ; à force de se mettre tout le monde à dos, il n’a aucune influence hors des villes qu’il contrôle.

Dans une situation  de baisse budgétaire de la Défense, son comportement a surement été une des entrées de l’équation. Il s’ensuivra une baisse de population importante et des moments difficiles pour l’économie de la ville. C’est à cela qu’il faut faire face.

Mardi 8 Octobre 2013
Michel Neumuller