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Entre confiscation et démocratie, l’Occitanie


L’ami Robèrt m’a pris à part l’autre jour pour me dire : « c’est sérieux cette position qui consiste à critiquer les choix démocratiques des autres ? » Et oui, il voulait me parler du nouveau nom des anciennes régions Languedoc Roussillon et Midi Pyrénées : Région Occitanie.



« Mais entre nous, on en rêverait d’être consultés nous aussi en …Paca. Pas vrai ? ». Ah ! il avait touché juste, pour nous qui sommes obligés de nos trimballer ce nom insortable qui fleure si bon la technocratie.

Une consultation pour demander aux Provençaux s'ils veulent qu'on appelle leur région "Provence"? Mais beaucoup en rêvent!

Chères Pacaliennes, chers Pacaliens, allez donc passer une ou deux frontières et laissez-vous demander : « de ont seu ? » , « Wo bist du ? » ou « dove sei ? » Vous répondriez quoi ? « Ah ! ben moi je suis de PACA… » Les seuls qui accrochent à notre nom en forme de boisson citronnée, ce sont les décideurs, comme on dit, les ceuss qui rêvent de pousser du coude toutes ces traditions, notre accent et notre supposée réputation de farniente, pour imposer leurs utopies d’aménageurs sur un pays neuf, sans habitants les pieds tanqués dans leur histoire.
 
Et puis aussi une bonne partie des jeunes provençaux, puisque eux sont nés en « Paca », et ne se posent plus la question.
 
Justement, pour eux, il est temps de recoller du sens sur le nom de notre région.
 
Or, l’ancien président de « Paca », Michel Vauzelle, trouvait lui aussi que ça n’allait pas. Il adorait voyager et passer des conventions d’amitié éternelle avec tout plein de régions du monde. Il n’y avait pas de suivi, mais ça faisait bien sur le communiqué. Or, à Sao Paulo ou à Erevan, ça lui faisait mal d’être le président de « Paca ». « C’est où ça ? » se demandaient ceux qui devaient sourire sur la photo commémorative.
 
Alors il a voulu soulever la question, et en même temps l’enterrer, dans l’un de ces mouvements baroques qu’affectionnent les politiques, pour donner le sentiment qu’ils agissent, et se rassurer en sachant que rien ne changera. Une commission ! Voilà la non-solution. Et il en a créé une en 2009, pour l’aider à choisir un autre nom. Il a ensuite montré quelques velléités d’y repenser en 2014.
 
Et à chaque fois, il a laissé retomber le soufflé.
 
« Si le président de ta Région t’annonce demain qu’il va mettre la question au vote populaire, tu dis-quoi, toi ? » Ben, je signe ! « Alors pourquoi reprocher à nos voisins de l’avoir fait ? » qu’il m’achève, le Robèrt.
 
Il est bien probable qu’en pareille circonstance, une bonne partie de nos concitoyens cliquera sur « Provence ».  Et qui s’en plaindrait ?
 
Carole Delga, la présidente …d’Occitanie, a eu ce courage-là. On ne peut pas lui en vouloir. Qu’elle fasse suivre le résultat d’une délibération, le 24 juin dernier, rien que de plus normal. Si notre ex-président provençal avait eu un tant soit peu le sens de cette démocratie qu’il avait toujours en bouche, de discours en discours, il aurait suivi le même chemin.
 
Autre chose est la tentative de claquemurer un nom qui dépasse le Rhône. Car chers lecteurs, nous sommes bel et bien en Occitanie, à Arles ou à Cannes, si l’on accepte qu’on puisse se reconnaître dans cette appellation dès que l’on vit dans une région de langue d’oc, ou, si vous préférez, de langue occitane.
 
Passer par l’INPI pour faire un procès à qui utilise le nom commun sur une affiche ou, tiens, au groupe marseillais Moussu T e lei Jovents, qui le partagent largement sur les ondes, là ça fait plus que coincer. Or c’est bien ce qu’a fait, au nom de la collectivité, un cabinet d’avocat de Région Occitanie.
 
Notre Occitanie commune, elle n’a pas plus à être propriété de l’un que de l’autre. Le concept, ses réalités, et son utopie appartiennent à tous. Mme Delga, en demandant à vos concitoyens leur avis, vous avez été dans le juste. En capturant à leur seule propriété l’idée et le mot qui appartiennent à tous, vous êtes dans la confiscation.
 
E aquò’s pas parier !

Dimanche 26 Juin 2016
Renat Mine





1.Posté par Pascal Recotillet le 26/06/2016 21:58
Ara que LRMP se porriá sonar "Occitanie-Pyrénées-Méditerranée", de nautres de demandar que P.A.C.A vengue "Occitanie orientale".
Car, ben que les provençaus siegon largament majoritari, li a tanben una minoritat nord-occitana sempre negaia que se reconoissiriá pas en Provença. E 2nd avantagi, lei niçards que sabon pus que son provençaus farien ges de crisi d'alergia sota una tala bandièra...

2.Posté par gourgaud le 27/06/2016 22:32
Ne rêvez pas: jamais un vote populaire ne transformera la Provence en "Occitanie orientale".!!!
Soyons raisonnables, voulez-vous: demandons ensemble un référendum pour que la région "PACA" devienne la région "Provence", tout simplement. Si vous voulez proposer, contre "Provence", votre "Occitanie orientale", c'est très bien: le peuple, ici aussi, décidera librement, et vous et moi devrons accepter le choix démocratique.
Chiche ?

3.Posté par Castel le 29/06/2016 10:50
Le nom Occitanie est déposé désormais. Aucune autre entité politique ne pourra s'appeler comme ça donc, terminus tout le monde descend pour l'occitanisme en dehors de cette région.

Provence est le nom le plus logique et historique de notre région. Les Alpes sont un concept géographique et la Cote d'Azur une invention récente (et le COmté de Nice s'appelait Terres Neuves de Provence).

4.Posté par manumars1 le 05/07/2016 23:16
Le vote réalisé LRMP n'est absolument pas démocratique, puisqu'il exprime les bulletins de 200 000 votants, c'est-à-dire 1,5% des personnes en âge de voter dans cette région. Pour qu'un vote soit démocratique, il faut un quorum. Ici rien, la moitié de 1,5%, c'est-à-dire 0,8 décide pour les 99,2 % restants. Cette consultation ne pourrait pas même être un sondage, car rien ne garantit la représentativité des personnes consultées. D'ailleurs, je me demande bien dans quel genre de régime on validerait ce type "d'expression", car il s'agit d'une défaite cinglante de la démocratie participative et de la démocratie directe, mais aussi de la démocratie tout court. Comme si quelqu'un ou quelques uns avaient eu intérêt à ce que cette question intéresse le moins de monde possible pour avoir les moyens d'imposer leurs choix. Quand on sait en plus que la moitié des bulletins en faveur d'"Occitanie" étaient ceux de lycéens, c'est-à-dire de personnes pas forcément à même de considérer la question avec tous les éléments à portée de connaissance pour pouvoir énoncer une réponse, c'est à la hauteur de certains politiciens parisiens qui font voter les grabataires... Et on voudrait que nous organisions la même chose chez nous ? Nous avons perdu nos derniers staliniens depuis trop longtemps, semble-t-il, pour considérer ce genre de farce comme un plébiscite. Avez-vous envoyé les résultats au gorafi ?

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Ce numéro d'hiver vous propose bien entendu une évocation du poète et globe trotter Roland Pécout, de son histoire personnelle et de cette originalité qui a consisté pour l'essentiel à aller à la rencontre de l'autre (Afghanistan, Scandinavie, Amérique latine...) pour comprendre qui l'on était. L'homme et l'intellectuel avait plusieurs dimensions, dont l'analyse historique et littéraire d'oc n'était pas la moindre. Mais nous avons choisi de l'évoquer avec l'écrivaine et chercheuse Danielle Julien.

 

03/02/2024

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Robert Lafont cet intellectuel qui occupa le terrain social pour une renaissance occitane

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AIX-EN-PROVENCE. Le colloque du 14 octobre ouvre large l'éventail des domaines d'intervention d'un humaniste dont l'œuvre incontournable a généré et accompagné le second risorgimento de la conscience d'oc.


Robert Lafont fut l'artisan principal du second risorgimento de la langue d'oc. Mistral avait lié le premier à la production d'œuvres littéraires prestigieuses et à l'unité latine, Lafont, avant et après 1968 associa ce second regain à la critique coloniale et à la situation sociale comme à une relecture de l'histoire. Pour autant son œuvre littéraire et théorique, riche et diverse, marque encore tous les domaines de la création d'òc. 

 



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